PAR NICOLAS BONNAL
Big braillard et l’avènement du 666
Big Braillard Trump ne cesse décidément de nous rassurer. Après avoir menacé l’Iran des pires punitions nucléaires, il discute. Après avoir menacé la Chine de la ruine la plus absolue, il discute. Et après avoir insulté Manu (« qui voulait simplement taxer les GAFA qui vous sont si hostiles »), il se fait mener par le bout du nez. Evidemment, notre braillard turbulent et peu avare en verbe haut peut de nouveau menacer Corée, Irak, Syrie des pires corrections nucléaires dans huit jours…
Mais qu’est-ce que cela changera ? Comme dit Orlov, son art du deal ne débouche sur aucun deal. Tout le monde prend son mal en patience et attend le départ de Trump (qui se profile avec une crise mijotée aux petits oignons pour le dégager, lui et son Amérique Great rengaine) ou même l’écroulement impérial. Entre deux moues de précieux dégoûté à la Erik Satie, il faut reconnaître que le Donald se montre plutôt docile, résigné. Il est vrai qu’il n’a plus le choix. L’Amérique ne peut plus faire la guerre à qui que ce soit. Même ses révolutions orange rouillent !
On citera Hugo, fameux poète raciste d’après notre école et nos médias :
« Que me veut l’empereur ? — M’effrayer ? —
Bon germain ! Parce que, les grands jours, il porte dans sa main
Un globe de bois peint qu’il appelle le monde !
Bah ! — Foudre qui jamais ne frappe, et toujours gronde ! »
C’est dans Cromwell, une énième pièce qui devrait être censurée du reste…
Mais restons-en à Trump-l’œil, qui en prend décidément plein sa grande gueule. Car il y a plus grave, et ce plus grave, c’est qu’on veut nous débarrasser du dollar.
De ce point de vue, la déclaration du banquier central Goldman Sachs-LGBTQ-Chairman de la BOE (banque d’Angleterre) Marc Carney aura été beaucoup plus importante que ce maigrichon G7 marqué par le blues occidental (dixit Kunstler) : il faut que le dollar dégage et soit remplacé par une monnaie planétaire et crypto aux bons relents de l’apocalyptique 666. Vous verrez que ces drôles nous feront regretter l’empire américain. La kleptocratie mondialiste va à son tour jouer avec les crypto-monnaies et cela veut dire que nous aurons plus de souci à nous faire. C’est Brandon Smith qui avait raison…
Il est difficile de dire si Trump (on peut le conjuguer au passé maintenant) aura été l’associé du diable ou un gros Arlequin poli par l’humour : toujours est-il qu’il a été mis là (il avait moins de voix que Clinton) pour ridiculiser toute réaction nationale et accélérer la décrépitude impériale, tant sur le plan financier que militaire ou diplomatique. De ce point de vue son bilan est hallucinant. Les USA n’ont pas plus d’importance aujourd’hui qu’avant 1914 ou qu’avant la guerre contre l’Espagne en 1898. Ils sont un Walking dead et il n’y a pas de quoi se réjouir, vu ce qui succédera : à l’empire américain la matrice mondialiste.