Sur tous les forums il y a deux types d’intervenants. L’immense majorité est composée de personnes doctrinaires pour lesquelles l’idéologie tient lieu de religion. Ces personnes sont attachées à leurs boucs émissaires (les fachos, les racistes, les gauchistes, les Noirs, les Juifs, les homosexuels, les Arabes, les libéraux, les communistes, les nationalistes, les internationalistes etc). Leur discours est prévisible car ces personnes ne produisent aucune analyse et se laissent guider par des grands prêtres qui organisent leur perception autour d’oppositions aussi simplistes que fausses : ainsi Juppé, Macron, Sarkozy, Fillon, Hollande, Bayrou, Le Pen, Mélenchon, Montebourg etc feignent-ils de s’étriper sur des points de détails alors qu’ils sont fondamentalement d’accord pour mener la même politique mondialiste, européiste et à quelques détails près libérale comme le montre l’exemple de Tsipras en Grèce ou de Podemos en Espagne.
A côté de ces intervenants religieux, qui ne pensent pas mais se contentent de réciter leur catéchisme idéologique, il y a quelques très rares personnes qui ont adopté une attitude distincte en politique. Elles n’en font pas une affaire de religion, de dogme, d’engagement idéologique mais de raison. Elles ont un objectif et tentent de trouver par la méthode scientifique la meilleure voie pour le réaliser. Jusqu’à il y a peu je soutenais Asselineau parce que je pensais que la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN constituait un bon moyen pour tenter de libérer les consciences endoctrinées de mes concitoyens. Puis j’ai fait une découverte tout à fait fortuite qui m’a forcé à me poser des questions plus profondes. J’ai découvert qu’en un an le PIB mondial avait chuté de presque 6%. La terre a perdu la valeur de la production d’une année au Japon ! C’est là un fait tellement énorme que j’y ai consacré toutes mes faibles forces intellectuelles. Et au bout de quelques temps, car n’étant pas économiste j’ai dû me documenter, lire, étudier afin de comprendre, j’ai finalement été convaincu que le monde était entré dans une spirale déflationniste. J’ai également découvert, en scrutant certaines des sorties de déflation, comment il fallait s’y prendre. J’ai finalement réussi à faire le lien entre un article de Vincent Brousseau, l’économiste de l’UPR, datant de fin 2014 et la situation actuelle. Sans parler de déflation Vincent Brousseau avait décrit dès le commencement le mécanisme qui a initié la spirale : la hausse du dollar. Et c’est à ce moment que j’ai tiqué. Les solutions envisagées par Asselineau et l’UPR constituent des moyens nécessaires pour sortir de la spirale. Le protectionnisme et le contrôle des mouvements de capitaux sont, l’histoire le prouve, nécessaires pour sortir de la déflation. Et ces mesures constituent même le coeur du programme d’Asselineau. Mais j’ai découvert aussi que cela ne suffisait pas. Pour qu’un pays sorte de la spirale déflationniste il doit impérativement s’endetter de manière massive. Mais il ne faut surtout pas s’endetter pour distribuer du pouvoir d’achat à des zozos écervelés qui s’empresseront de le dépenser en produits made in Germany, Japan, China, Korea etc, ainsi que cela se
fait depuis les années 70 du XXe siècle. Car alors la croissance au lieu de se faire dans le pays qui s’endette se fait à l’étranger, dans les pays qui exportent leurs marchandises ou matières premières vers le pays qui s’endette. Il faut que cette dépense soit investie dans le secteur productif national et nulle part ailleurs. Et cela demande de faire des plans intelligents parce que si l’on se trompe alors au lieu de sortir de la déflation on l’aggrave. Voici un exemple pour comprendre : la déflation c’est la baisse des prix. Les personnes qui ont de l’argent n’achètent plus car elles se disent que demain leur argent vaudra plus qu’aujourd’hui. Si Tartempion achète une voiture à 100.000 euros ou une montre à 20.000 euros aujourd’hui et que demain, dans un futur proche, elles ne valent plus neuves que 80.000 et 16.000 euros alors il se sentira floué, il aura la certitude de s’être fait avoir. Et c’est parce qu’il est intelligent et capable d’anticiper le futur qu’il différera ses achats. Les constructeurs d’automobiles et de montres, confrontés à la baisse de leurs ventes, vont tirer leur prix vers le bas en licenciant des ouvriers et en payant moins ceux qui restent. Ce qui aggravera la chute du niveau de vie de l’ensemble de la société et incitera les détenteurs de capitaux à attendre encore avant de dépenser leur bon argent. C’est ça le coeur de la spirale déflationniste. Le marché et la finance sont incapables de s’en sortir par eux-mêmes. Il faut que l’état investisse dans un secteur stratégique. Mais attention, le Japon, la Corée, la Chine et l’Allemagne ne doivent pas investir dans le secteur des voitures et des montres car en augmentant l’offre ces pays feraient chuter les prix et aggraveraient la déflation. Il faut une véritable réflexion économique avec des plans intelligibles et intelligents pour sortir de la déflation. J’ai alors regardé tous les programmes politiques. Chez les Républicains je n’ai vu que des propositions du genre il faut réduire le budget, l’endettement, la dépense publique et ces mesures sont au coeur de la spirale déflationniste. Chez les socialistes (Hollande, Macron, Valls, Montebourg, Mélenchon) c’est pareil à ceci près qu’ils ne sont pas d’accord pour tuer le système social par des mesures déflationnistes extrémistes comme celles de Fillon, de Juppé ou de Le Maire. J’ai regardé chez Le Pen et n’ai vu aucune réflexion réelle sur la déflation et la politique industrielle et d’investissement. J’ai regardé finalement chez Asselineau et n’ai rien vu. Alors que Brousseau avait bien décrit le début de la spirale déflationniste en 2014 Asselineau n’en a rien fait. Il n’y a chez lui aucune réflexion sur la déflation et encore moins sur les secteurs industriels dans lesquels il faut investir massivement. Et aussi bizarre que cela puisse paraître je n’ai trouvé de véritable plan que chez les écologistes avec une proposition d’investissement massif dans la transition énergétique.
Et là on touche à quelque chose de fondamental. C’est un peu comme lorsque Freud découvrit (ou plutôt redécouvrit puisque c’était connu des auteurs de la bible et de l’évangile ainsi que de ces géants de la pensée chrétienne que sont Cervantès, Shakespeare, Dostoïevski et Guimarães Rosa) la structure triangulaire du désir humain. C’est le début de la démythification mais au lieu de poursuivre dans cette voie, ce qui l’aurait hissé jusqu’au génie d’un Girard, il a « remythologisé » le désir humain avec le mythe d’Oedipe. Il est passé à côté de la vérité, il l’a frôlée mais il n’est jamais parvenu à s’élever au dessus des mythes, des rites et des systèmes d’interdits comme le fait la pensée chrétienne. Et il s’est produit quelque chose de similaire avec l’investissement proposé par deux personnes très liés au mondialisme, Gaël Giraud économiste au CNRS et jésuite et Jean-Marc Jancovici, polytechnicien et Young Leader de la French American Foundation ! Ces deux éminentes personnalités ont fait une découverte fondamentale : le PIB d’un pays est lié au volume d’énergie primaire consommée, pas au prix mais à la quantité physique. Et cela est vérifié sur la longue période avec des graphiques et des raisons théoriques. C’est sans doute une découverte majeure si ce n’est la découverte fondamentale en économie. Pour augmenter la production il faut consommer plus d’énergie. Mais là on se heurte au racket pétrolier à cause du fameux pic de l’énergie. J’ai un temps cru que ces deux écolo-mondialistes avaient raison, que la stagnation était obligatoire car on ne trouverait plus de ressources suffisantes
pour continuer la croissance économique et à terme nous allions connaître la décroissance et qu’il faudrait gérer cela avec les énergies renouvelables. Or j’ai appris en lisant pendant des années le forum fr.soc.environnement (sur Usenet) que les énergies renouvelables relevaient de l’escroquerie. Les analyses produites par les intervenants de ce forum sont très fouillées, expertes et convaincantes. J’ai appris aussi de l’un des intervenants, ses initiales sont L C, que la terre était très loin d’avoir épuisé ses ressources énergétiques : il y a de l’uranium dans l’eau de mer qu’il est possible d’extraire par l’énergie solaire ou éolienne, il y a la filière surgénératrice qui permettrait d’utiliser presque tout l’uranium au lieu de l’infime fraction utilisée dans nos centrales actuelles et surtout il y a le thorium. Et j’ai appris tout récemment que le thorium permettait d’avoir de l’énergie pour une dizaine de milliers d’années au rythme actuel de la consommation. Or une telle durée permettra sans doute à l’humanité de parvenir à la maîtrise de la fusion nucléaire contrôlée. C’est une découverte énorme : l’espèce humaine est pourvue de suffisamment de ressources énergétiques pour tenir encore quelques milliards d’années, jusqu’à ce que la terre devienne inhabitable à cause du réchauffement et du grossissement inéluctable du soleil.
J’ai donc découvert progressivement que les écologistes sont des escrocs, je sais que le mot fâchera mais comment qualifier autrement de tels menteurs professionnels, instrumentalisés par les mondialistes pour justifier leur agenda qui passe par la destruction de presque toute l’humanité. Et j’ai découvert également que les secteurs industriels dans lesquels il fallait que les états – et il ne s’agit pas uniquement de la France mais de tous les états – investissent étaient ceux de l’énergie afin de passer à la surgénération pour les pays les plus avancés (car cela demande une maîtrise technologique dont seuls quelques pays dont la France sont capables) et pour tous les pays, développés ou non, à la filière thorium avec des réacteurs à sels fondus quasiment écologiques, sans danger et qui surtout permettraient de se débarrasser des actinides (produits par la filière uranium) dont la radioactivité dure des millions d’années contre trois cents ans pour les déchets des centrales à sels fondus.
La solution pour la sortie de la déflation est donc l’investissement massif et mondial dans la filière thorium. Mais c’est à chaque pays de se débrouiller pour éviter que des opportunistes sans scrupules comme les Allemands n’en profitent pour détourner à leur profit l’investissement fait par d’autres.
Et je n’ai pas trouvé la moindre trace de cette réflexion au sein de l’UPR. Depuis deux ans Asselineau passe son temps à parler chiffon (tchador, voile, burkini), terrorisme ou politicaillerie (Macron, Le Pen etc). Mais aucune réflexion fondamentale. Il a fait de la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN un but en soi alors que ce n’est qu’un moyen afin de sortir de la déflation. J’ai donc découvert qu’Asselineau était presque aussi vain que Juppé, Fillon, Le Maire et tous ces leaders de droite, irresponsables, nocifs et arrogants.
C’est ça la méthode scientifique. On fait une hypothèse, celle qu’Asselineau est l’homme qu’il nous faut. On la teste et on finit par découvrir que bien qu’il soit plus intelligent que 99% des politiciens il n’a pas de solution pour la déflation. Il n’a même pas entamé la moindre réflexion sur ce point. Et l’ayant découvert j’ai changé d’avis sur lui.
Voici le lien vers un article plus théorique qui décrit la déflation mondiale. Il a été jugé trop long et grossier par les censeurs pour figurer sur Agoravox :
Que signifie la chute du PIB mondial de presque 6% entre 2014 et 2015 ?