Une fois encore la France a été frappée dans sa chair par les agents de la terreur takfirî. Une fois encore, les seules réactions notables auront été la sidération, les larmes, les homélies & les bon sentiments. Autrement dit, rien qui mérite d’être relevé au plan géostratégique. Comble de la honte, un ancien candidat aux législatives de La France insoumise parti d’extrême-gauche présent à l‘Assemblée nationale, l’abject mais emblématique Stéphane Poussier1, a pu se féliciter sur Twitter de la mort du Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, une des victimes de l’attentat de Trèbes. À part, ces quelques détails (sic), il paraîtrait que la France serait quand même en guerre contre le terrorisme. Apparemment, pas tout le monde & pour certains de bien étrange manière lorsqu’ils étaient au pouvoir…
| Q. Comment expliquez-vous le peu de réaction du Conseil de sécurité des Nations-unies, à l’usage d’armes chimiques par les terroristes en Syrie. L’ignorance peut-être ?
Jacques Borde. Vous plaisantez ! Tous savaient. Et dès le début. Une seule explication en fait : la volonté délibérée de certains membres permanents dudit Conseil de soutenir l’opposition armée takfirî dans sa guerre contre le gouvernement légal de ce pays.
En fait, les autorités syriennes ont transmis au Conseil de sécurité plus de 140 lettres confirmant que :
1- les groupes terroristes disposaient de substances chimiques.
2- les utilisaient contre les civils, a indiqué à l’ambassadeur de Syrie à l’ONU, Bachar al-Jaafari.
Cf. « Nous avons adressé au Conseil de sécurité de l’ONU et aux commissions spéciales, ainsi qu’à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) plus de 140 lettres avec des informations prouvant que les groupes terroristes armés possèdent des substances chimiques ».
| Q. Venons-en à l’affaire de Trèbes. Que pensez-vous des propos de Manuel Valls. Cf. « Il faut étudier l’interdiction du salafisme dans notre pays ».
Jacques Borde. Bla, bla, bla. Pourquoi n’a-t-il pas appliqué d’aussi mâles idées quand il était au pouvoir ? Ah, oui ! C’est vrai : Valls, Hollandus regnante, nous serinait alors que la France devait « s’habituer au terrorisme ».
Dont acte…
| Q. En est-on à ce point ?
Jacques Borde. Oui. Tout se paye un jour !
| Q. Vous êtes toujours aussi peu tendre pour nos politiques ?
Jacques Borde. Ceux qui ont été aux affaires, oui. Comme dit le proverbe chinois : Le poisson pourrit toujours par la tête. Et, de toute évidence, peu importe la couleur (politique) du poisson…
| Q. Tous pourris, alors ?
Jacques Borde. À vous de me le dire !
Comme mes confrères de la presse écrite s’intéressant aux affaires du quinquennat de Nicolas Sarkozy, je note qu’un rapport de police révélerait le penchant « immoderé » pour l’argent liquide de son ex-ministre de l’Intérieur, Claude Guéant. Un autre homme honorable comme disait Marc-Antoine à propos des assassins de César.
En effet, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption & les infractions financières & fiscales (OCLCIFF), chargés d’enquêter sur le financement présumé de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy par la Libye de Kadhafi, ont rendu le 5 septembre dernier leur premier rapport d’investigations.
Ô surprise, leurs soupçons se sont notamment accentués à l’égard de Claude Guéant, directeur de campagne de l’ex-président à l’époque des faits. Les policiers s’interrogeant notamment sur son « usage immodéré des espèces ». Dans leur rapport, ils s’étonnent que Guéant n’ait retiré que « 800 euros » de son compte bancaire entre mai 2003 et fin 2012. Or, Claude Guéant est soupçonné avec Nicolas Sarkozy d’avoir reçu plusieurs valises de billets émanant du pouvoir libyen entre 2006 et 2007.
À noter que Claude Guéant a déjà été mis en examen en 2015, mais dans un volet annexe de l’affaire : celui de la vente douteuse de deux tableaux flamands pour 500.000 euros. Drôles de mœurs. Drôles de temps ! L’homme était, alors, en charge de conduire la lutte de notre pays contre le terrorisme…
Faut-il, dès lors, se surprendre qu’un ancien candidat aux législatives pour la France insoumise, Stéphane Poussier, qui se félicitait dans un tweet de la mort du Lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, ait écrit sur Twitter qu’ « À chaque fois qu’un gendarme se fait buter, et c’est pas tous les jours, je pense à mon ami Rémi Fraisse [écoterroriste mort sur le site de Sivens en octobre 2014], là c’est un colonel, quel pied ! Accessoirement, un électeur de Macron en moins ».
| Q. Mais Poussier a été rapidement interpellé ?
Jacques Borde. Oui. Et même placé en garde à vue pour « apologie du terrorisme » (sic). Et après ?
En l’absence d’un véritable état de guerre et d’une législation adaptée, que risque-t-il vraiment ? Si, ad minimo, existait le Guantanamo à la française qui nous fait défaut – et dont j’assume parfaitement être l’une des rares personnes à réclamer l’ouverture –, Poussier et nos Fichés S seraient en de bonnes mains (sic) pour nous apprendre tout ce qu’ils savent, de près ou de loin…
| Q. Un Guantanamo à la française ! Où donc et comment ?
Jacques Borde. Mettez deux ou trois vrais juristes sur le dossier et ils vous trouveront le cadre juridique approprié.
Quant au(x) site(s), il existe une solution évidente : le ponton pénitentiaire flottant. Au lieu de construire des places de prison que vous ne pouvez pas faire et dont personne ne souhaite le voisinage :
1- prenez plutôt un porte-conteneurs (bateau) désaffecté.
2- transformez le en un gigantesque dortoir pénitentiaire : lit soudés, armoires soudées, tables soudées etc. !
3- une cuisine, de la nourriture pour un mois, de l’eau pour 1 mois, etc.. Une gestion à flux tendus en quelque sorte.
4- équipez-le de salles d’interrogatoire et placez le tout dans les eaux territoriales françaises à 10 km des cotés arrimé en haute mer.
Bien sûr, pas de TV, pas de lecture, pas de visites. Et méthodes d’interrogatoires poussées.
| Q. Lesquelles ?
Jacques Borde. Ça n’est pas le choix qui manque. À commencer par le waterboarding qui a fait ses preuves, en Afghanistan notamment !
Mais si nous manquons d’imagination (sic), nous pourrions demander quelques conseils à celle qui a été retenue pour succéder à Michael Richard Mike Pompeo2 à la tête de cette bonne vieille CIA, son Deputy Director of the Central Intelligence Agency (DD/CIA), Gina C. Haspel.
| Q. Pourquoi donc ?
Jacques Borde. Parce que Gina C. Haspel est une vraie professionnelle du Renseignement, et pas un petit courtisan poussiéreux de notre si velléitaire corps préfectoral, pardi.
Gina C. Haspel a dirigé le National Clandestine Service (NSC)3, où elle fut la première femme à occuper ce poste. Qu’elle perd quelques semaines, à cause des controverses orchestrées autour des prisons de la CIA (sic). Le Washington Post affirmant notamment que Gina C. Haspel aurait « géré une prison secrète en Thaïlande où les détenus étaient soumis à des simulations de noyade et à d’autres mauvais traitements » et qu’elle aurait participé à la destruction de vidéos compromettantes de ces mêmes interrogatoires4.
En février 2017, Gina C. Haspel est nommée directrice adjointe de la CIA. En raison de son passé supposé, deux sénateurs démocrates (comme par hasard), Ron Wyden et Martin Heinrich, émettrons des réserves quant à cette promotion. A contrario, Haspel a reçu le soutien de trois anciens directeurs de la CIA ainsi que de l’ancien directeur du Renseignement James B. Clapper. Le 13 mars 2018, le président américain, Donald J. Trump, nomme le directeur de la CIA, Michael Richard Mike Pompeo, US Secretary of State, Gina C. Haspel est alors désignée pour lui succéder.
Concernant les allégations proférées contre Gina C. Haspel, plusieurs choses sont à noter :
Primo, le European Center for Constitutional & Human Rights (ECCHR), suite aux publications du US Senate Select Committee on Intelligence a lancé des poursuites visant des opératifs5 de la CIA.
Secundo, le ECCHR a tenté d’obtenir que le Generalbundesanwalt6 entame des poursuites visant expressément Gina C. Haspel. Sans succès jusqu’à présent.
Tertio, Me. Jameel Jaffer, agissant en qualité de l’American Civil Liberties Union (ACLU), accuse Gina C. Haspel d’être « quite literally a war criminal ». Soit presque un criminel de guerre ?????? Courageux mais pas téméraires à l’ACLU !
Pour être complet, précisons que l’ACLU est un des pires lobbies gauchistes de la planète et que, de ce fait, être dans son collimateur serait plutôt un élément plaidant en la faveur de Gina C. Haspel pour son travail contre la terreur takfirî.
| Q. À parler de gens du métier [le Renseignement], la Task Force antiterroriste dirigée par l’ex-préfet de l’Aude qui aurait naturalisé le terroriste de Trèbes en 2015, embarrassant ou pas ?
Jacques Borde. Oui et non.
Oui, la Task Force antiterroriste de Macron est effectivement placée sous l’autorité de Pierre de Bousquet de Florian, qui aurait naturalisé le terroriste de Trèbes, Redouane Ladkim, récidiviste avéré, en 2015.
Non, à ce poste, Pierre de Bousquet de Florian n’a, évidemment, fait que valider et parapher un dossier qui lui était soumis.
Non, Pierre de Bousquet de Florian est aussi l’ancien directeur de la Direction de la surveillance du territoire (DST), poste qu’il a plutôt bien tenu de septembre 2002 à juin 2007.
Oui, nos échecs en matière de lutte antiterroristes – et tout ce qui, même tiré par les cheveux, peut passer comme de la faiblesse – est toujours scruté, interprété et utilisé par les autres acteurs de la lutte antiterroriste dans le monde. On sait, notamment, les Israéliens et les Britanniques très dubitatifs quant à notre manière de combattre la terreur takfirî.
Notes
1 Figure avérée de la gauche systémique française : ex du Parti communiste (PCF), puis du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Un hasard sans doute…
2 Appelé par Trump à remplacer le fantomatique US Secretary of State, Rex W. Tillerson.
3 En charge des opérations clandestines de la CIA. Titulaire des décorations suivantes : Presidential Rank Award, Donovan Award, Intelligence Medal of Merit.
4 D’octobre à décembre 2002. Nom de code Cat’s Eye. En fait, selon des sources internes de la CIA, Haspel n’était pas en poste au moment des interrogatoires poussés (sic) de Abu Zubaydah, mais l’était bien aux moments des séances de waterboarding d’Abd al-Rahim al-Nashiri. Pour être clair sur le sujet, les deux individus en question méritaient largement les quelques inconvénients physiques (sic) qu’ils ont eu à subir…
5 Operatives en VO. Le terme agent est une invention des media.
6 Parquet général allemand.