Une presidentielle à trois tours ?

Élisée : en théorie, Marine Le Pen pourrait devenir Présidente.
Si l’on additionne les voix qui iront automatiquement à l’un ou l’autre candidat, on part de 33,9% pour Macron (qui ajoute 6% pour les Verts et les Socialistes à ses voix) et de 35,9 pour Marine (voix de Zemmour, Lassalle et Dupont-Aignan).
Mais plus de 30 % des voix restent à répartir.
Ce sont les 4,8 % de la droite libérale qui ne passeront pas forcément au Président, certes certains finiront à Marine, mais certainement pas la majorité. Quant au 21.9 de Mélénchon, la consigne du vote est claire. Cependant, les esprits sont tendus et il est prévisible qu’une grande partie de ses électeurs ne votera pas, et il n’est pas impossible que parmi ceux qui votent, un sur cinq ne choisisse l’opposante. Enfin il reste 3,7 % des trois candidats d’extrême gauche qui devraient largement s’abstenir.
En pratique, le nombre d’abstentions et la capacité à intercepter les voix de Mélénchon devraient trancher le score, ce qui porte l’écart en faveur de Macron d’un maximum de 58 contre 42 à un minimum de 52 contre 48.
Mais peut-être que pour la première fois rien ne sera définitivement décidé ce 24 avril.

Juin sera décisif
Le président en France a de nombreux pouvoirs, mais il a besoin d’une majorité parlementaire pour gouverner, sinon il se retrouve dans un état d’impuissance.
Considérant que tous les partis classiques ont été centrifugés, un tout nouveau tableau se présentera aux prochaines élections législatives de juin. Pour la première fois il sera difficile de maintenir le « front républicain » qui détermine les alliances de tous contre le parti lépéniste. Sauf à avancer l’hypothèse d’une alliance Macron-Mélénchon impraticable pour la poursuite des réformes, il y aura un chacun pour soi. Ce qui devrait logiquement permettre au Rassemblement National de Marine d’élire pour la première fois un bon nombre de députés. Cela se produirait face à un Président qui collecte personnellement des voix mais pas pour son parti, La République en Marche, qui dans les tests électoraux après 2017 a chuté.
Il est vrai que les Français pourraient voter massivement pour le parti du Président une fois celui-ci réélu pour lui assurer une majorité, mais il semble peu probable qu’ils lui accordent à nouveau la majorité absolue. Qui risque d’avoir la majorité relative des parlementaires c’est la France Insoumise de Mélénchon.
Il est donc probable que nous aurons affaire à une France institutionnellement instable, voire chancelante et freinée. Cela pourrait être résolu dans quelques mois avec la dissolution du Parlement par Macron et une nouvelle loi électorale, mais une chose est sûre : au milieu de l’offensive anti-française et anti-européenne qui a été déclenchée pour empêcher notre post-pandémie, plusieurs mois de frein à main compteraient beaucoup.
Marine ne se retrouvera guère à l’Elysée mais dans ce cas on aurait non seulement un chef de l’Etat sans majorité parlementaire, mais avec un parlement coalisé contre elle et l’impasse serait totale.
Par la suite il y aura la menace djihadiste que poursuivent toutes les centrales anti-françaises et anti-européennes pour frapper la France par derrière et l’affaiblir davantage.

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