Dans une longue interview accordée à « L’Obs », le président de la République assume sa politique, qu’il affirme « de gauche », et tacle ses anciens ministres aujourd’hui candidats à la primaire.
« Je suis de gauche, j’ai mené une politique de gauche », défend le président égrenant les grandes ligne de son quinquennat dans le style qu’on lui connaît, l’anaphore : « Une politique de gauche, c’est avoir fait de l’Education nationale la priorité en créant 60.000 postes alors que, de 2007 à 2012, 80.000 avaient été détruits. Une politique de gauche, c’est avoir réduit les inégalités fiscales. Une politique de gauche, ce sont des avancées sociales. Et il y en a eu ! […] Une politique de gauche, c’est avoir réussi à conclure à Paris un accord mondial sur le climat, assuré la transition énergétique, diminué la part du nucléaire, renforcé les énergies renouvelables. Et je pourrais continuer… »
« Trahison de la gauche » ou pas, François Hollande sait qu’il n’est pas de droite. Et pour cause, il a lu leur programme. Là-dessus, il dit : « Ce ne sont que des caricatures, des exagérations, des inventions ».
Evidemment, une question demeurait dans cette interview, celle de sa participation aux primaires de la gauche et donc de sa candidature pour un second mandat à la tête de l’Etat. Là-dessus, peu de précisions, mais une petite phrase – somme toute assez longue – à l’égard des anciens ministres , aujourd’hui candidats pour le remplacer :
« Que des ministres puissent quitter un gouvernement, alors qu’ils ont l’opportunité de changer la France, d’avoir les leviers en mains pour peser sur la politique économique ou industrielle, sauver des emplois, redresser des secteurs entiers, s’atteler aux problèmes du décrochage scolaire ou du logement, eh bien je pense que c’est une forme d’oubli de ce qu’est le sens de la vie politique ».
Les candidats de l’autre camp ? Alain Juppé et son identité heureuse ? « Ce qui est proposé par Alain Juppé c’est une solidarité malheureuse ». Les premiers pavés de François Hollande dans une mare déjà bien agitée.
Les Echos