Voxnr – Emprise

François Hollande se dit « prêt à faire l’inventaire » sur ses 60 engagements

Dans une longue interview accordée à « L’Obs », le président de la République assume sa politique, qu’il affirme « de gauche », et tacle ses anciens ministres aujourd’hui candidats à la primaire.

S’il fallait encore une preuve de la présence de François Hollande dans les futurs débats en vue de briguer l’Elysée en 2017, en voilà une nouvelle. Dans un long entretien accordé au magazine L’Obs , le président de la République se dit « prêt à l’inventaire » de ses 60 engagements de la campagne de 2012, une possible première étape vers une probable candidature. Dans cette interview, dont le message risque d’être brouillé par la publication d’un nouveau livre de confidences à deux journalistes du « Monde » , le chef de l’Etat revient sur son mandat et les polémiques qui l’ont traversé : de la déchéance de nationalité en passant par les accusations de « trahison de la gauche ».
« J’ai mené une politique de gauche »

« Je suis de gauche, j’ai mené une politique de gauche », défend le président égrenant les grandes ligne de son quinquennat dans le style qu’on lui connaît, l’anaphore  : « Une politique de gauche, c’est avoir fait de l’Education nationale la priorité en créant 60.000 postes alors que, de 2007 à 2012, 80.000 avaient été détruits. Une politique de gauche, c’est avoir réduit les inégalités fiscales. Une politique de gauche, ce sont des avancées sociales. Et il y en a eu ! […] Une politique de gauche, c’est avoir réussi à conclure à Paris un accord mondial sur le climat, assuré la transition énergétique, diminué la part du nucléaire, renforcé les énergies renouvelables. Et je pourrais continuer…  »

« Trahison de la gauche » ou pas, François Hollande sait qu’il n’est pas de droite. Et pour cause, il a lu leur programme. Là-dessus, il dit : « Ce ne sont que des caricatures, des exagérations, des inventions ».

Puis il y a les polémiques. La déchéance de nationalité  : « Je regrette que la gauche l’ait regardée comme une mesure qui pouvait diviser. Je regrette que l’opposition en ait fait un sujet de surenchère politique ». Interrogé sur les critiques vis-à-vis de la loi El Khomri , il poursuit : « La loi El Khomri est une loi sociale. Elle institue le compte personnel d’activité, elle généralise la garantie jeune, elle renforce le droit syndical dans les entreprises ».
Le tacle contre les anciens ministres

Evidemment, une question demeurait dans cette interview, celle de sa participation aux primaires de la gauche et donc de sa candidature pour un second mandat à la tête de l’Etat. Là-dessus, peu de précisions, mais une petite phrase – somme toute assez longue – à l’égard des anciens ministres , aujourd’hui candidats pour le remplacer  :

« Que des ministres puissent quitter un gouvernement, alors qu’ils ont l’opportunité de changer la France, d’avoir les leviers en mains pour peser sur la politique économique ou industrielle, sauver des emplois, redresser des secteurs entiers, s’atteler aux problèmes du décrochage scolaire ou du logement, eh bien je pense que c’est une forme d’oubli de ce qu’est le sens de la vie politique ».

Les candidats de l’autre camp ? Alain Juppé et son identité heureuse ? « Ce qui est proposé par Alain Juppé c’est une solidarité malheureuse ». Les premiers pavés de François Hollande dans une mare déjà bien agitée.

Les Echos

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