Voxnr – Les Lansquenets

Que signifie la chute du PIB mondial de presque 6% entre 2014 et 2015 ?

1. Voici les faits

http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.CD

Que lit-on sur ce graphique (en promenant le curseur de la souris sur les différents points qui le composent) ?

En 2015 le PIB mondial était de 73.434 milliards de dollars (la virgule chez les Anglo-saxons correspond à notre point, j’ai rétabli le point). En 2014 le PIB mondial était de 78.106 milliards de dollars. La baisse a été de : 4.672 milliards de dollars. En un an le monde a perdu l’équivalent du PIB du Japon en 2013 ! En pourcentage la baisse est légèrement inférieure à 6%.

Sur le graphique on voit que la chute précédente, liée à la crise des subprimes, était moins importante. En 2008 le PIB mondial était de 63.129 milliards de dollars et en 2009 de 59.836 milliards de dollars. La baisse a été de 3.293 milliards de dollars soit 5,2%. Et le pire c’est que la baisse de 2014 à 2015 s’est produite sans aucune crise apparente : pas de subprimes, rien.

2. Comment expliquer cette chute du PIB en l’absence de toute crise ?

L’explication la plus simple repose sur la hausse du dollar. A partir de la fin 2014 la Fed (la Réserve Fédérale Américaine) organise la pénurie de dollars en interrompant son QE. Or dans un monde globalisé le dollar est non seulement la monnaie des échanges internationaux mais aussi de la finance, des grandes entreprises qui gèrent leur cash flow en dollar, de nombreux pays qui appartiennent de facto à la zone dollar et de tous ceux qui ont quelque argent dans les pays à problème comme le Brésil, l’Argentine, le Venezuela, Cuba, etc.

En 2014 Vincent Brousseau, l’économiste de l’UPR et la tête pensante d’Asselineau en matière économique et financière, publiait un petit article lumineux (qui se trouve encore sur le site de l’UPR) où il expliquait la chute du rouble, la baisse de l’or, du pétrole, de l’Euro, du Yen par un unique phénomène : l’organisation par la Fed de la pénurie du dollar. Cette pénurie a fait monter le dollar et par conséquent a fait baisser le rouble, le pétrole, le Yen, l’Euro… Brousseau expliquait également que les pays européens et le Japon, totalement inféodés à Washington, bénéficiaient d’un accès préférentiel au dollar, ce qui limitait la baisse par rapport au dollar de l’Euro et des monnaies nationales des pays proches des USA. Par contre la Russie n’y accédait que très difficilement d’où l’effondrement du rouble, du gaz et du pétrole.

En 2014 le cours de l’Euro est passé de 1,36 $ à 1,16 $. Soit une valeur moyenne approximative de 1,25$. Un dollar valait approximativement en moyenne 0,8€. En 2015 l’euro a fluctué entre 1,16$ et 1,08$ avec une valeur moyenne approximative de 1,12$. Un dollar valait en moyenne 0,89€. Le dollar a gagné un peu plus de 11% de sa valeur exprimée en euro. Tous les pays n’ont pas connu une telle évolution du dollar. D’abord pour les pays où le dollar est la monnaie réelle la valeur du dollar par rapport à lui-même n’a bien entendu pas changé. De même pour tous ceux qui utilisent le dollar dans les transactions internationales la valeur du dollar ne change pas. Seuls ceux qui utilisent une double comptabilité dollar et monnaie X ont vu la valeur du dollar changer. Pour certains comme les Suisses la valeur du dollar n’a que peu varié, pour d’autres la fluctuation a été plus forte.

Si la production mondiale avait chuté brutalement de 6% on s’en serait aperçu. Des centaines de millions de personnes auraient perdu leur job or cela n’a pas été le cas. Les PIB sont exprimés en dollars et par conséquent à volume identique ils ont baissé. L’explication de la chute de 6% du PIB mondial réside probablement dans cette appréciation du dollar. Le PIB n’a sans doute pas varié beaucoup exprimé en monnaies nationales mais il a baissé en dollar.

3. Que pouvons-nous attendre du futur proche ?

La Fed a annoncé par la bouche de sa présidente Janet Yellen qu’il était temps de remonter les taux américains. Il est facile d’imaginer la suite : le dollar va monter et le PIB mondial continuera de dégringoler.

4. Comment appelle-t-on en économie cette situation où la valeur des choses produites ne cesse de baisser ?

C’est la définition même de la déflation. Or cette déflation n’affecte pas le Yen ou l’Euro mais la monnaie qui règle les échanges mondiaux, la monnaie de la finance, des multinationales, des grandes entreprises, de dizaines de pays, de centaines de millions de rentiers de par le monde : le Dollar ! Ce n’est donc pas une déflation limitée à un seul pays comme le Japon ou un ensemble de pays comme l’UE. C’est une déflation mondiale ou globale pour parler comme les américanolâtres béats.

5. Quels sont les dangers principaux de la déflation ?

Lisons-les dans l’article fort bien fait que Wikipédia consacre à la déflation :

<https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9flation#La_d.C3.A9flation_r.C3.A9gulatrice_au_XIXe_si.C3.A8cle.>

Au XIXe siècle, la déflation exprime un excès de l’offre par rapport à la demande. Ceci entraîne une diminution de la valeur globale de l’offre, en quantité et en prix. Les entreprises en difficulté baissent leur prix et leur production ce qui approfondit la crise. Les salaires nominaux baissent, empêchant toute reprise émanant d’une augmentation de la consommation des salariés. Dans le même mouvement, quantité de monnaie et crédit s’ajustent à la baisse. Cette guerre des prix provoque de graves conséquences économiques et sociales. La gravité du phénomène réside dans le caractère exogène de sa fin. En effet il faut un événement extérieur pour sortir de la déflation : intervention de l’État, lutte sociale, guerre etc

<https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9flation#Impact_sur_la_consommation_et_l.27.C3.A9pargne>

Lors d’une baisse générale des prix, le gain de pouvoir d’achat pour les ménages ne se reporte pas de manière mécanique sur une hausse de la consommation. En effet si les agents anticipent une baisse durable des prix, ils peuvent être enclin à thésauriser ce gain de pouvoir d’achat en faisant le raisonnement qu’une même somme d’argent permettra d’acheter davantage de biens dans le futur, par rapport à un achat immédiat. Si ce phénomène, appelé effet de revenu l’emporte sur l’effet prix (qui lui incite à consommer davantage lorsque les prix baissent, grâce à la hausse du pouvoir d’achat qui en résulte), alors la demande baisse, la production aussi, et on entre dans une spirale déflationniste. Ce phénomène est aggravé par la hausse des taux d’intérêt réels qui augmente les rendement de l’épargne, et amplifie la thésaurisation. Cette spirale déflationniste s’auto-entretient d’elle-même, et il faut une intervention exogène pour y mettre fin.

https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9flation#Impact_sur_la_dette

Le mécanisme de déflation par la dette exposé par Irving Fisher montre l’impact important de la baisse des prix sur le poids de la dette. En période d’expansion, la confiance règne, les prix augmentent et les agents (ménages, entreprises, État) s’endettent. L’euphorie conduit au surendettement, et les agents commencent à vouloir se désendetter. Les ménages réduisent leur consommation, les entreprises réduisent leurs investissements, l’État réduit son déficit. Si tous les agents se désendettent en même temps, cela conduit à la récession et à la déflation. Le poids réel de la dette (le stock nominal de dettes par rapport à l’indice des prix) augmente, ce qui conduit les agents à renforcer leurs efforts pour se désendetter, par exemple en liquidant leurs patrimoines financiers et réels, ce qui in fine aggrave la déflation.

La déflation impacte la dynamique de la dette des États, ainsi que leur solde public. Leur endettement massif signifie qu’en cas de déflation, il leur faudra rembourser plus qu’avant. Par la dilution du pouvoir d’achat de la masse monétaire existante dans une masse monétaire accrue, l’inflation est un impôt sur la détention de monnaie, au profit de l’émetteur de monnaie ; la déflation a l’effet rigoureusement inverse : le pouvoir d’achat de la masse monétaire existante s’accroît, et l’émetteur de monnaie perd une ressource importante, ce qui réduit son pouvoir d’influence.

6. En résumé

La déflation est une spirale de récession dont il est très difficile de sortir.

L’économie de marché ne peut pas sortir par elle-même de la déflation car son mécanisme est auto-entretenu.

Pour sortir d’une crise déflationniste il faut une intervention exogène : une guerre, une catastrophe naturelle, une révolution, une lutte sociale ou une intervention étatique forte.

7. Comment sortir de la déflation ?

Il existe un exemple célèbre de sortie de la déflation des années 30 : la seconde guerre mondiale. Mais en quoi une guerre peut-elle débloquer la spirale déflationniste ? C’est très facile à comprendre. Avec l’entrée en guerre des USA l’état américain a eu besoin d’uniformes, d’armes, de navires, d’avions, de tanks, de camions, de jeeps, de carburant, de bombes, de rations de combat etc. Il a donc injecté dans les circuits économiques des sommes considérables. Le secteur industriel a été certain d’avoir de très grosses commandes et a investi beaucoup de capitaux dans la construction d’usines. Comme tous les hommes jeunes étaient au combat les salaires des travailleurs ont été tirés vers le haut.

8. Comment les USA ont-ils financé la seconde guerre mondiale ?

Les USA ont financé la seconde guerre mondiale par l’endettement massif. D’ailleurs en voici la preuve sur ce graphique :

<https://en.wikipedia.org/wiki/History_of_the_United_States_public_debt#/media/File:Federal_Debt_Held_by_the_Public_1790-2013.png>

L’endettement US est monté jusqu’à un peu moins de 120% du PIB. C’est l’injection massive de liquidité dans l’économie par le biais de commandes gouvernementales qui a permis de sortir de la spirale déflationniste.

Essayons de comprendre ce qui s’est passé. L’état américain a relancé l’économie par le biais de commandes massives. Il n’a pas distribué d’argent à des individus pour qu’ils s’achètent des voitures japonaises ou des téléphones chinois qui n’existaient pas encore ! Il n’a pas non plus distribué l’argent à la finance d’où il ne s’échappe jamais vers l’économie réelle. Il a distribué de l’argent de manière à ce qu’il ne profite qu’à l’industrie nationale.

Cela nous permet de comprendre comment sortir d’une spirale déflationniste :

a. Il faut injecter des liquidités de manière massive dans l’économie réelle mais pas sous la forme d’argent donné à des individus soumis à la mode mais sous la forme de prêts à l’investissement et de commandes à des industries nationales. L’argent injecté ne doit pas sortir du pays sans quoi il se produit ce qui se passe depuis les années 90 : les pays occidentaux s’endettent pour distribuer du pouvoir d’achat aux consommateurs qui s’empressent de le dépenser en marchandises produites en Chine. Résultat : l’argent injecté a profité à la Chine et aux pays asiatiques mais pas à l’Occident.

b. Comment faire pour éviter que les consommateurs ne se précipitent sur les produits bon marché fabriqués en Chine ? Le protectionnisme. D’ailleurs il vaut mieux que l’état investisse l’argent dans des commandes ou dans la production plutôt que de le distribuer aux individus qui de toute manière profiteront des retombées économiques et de la hausse des salaires.

c. Le problème de la dette est très important. Plutôt que de s’endetter auprès du secteur financier l’état peut financer ses emprunts en recourant à des prêts à taux zéro consentis par sa banque centrale. Au pire s’il ne rembourse pas cela créera de l’inflation, ce qui est excellent pour sortir de la déflation.

d. Nous en arrivons maintenant au point crucial : faut-il faire une guerre pour sortir de la déflation ?

Bien évidemment non ! L’état doit investir dans un secteur qui rapporte immédiatement à tous. Les escrocs de l’écologie, les escrologistes, sont déjà dans les starting blocks afin de réclamer un plan de relance colossal pour la transition énergétique.

Il existe la solution raisonnable qui est que tous les états, pas seulement la France, se mettent à investir dans la filière thorium. La terre aurait des réserves pour 10.000 ans au rythme actuel de la consommation d’énergie, largement le temps de mettre au point la fusion nucléaire qui réglerait définitivement les problèmes énergétiques. Les centrales à thorium permettraient même de se débarrasser des déchets nucléaires les plus dangereux. Et cerise sur le gâteau, la France a d’immenses gisements de thorium ! L’état pourrait aussi investir dans la voiture électrique et les transports en commun électriques.

9. La politique et la déflation

Jusqu’à présent tous les politiciens proposent les mêmes politiques :

– réduire la dépense budgétaire,

– rembourser la dette,

– ouvrir les économies par le libre échange unilatéral, par le non contrôle unilatéral des mouvements de capitaux, des transferts de technologies et des mouvements migratoires.

– interdire de financer les dépenses de l’état par des emprunts à taux zéros consentis par la banque centrale,

– abandonner l’interventionnisme de l’état et des politiques industrielles volontaristes.

C’est ce que préconisent presque tous les politicards depuis Montebourg jusqu’à Le Pen en passant par Hollande, Valls, Macron, Bayrou, Fillon, Juppé, Sarkozy. Les seuls qui échappent à cette pensée unique sont les écologistes qui exigent que l’état investisse massivement dans la transition énergétique.

Pour sortir de la déflation il faut restaurer le protectionnisme, le contrôle des mouvements de capitaux, l’interdiction des transferts non souhaitables de technologie, le rôle de la banque centrale comme financier de l’état, les politiques industrielles, la dépense publique ciblée sur les secteurs de l’énergie (filière thorium) et les secteurs d’avenir (véhicules électriques). On pourrait aussi promouvoir un peu l’escroquerie en remboursant la dette en monnaie de singe. Et bien entendu il faut en finir avec la financiarisation de l’économie.

Il est évident que face au défi de la déflation les candidats du système tels que Montebourg de la FAF, Juppé de la FAF, Hollande de la FAF, Macron de la FAF, Sarkozy lié à la CIA, Mélenchon le franc-maçon européiste et mondialiste, Le Pen lié au sionisme, à la franc-maçonnerie et à la pédale mondialiste ne font pas l’affaire. Les seuls qui ont une vision en partie réaliste sont les écologistes. Ils veulent faire la relance par les investissements colossaux de la transition énergétique. Mais tous ceux qui se sont un peu penchés sur la question savent que cette transition vers les énergies renouvelables relève de l’escroquerie pure et simple. Il est regrettable que des personnes comme Asselineau consacrent tant de temps à des sujets insignifiants comme le crétinisme de Macron ou la vacuité de Le Pen. La lutte contre la déflation est le problème majeur de notre époque.

10. La déflation et le mondialisme

Est-il possible que Janet Yellen soit une “ispisse di counasse” qui n’a rien compris au film ? Est-il possible que les économistes qui l’entourent soient des “ispisses di counards” qui n’ont rien pigé à la déflation ? C’est difficile à croire.

Tout laisse à penser que les élites mondialistes ont délibérément orchestré cette crise de déflation afin de réaliser leur calendrier. Les marchés et la finance sont incapables de sortir par eux-mêmes d’une spirale déflationniste. Il faut une intervention extérieure pour le faire. Les écologistes, très proches des milieux mondialistes, sont prêts à proposer leur programme de relance par la transition énergétique. Mais ce ne sera qu’un aspect de la sortie de crise. La déflation est une crise tellement grave et douloureuse qu’elle traumatisera durablement les populations mondiales. Elles seront alors tellement écoeurées du capitalisme libéral et des excès de la financiarisation qu’elles seront prêtes à accepter le modèle collectiviste de l’état mondial qui leur sera proposé. Ce sera un modèle collectiviste pur et dur, avec un contrôle social très fort, où des problèmes qui semblent insolubles dans la France de Juppé, de Hollande ou de Sarkozy se résoudront avec une simple baffe et des mesures coercitives terribles.

Les mondialistes sont très rusés. Ils laissent fuiter l’imminence de catastrophes et incitent les gens à faire des réserves d’eau et de vivres, ce qui n’est d’ailleurs pas une mauvaise idée. Et c’est de ce côté qu’on les attend venir. Mais en fait ils agissent tranquillement, devant tout le monde et les gens ne comprennent pas ce qu’ils font en montant les taux directeurs parce que personne ne le leur explique. On attendait du grand spectacle et c’est une simple mesure de bureaucrate à laquelle personne ne prête attention qui aggravera la crise et conduira le monde vers un hiver économique et social !

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