Voxnr – Emprise

Flynn sur la touche : le Premier vrai revers de l’administration Trump [1]

Enfin ! Le camp démocrate peut s’enorgueillir d’un succès en demi teinte. À force d’articles biaisés, mensongers, mais répétés, le National Security Adviser, le lieutenant-général (Ret) Michael T. Mike Flynn, a préféré rendre son tablier. Mais, n’en déplaise aux media caniveaux, en érection (intellectuelle) des deux côtés de l’Atlantique, une hirondelle ne faisant pas le printemps étasunien, le poste a aussitôt été pourvu et, in fine, l’administration Trump poursuit son bonhomme de chemin. 1ère Partie.

« Any citizen of the United States, wherever he may be, who, without authority of the United States, directly or indirectly commences or carries on any correspondence or intercourse with any foreign government or any officer or agent thereof, with intent to influence the measures or conduct of any foreign government or of any officer or agent thereof, in relation to any disputes or controversies with the United States, or to defeat the measures of the United States, shall be fined under this title or imprisoned not more than three years, or both. This section shall not abridge the right of a citizen to apply himself, or his agent, to any foreign government, or the agents thereof, for redress of any injury which he may have sustained from such government or any of its agents or subjects ».
Logan Act1, 30 janvier 1799.

Flynn démissionnaire est-il, pour autant, fini ?

Jacques Borde. Politiquement ? Pas sûr. L’embarrassant pour Flynn est qu’il occupait un des rares postes ne nécessitant pas une approbation sénatoriale. D’où la surprise pour l’administration Trump. Même si l’on est là sur des pinailleries juridiques, à la limite de la forgerie, tirées jusqu’au bout de leur raisonnement que sur du vraiment sérieux.

La vraie question risque vite d’être de savoir si les Américains apprécient cette manière de faire. Or rappelons-le que le renouvellement des chambres se fait par tiers aux USA. Et qu’au prochain term, ce seront essentiellement des sièges d’élus démocrates qui seront dans la balance !

Au-delà, que pensez-vous des accusations de Nicole Bacharan sur la santé mentale de Trump ?

Jacques Borde. (Éclat de rire) c’est un des gimmicks de la donzelle, si je puis dire. Mais, quitte à nous bourrer le mou à propos de la fragilité psychologique des uns et des autres, je me souviens de la même Bacharan (quasiment au bord des larmes) commentant la victoire de Donald J. Trump, dénoncée par cette sorte de BHL2 en jupons comme une résurgence du fascisme !!! Alors, ses leçons que cette dame, qui voit des extrémistes à chaque détour de couloirs de la Maison-Blanche, se les garde.

En fait, on est en plein dans la masturbation intellectuelle propre à cette intelligentsia gauchiste dont ne veut justement plus l’Américain lambda. Je vous rappelle que le Terrorist ban de Trump est soutenu à 57% par ses compatriotes. Et, ce qu’en pense une essayiste bobo comme Bacharan n’a aucune espèce d’importance.

Vous semblez avoir une dent contre Nicole Bacharan ?

Jacques Borde. Non. Mais il faudrait que nos media songent un jour à inviter des gens sérieux sur leurs plateaux. À propos de ridicule justement, je vous rappelle qu’à l’annonce de la victoire de Donald J. Trump, Nicole Bacharan, conviée à commenter l’événement sur RTL, nous avait sorti que « Ce sont les sondages qui nous ont trompés ! ».

Affligeant ! Pauvre petite fille…

Comme l’avait, alors, noté David Desgouilles sur Causeur, « Tiens donc ! Toute son expertise se basait sur les sondages ? En fait, Bacharan se moque du monde. Si les instituts annonçant la victoire de Trump étaient en effet minoritaires ces derniers jours, ils étaient largement majoritaires pour sa victoire aux primaires, quand elle expliquait de manière implacable que jamais les Républicains n’accorderaient l’investiture à cet OVNI politique. En fait, Madame Bacharan, avant d’être une experte, une scientifique, était surtout une militante »3.

À la fin, ce genre de pathos médiatique devient ridicule. Il ne nous manque plus que la boule de cristal !

Bon, admettons. Et au NCS que se passe-t-il ?

Jacques Borde. Rien de si grave que le prétend le camp démocrate, au bout du compte. Le National Security Adviser sera le général (Ret) Joseph Keith Kellogg Jr., un autre professionnel. Comme Michael T. Mike Flynn4 venait tout juste d’entrer en fonction, les dégâts sont plutôt limités.

Quant à Flynn, auréolé désormais de son statut de victime de la persécution de la nomenklatura démocrate, il peut fort bien entamer une carrière politique.

Quid de ce journaliste français qui évoque la relocalisation de Ford comme la seule victoire de Trump ?

Jacques Borde. (Rires) L’analphabétisme géopolitique de mes estimés confrères, plus lecteurs de prompteurs qu’analystes, me sidérera toujours. En fait, à ce stade nous sommes en plein dans le médiamensonge incantatoire et rituel d’un petit Gringoire5 squattant les plateaux TV. Or, soulignons que :

1- ça n’est pas Ford seulement qui se plie aux injonctions de l’administration Trump, il convient d’y ajouter : GM, Chrysler Fiat, Intel, qui vont relocaliser.

2- ce résultat a été obtenu en moins de trois semaines. Et, pour partie, avant la prise de fonction du 45ème président américain.

Que pensez-vous de ceux qui accusent Flynn d’amateurisme ?

Jacques Borde. Là encore, je suis abasourdi par la suffisance de nos pseudo spécialistes franchouillards et leur aptitude télévisuelle à donner ainsi des leçons à autrui. La plupart d’entre eux ne saurait démonter ni un Glock ni une AK-47, et encore moins lire une carte d’état-major, mais ils en savent plus que l’ancien patron de la DIA sur des questions de Défense, d’armement et de Renseignements. Grand bien leur fasse.

Rappelons que ce qui est reproché à Michael T. Mike Flynn est d’avoir un peu trop parlé à l’ambassadeur russe à Washington, S.E Sergueï I. Kislyak. En fait, pour lui avoir énoncé une évidence : que l’administration Trump aurait avec son pays des relations plus normalisées.

C’est donc ça le fond du problème ?

Jacques Borde. Oui et non. Mais ce genre de guerre de tranchée n’est jamais bon. Surtout pour une administration qui s’installe. Flynn et Trump ont préféré trancher dans le vif. Pourquoi pas ?

Sur le fond, notez toutefois que le droit US proscrit effectivement tout contact, officiel ou non, avec tout représentant d’un État ennemi ! Mais la Russie entre elle dans la short list des ennemis de l’Amérique ? Très précisément, le Logan Act, qu’on nous sort du tiroir pour lyncher Flynn, interdit aux citoyens non autorisés (sic) de négocier avec un gouvernement en bisbille (disputes or controversies, dans le texte) avec les États-Unis.

Posons-nous donc les questions suivantes :

1- peut-on sérieusement voir en Michael T. Mike Flynn, ancien patron de la DIA, quelqu’un de non autorisé (sic) à s’entretenir avec l’ambassadeur d’un État tiers ?

2- peut-on sérieusement qualifier un tel entretien de négociations ?

2- l’état des relations entre Washington et Moscou relève-t-il de l’état de litige tel que défini par le Logan Act ?

Logan Act. C’est-à-dire ?

Jacques Borde. L e Logan Act, signé par le président John Adams le 30 janvier 1799, est la loi fédérale visant les citoyens non autorisés tentés de négocier motu proprio avec des gouvernements étrangers ayant un litige avec les États-Unis. Dans la pratique, elle vise des pays avec lesquels existe un état de guerre avec les États-Unis. Le Logan Act été adoptée suite aux négociations non autorisées de George Logan avec la France en 1798.

Pour résumer, en 1798, au milieu des tensions entre les États-Unis et la France, la Quasi-Guerre6, Adams avait envoyé trois envoyés en France pour négocier. Ce fut un échec. Le Dr. George Logan7 engagea, alors, ses propres négociations avec Paris. La loi a été modifiée pour la dernière fois en 1994 et la violation du Logan Act est un crime.

Elle est tellement d’actualité (sic) qu’à ce jour, une seule personne a été inculpée pour avoir enfreint ses dispositions. Difficile, vous en conviendrez, de voir Michael T. Mike Flynn, tomber sous le coup de ce texte, un peu désuet, mais intéressant historiquement parlant.

Et ravi d’apprendre par le cloaca maxima democrato-clintonien et les media à sa solde, qu’il existe un état de tension à la limite de la belligérance entre la Russie et les États-Unis. C’est nouveau, ça vient de sortir !

À tout prendre, le rôle trouble d’Hillary R. Clinton dans l’Affaire de Benghazi – Épisode qui, rappelons-le, a coûté au US Department of State la vie d’un de ses meilleurs ambassadeurs lorsque ce soir du 11 septembre 2012, des militants nazislamistes ont attaqué l’enceinte diplomatique de Benghazi (Libye), tuant l’ambassadeur J. Christopher Stevens8 ainsi qu’un autre fonctionnaire du Département d’État, Sean Smith – me semble beaucoup plus dramatique par ses conséquences que l’aparté entre Michael T. Mike Flynn et tel ou tel diplomate russe.

Mais comme on dit toujours entre gens du Renseignement : Pas vu : pas pris ! Pris : pendu !

Notes

1 « Tout citoyen des États-Unis, où qu’il se trouve, qui, sans l’autorisation des États-Unis, commence directement ou indirectement une correspondance ou un commerce avec un gouvernement étranger ou un dirigeant ou agent de celui-ci, dans l’intention d’influencer les mesures ou La conduite de tout gouvernement étranger ou de tout officier ou agent de celui-ci, relativement à tout différend ou controverse avec les États-Unis ou à la défaite des mesures des États-Unis, sera condamné à une amende de trois ans ou plus; tous les deux. Le présent article ne restreint pas le droit d’un citoyen de s’adresser lui-même ou son mandataire à un gouvernement étranger ou à ses agents pour réparation de tout préjudice qu’il aurait subi de ce gouvernement ou de ses agents ou sujets ».
2 Bernard Henry Lévy.
3 Causeur.
4 Ancien directeur, de 2012 à 2014, de la Defense Intelligence Agency (DIA, Agence du Renseignement militaire), répond aux besoins du président des États-Unis, du US Secretary of Defense, du Joint Chiefs of Staff (JCS, Comité des chefs d’état-major interarmées). Michael T. Flynn est l’auteur avec Michael Ledeen de The Field of Fight: How We Can Win the Global War Against Radical Islam & Its Allies. St. Martin’s Press. ISBN 1250106222.
5 Jeu de mot de l’auteur : Gringoire était un des titres phares de la presse antisémite et pro-hitlérienne sous l’Occupattion.
6 La Quasi-War, série d’affrontements navals entre les marines étasunienne et française de 1798 à 1800. de nos jour, on parlerait plus d’une guerre d’attrition.
7 Par ailleurs, diplomate de renom.
8 Stevens est le premier ambassadeur US tué dans l’exercice de ses fonctions depuis 1979.