
Le déclin des funambules
Entre des faibles protestations de foule, disqualifiées par des baba-cools se donnant des airs de pacifistes hindous, se consument en Italie les derniers sanglots d’une population qui s’accroche avec les nerfs de l’adolescent à ses paradis artificiels perdus.
Triste épilogue d’une démocratie formelle laissant la place à un système social, économique et politique plus dirigiste avec moins de vaches grasses à partager.
Et dans tout cela, qu’est-ce qui est exprimé comme alternative ? La rhétorique stupide et irréelle du “peuple contre l’élite” ne sert qu’à nourrir les perdants d’un mirage sans substance.
Le populisme, qui aurait pu fournir une bonne base pour quelque chose de révolutionnaire, se perd dans une sorte d’indifférence ringarde désespérée et acide. Il perd du terrain un peu partout, vaincu à l’épreuve des faits par l’incapacité de ses dirigeants et de ses idéologues.
Et, comme cela arrive souvent aux vaincus, il tente de s’extrémiser avec des tons et des solutions incapacitantes.
C’est difficile que cela se passe ici en Italie, après l’expérience du Mouvement Cinq étoiles de l’humoriste Beppe Grillo, qui nous a fait racler le fond du panier, mais cela se passe partout où c’est possible, comme en France, où le clown trumpien Zemmour tente, avec un mélange de haine religieuse et de classisme social, d’imprimer un virage sheriffoïde à l’américaine auquel il ne survivra que difficilement.
Le déclin triste et grotesque des funambules du souverainisme et du populisme est, à défaut d’autre chose, une bonne nouvelle pour l’avenir qui nous demande une nouvelle synthèse bien efficace.