Accueil ACTU Europe 650 euros par mois : le retour du Frente popular en Espagne

650 euros par mois : le retour du Frente popular en Espagne

Un petit pays bien centriste (8 électeurs sur cent se jugent extrémistes) et bien tranquille nommé l’Espagne affole la presse bourgeoise. La jeunesse a en effet voté pour un nouveau Frente popular qui réunirait le parti médiatique et sociétal Podemos, la Gauche unie et le parti socialiste local – à la ramasse comme partout en Europe (mais toujours là). Je ne crois pas que cette jeunesse révolutionnera grand’chose à part la note des marchés financiers…

Mais essayons de comprendre.

Il est rare de trouver des informations en Espagne, à part dans la presse gratuite qui est lue par les chômeurs et ceux qui prennent le métro. Mais on a parfois des surprises. La situation de la jeunesse est devenue si folle, ou pour mieux dire si misérable…

Le premier juin dernier, le journaliste Miguel Caceres explique dans un article du journal Ideal que le salaire médian dans la province d’Almeria est de 650 euros.

82 000 jeunes travailleurs touchent même la moitié de cette somme, soit 330 euros. Le salaire moyen est lui de 940 euros dans la province. On y est plus mal payé qu’ailleurs mais il faut ajouter que le coût de la vie y est aussi modéré par rapport à Madrid ou au pays basque par exemple. Comme je l’ai déjà écrit, de plus en plus d’espagnols travaillent pour deux euros de l’heure.

Car ce n’est pas pour rien que l’on a de moins en besoin de délocaliser nos usines. Les salaires de misère de la Grèce martyre, du Portugal de Barroso et des Espagnes jadis impériales devraient motiver les investisseurs !

La pseudo-droite aux ordres est de plus en plus isolée. Le gouvernement de centre-droit du PP se flatte d’avoir créé des emplois, mais à quel prix ! Faut-il travailler pour être mal payé ou ne pas travailler pour être mal payé ? Il est évident que la jeunesse en a marre, elle qui n’a plus les moyens de s’amuser. On comprend pourquoi elle bascule à l’extrême-gauche. S’il y avait une droite on pourrait rêver différemment, encore que le Front National chez nous et Podemos là-bas reflètent le même désespoir juvénile. Les journaux de droite comme ABC ou la Razon se sont effondrés sur le plan moral et spirituel, se couchant devant Bruxelles, Washington ou Paris. Juan Manuel Prada est le seul rebelle de droite dans ce pays, optimiste qui ajoute que l’électeur de droite ne saurait aller voter, n’étant plus représenté par des partis comme le PP, renommés pour leur corruption, leur néant idéologique ou leur évolution sociétale !

L’Espagne est un pays anesthésié, dit au contraire l’historien américain du franquisme Stanley Payne. Pour lui le foot, la télé poubelle, la presse people, le « bonisme » humanitaire ont corrompu toutes les âmes et tous les cerveaux ou presque.

On verra ce que ce chaos paresseux donnera. En attendant le journal mondialiste El Pais demande de relancer l’immigration pour lutter contre le vieillissement et dynamiser la croissance.

Le tout sans éclater de rire.

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