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La semaine où François Hollande accélère, c’est maintenant

Très présent à l’international, le président opère une transition et veut désormais occuper le terrain national pour vanter son bilan et dresser des perspectives. Pour cela, une dizaine de discours sont annoncés ces prochains jours.

Un rythme effrené. L’agenda de François Hollande, cette semaine, est le meilleur indice de ses intentions de candidature. Le président de la République le sait: s’il veut se représenter devant les Français, alors qu’il est au plus bas dans les sondages, il devra se consacrer à un exercice de pédagogie délicat sur son quinquennat, avant de pouvoir tracer les grandes lignes de son «idée» pour la France, qu’il a évoquée le 8 septembre, salle Wagram, puis développée dans la revue Le Débat.

D’ici à dimanche prochain, le chef de l’État prononcera «une dizaine de discours», souligne son entourage, sans compter les prises de parole moins formelles. Ce dimanche déjà, il a veillé à ménager toutes les mémoires en rendant hommage aux harkis. Lundi, il est attendu à Calais où il fera la démonstration qu’il maîtrise le dossier sensible des migrants. Le soir, il remettra des légions d’honneur. Mardi, il sera question de «la recherche et de la construction de l’idée que nous nous faisons de la France», selon un conseiller, à l’occasion du 350e anniversaire de l’Académie des sciences. Mercredi, c’est à l’Élysée que François Hollande présidera la cérémonie de réintégration des mineurs grévistes de 1948. Il a invité son ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, qui a beaucoup oeuvré pour réparer cette injustice. L’ancienne ministre, qui a démissionné du gouvernement à cause d’un «désaccord politique majeur» en janvier, a accepté. Jeudi, le président sera à la réouverture de l’imprimerie de Dammartin-en-Goële, où a eu lieu l’assaut contre les frères Kouachi, le 9 janvier 2015. Il s’exprimera une nouvelle fois sur le terrorisme, «pour montrer comment la vie peut reprendre ses droits». L’après-midi, il vantera son bilan sur l’enseignement supérieur, à l’occasion de la rentrée universitaire à Jussieu. Comme en 2014, il se rendra au Mondial de l’automobile vendredi matin et devrait encore une fois dessiner son bilan positif, notamment sur des dossiers comme PSA ou Renault. Puis au congrès de l’Union nationale des centres d’action sociale – peut-être le point d’orgue de cette semaine très politique – le chef de l’État esquissera son bilan social, manière aussi de reprendre le dessus après le feu de critiques sur la loi El Khomri. Enfin dimanche, encore un temps de commémoration avec la célébration de la réouverture de la maison d’Emile Zola à Médan, dans les Yvelines.

Prendre de la hauteur

«On arrive au terme du quinquennat, il faut remettre l’action du chef de l’État en perspective.» Comprendre: occuper le terrain en France, être présent et tenter d’être audible. «Les déplacements à l’étranger sont presque terminés, il reste Abou Dabi et Madagascar, il faut maintenant peser dans le débat d’idées, dresser des perspectives», commente une source à l’Élysée. Préparer les prochaines échéances donc, quand la primaire à droite bat la campagne et beaucoup s’agitent à gauche. Dans sa ligne de mire: Nicolas Sarkozy, son meilleur adversaire. «Il veut répondre aux discours déclinistes, populistes, éliminer les mauvaises pensées. En tant que président, il doit montrer que tout ne peut pas être dit, qu’on ne peut pas s’en prendre à la laïcité, à la démocratie.» La volonté du président est de se poser au-dessus de la mêlée, incarnant le rôle de chef rassembleur. Ses soutiens le poussent à être «plus clivant» et à se positionner contre la droite. «Il va falloir tisser du lien pour remobiliser», anticipe-t-on. Sur France 3 dimanche, la ministre de la Santé Marisol Touraine, proche de François Hollande, a d’ailleurs invité le probable futur candidat à «accélérer».

Faut-il s’attendre à une déclaration de candidature imminente? «Il va prendre de plus en plus la parole mais il attendra, comme prévu, début décembre pour se présenter», assure un autre conseiller. Quant au risque de voir l’ancien ministre Emmanuel Macron sortir du bois avant François Hollande, on répète que ce n’est «pas un sujet».

Le Figaro

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