Terrorisme(s) intérieur(s) : Qui combat qui & comment ?

Le Terrorisme est multiforme. Existent, parallèlement à la terreur takfirî, des terrorismes parfaitement indigènes. RAF, Brigate rosse, Action directe, 17-Novembre, etc., étant les plus classiques du genre. Partiellement nés des ruines (ou des fondations) de ces grands anciens, fondamentalement marxistes & a-religieux, est apparu un terrorisme d’un nouveau genre. Un activisme de plus violent que recouvrent deux termes encore à définir cliniquement (sic) : les Antifas &/ou l’islamo-gauchisme. Au-delà de ce problème d’arriver à nommer acteurs & choses correctement, il semble bien qu’il existe, désormais, deux manières d’appréhender & de combattre cette nouvelle hydre de la terreur : l’étasunienne & l’européenne. Autrement, nous ne sommes pas sortis des ronces…

| Q. Les Antifas désormais répertoriés comme terroristes outre-Atlantique…

Jacques Borde. Enfin. Une très bonne nouvelle, en tout cas. Si l’info est confirmée, bien sûr.

Charlotte Sawyer. Oui, d’après le site Politico, notre US Department of Homeland Security (DHS)1 aurait bel et bien classé les activités des groupes islamo-gauchistes (comme vous les appelez en France) US, communément désignés Antifas, comme relevant de « violences terroristes intérieures ».

Selon des documents confidentiels cités par Politico, un document conjoint du FBI et du DHS, identifie les « anarchistes extrémistes » comme une importante menace pour la sécurité intérieure du pays.

Selon ce même document, l’administration Trump aurait décidé de lancer une enquête sur la mouvance islamo-gauchiste et antisémite étasunienne, avec l’aide des SR, afin de déterminer si ces groupes étaient prêts à réaliser des attaques terroristes, en particulier lors des conventions des campagnes présidentielles à venir.

Deux questions pratiques :

1- qu’en diront vos administrations ? En cas de requêtes du FBI ou du DHS, vont-elles se coucher devant la gauche financiarisée, dont nombre de ces groupes sont les proxys ?

2- que fera Interpol dans le cas d’une démarche officielle de notre DHS ?

| Q. Vous penchez pour quelle hypothèse  ?

Jacques Borde. Aucune idée. Je pense que ça sera du cas par cas. Avec parfois d’immenses réticences.

Charlotte Sawyer. L’intéressant, c’est aussi que le Federal Bureau of Investigation (FBI), qui, il y a peu était encore sous la coupe du calamiteux et peu compétent James B. Comey, retrouve ses marques et décide de faire du vrai travail : traquer les ennemis de l’Amérique.

Jacques Borde. Bosser utile : un tropisme qui ne ferait pas de mal à quelques magistratures européennes passablement égarées sur le chemin de la bien-pensance de gôôôche.

| Q. Restons en France, pour vous, le seuil d’irresponsabilité pénale calé à 13 ans, par Nicole Belloubet, ça pose problème ?

Jacques Borde. Oui, et pour de nombreuses raisons.

Déjà, à voir les scènes d’égorgements pratiquées par ces terroristes d’à peine quelques années, la mesure proposée n’est rien d’autre qu’une porte grand-ouverte à davantage de tueries sur notre sol.

Ensuite, comme l’a noté, Jean-François Touzé, sur sa page Facebook, « En annonçant son intention d’établir un seuil d’irresponsabilité pénale à 13 ans, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, ne fait pas que se conformer aux desiderata de diverses organisations internationales telles que la Cour de justice européenne ou la Convention internationale des droits de l’enfant : elle crée les conditions d’une déferlante de la délinquance et de la criminalité tolérée par l’État, organisée et légalisée par les pouvoirs publics ».

Et, avec comme conséquences pratiques que « Dealers des cités, petits et grands caïds venus d’ailleurs, sauront utiliser cette main d’œuvre incondamnable, tandis que le sentiment de totale impunité sera renforcé, livrant nos rues à la sauvagerie ».

| Q. Diriez-vous que, de la sorte, une étape est franchie ?

Jacques Borde. C’est un peu ça. Mais toujours dans le mauvais sens.

Comme le dit encore Jean-François Touzé : « La France vit depuis des décennies dans le laxisme. Elle entre avec la macronie dans l’ère de l’encouragement ».

| Q. Vous n’avez pas l’impression d’exagérer les choses ?

Jacques Borde. Ça serait effectivement le cas, si la menace régressait. Or, ça n’est absolument pas le cas. Et, ça, ça n’est pas moi qui le dit !

Même Samia Ghali, sénateur (ex-PS) de Marseille, a vivement réagi, estimant « que Belloubet aime la violence et qu’elle ne se rend pas compte de quelle violence peuvent être capables ces mineurs !… et que les parents vont les envoyer voler dans les magasins maintenant, puisqu’ils profitent déjà des 80 à 100 euros par jour du ‘chouf’ ! ».

Par ailleurs, comment ne pas noter les propos du ministre française des Armées, Florence Parly, qui, en visite le 13 juin 2019 au Commandement des Forces spéciales de Pau en compagnie du chef d’État-major des armées (CEMA), le général d’armée François Lecointre, a rappelé que rien n’était réglé où que ce soit.

Florence Parly insistant sur le fait que « Cet ennemi est là pour durer. Il joue le temps long. Il mise sur la jeunesse. Tout est pensé pour fabriquer, pour penser en secret la prochaine génération de tueurs (…). DA’ECH n’est pas une armée qui se rend, c’est une armée qui attend son heure ».

| Q. Par comparaison, je suppose que la dureté affichée par Salvini sur la question migratoire ne vous gêne pas ?

Jacques Borde. Pas le moins du monde. Quelle dureté, d’ailleurs ? De la légitime fermeté, tout au plus. Elle me choque d’autant moins que le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GUN) de l’État de Libye, Fāyez Muṣṭafā al-Sarrāj, soit l’administration dûment reconnue par les Occidentaux, que nous sommes, vient d’avertir solennellement Rome que « parmi et les migrants peuvent se cacher ds terroristes et des hors-la-loi. Nous en avons été informés par nos Services de Renseignements (SR) ».

| Q. Et ces sources dites du Renseignement qui parlent de démarches préventives vis-à-vis des djihâdistes ?

Jacques Borde. Ah, ah, vaste sujet. Allons droit au but et évitons de procrastiner, nous gagnerons du temps !

La même source reconnaît, par ailleurs, « l’échec complet de la déradicalisation ». Donc, à mes yeux, la seule démarche préventive efficace qui soit : c’est la Sikul Memukad ou prévention ciblée2 à l’israélienne. Le reste, excusez du terme, c’est de la branlette.

| Q. Mais pour le recueil des informations ?

Jacques Borde. Tout autre sujet, désolé. Nul besoin de faire ça en France, en fait. Là, deux options :

1- prenons ce qui existe déjà : Guantanomo. Et envoyons-y quelques-uns de nos honorables correspondants désœuvrés participer au recueil actif des renseignements justement.
2- ouvrons quelque-chose d’équivalent. Au Tchad, par exemple.

| Q. Mais, pourquoi pas en France ?

Jacques Borde. Pour nous affranchir de quelques contraintes juridiques (sic) inutiles. Et être plus directifs dans les séances d’interrogatoire, inutile de faire un dessin !…

| Q. Les droits de l’Ho…

Charlotte Sawyer. Ceux que votre pays, la France, a respecté avec les éliminations préventives privilégiées – à juste titre, évidemment – par François Hollande ? Soyons sérieux, s’il vous plaît.

| Q. Une question qui va vous semblez incongrue, votre 17-Novembre : rien à voir avec les Gilets jaunes, je suppose ?

Jacques Borde. Non, pas du tout. Mais vous avez raison de poser la question. Autant être clairs et dissiper d’éventuels doutes.

Ceux dont nous parlons, ce sont les ultras-marxistes de l’Epanastatikí Orgánosi dekaefta Noémvri, ou Organisation révolutionnaire du 17-Novembre3, aux mains particulièrement rouges de sang.

Charlotte Sawyer. Oui, on leur doit un fichu palmarès, l’un des plus élaborés en fait. Si ma mémoire est bonne :

  • Richard S. Welch, Chief-of-Station (CoS) de notre CIA à Athènes, le 23 décembre 1975.
  • Evangelos Mallios, ancien tortionnaire sous le régime (dit) des colonels, 14 décembre 1976.
  • Pantelis Petrou, vice-directeur de la Monades Apokatastasis Taksis (MAT)4, 16 janvier 1980.
  • Sotiris Stamoulis, chauffeur de Pantelis Petrou, 16 janvier 1980.
  • George Tsantes, capitaine de l’US Navy, 15 novembre 1983.
  • Nikos Veloutsos, chauffeur de George Tsantes mentionné ci-dessus, 15 novembre 1983.
  • Robert H. Judd, sergent-chef de l’US Army, 3 avril 1984.
    Nikos Momferatos, éditeur du journal Apogevmatini, 21 février 1985.
  • Georgios Roussetis, chauffeur de Nikos Momferatos, 21 février 1985.
  • Dimitrios Aggelopoulos, directeur général de Halyvourgiki S.A., 8 avril 1986.
  • Alexander Athanasiadis-Bodosakis, industriel, 1er mars 1988.
  • William Nordeen, capitaine de l’US Navy, 23 juin 1988.
  • Constantinos Androulidakis, avocat.
  • Pavlos Bakoyannis, membre de Néa Dimokratía (ND)5, 20 novembre 1990.
  • Ronald O. Stewart, sergent de l’US Air Force, 13 mars 1991.
  • Çetin Görgü, attaché de presse turc, 7 octobre 1991.
  • Athanasios Axarlian, étudiant,14 juillet 1992).
  • Michael Vranopoulos, ancien gouverneur de la Trápeza ti̱s Elládos’6, 4 janvier 1994.
  • Ömer Haluk Sipahioğlu, consul à l’ambassade de Turquie à Athènes, 4 juillet 1994.
  • Constantinos Peratikos, armateur, dernier propriétaires des chantiers navals de Scaramangas, 28 mai 1997).
  • Stephen Saunders, attaché militaire britannique, 8 juin 2000.

Saunders étant la victime d’un 17-Novembre n’ayant que peu de rapports avec l’historique, en fait.

Jacques Borde. À noter que les assassinats de diplomates turcs ont, très probablement, été effectués en sous-traitance pour le Partiya Karkerên Kurdistan (PKK)7.

Notes

1 Créé officiellement le 27 novembre 2002 par le Homeland Security Act (Loi sur la sécurité intérieure) à l’initiative du président George W. Bush, en réponse aux attentats du 11 septembre 2001. Son objectif est d’organiser et d’assurer la sécurité intérieure du pays. Il regroupe 22 agences fédérales liées à la sécurité du pays, notamment la US Coast Guard, le Secret Service, la Federal Emergency Management Agency (FEMA, Agence fédérale des situations d’urgence), la Transportation Security Administration (TSA, Administration de sécurité du transport, le US Customs & Border Protection (CBP, à la fois les douanes & les gardes-frontières)…
2 Deviendra, parce qu’à l’évidence, la traque des responsables de la Tragédie de Munich était autant réactive que préventive.
3 Ou 17N, en abrégé.
4 Ou police anti-émeute.
5 Ou Nouvelle Démocratie.
6 Ou Banque centrale grecque.
7 Parti des travailleurs du Kurdistan.

 

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