Accueil DÉBATS Invités Hamon et Montebourg, deux candidatures pour quelles différences ?

Hamon et Montebourg, deux candidatures pour quelles différences ?

Les deux hommes, ministres sous les gouvernements Ayrault et Valls I, sont remerciés après avoir exprimé leur désaccord sur la ligne économique du gouvernement lors de la Fête de la rose de Frangy-en-Bresse, en août 2014. Ils prennent alors des trajectoires différentes.

En décembre prochain, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg seront probablement adversaires à la primaire interne du parti socialiste. Tous deux associés à l’aile gauche du PS, quelles sont leurs différences ?

Ils avaient été limogés ensemble du gouvernement. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, meneurs de la fronde interne du gouvernement Valls I, présenteront probablement deux candidatures différentes à la primaire du parti socialiste : Benoît Hamon l’a annoncé le 16 août sur France 2, précipitant une déclaration à venir d’Arnaud Montebourg.

Le parlementaire et l’entrepreneur

Benoît Hamon fait le choix d’une stratégie interne à la machine du parti socialiste. Il revient au parlement et mène la fronde contre la loi travail. Pour la primaire, il forme le collectif « Les Amis de Benoît Hamon » et réunit 25 parlementaires autour de lui.

Arnaud Montebourg s’éloigne de la politique. Il donne plusieurs conférences, dont une à l’université américaine de Princeton. Il rejoint ensuite la direction de l’entreprise Habitat. En mai 2016, il lance le « Projet France », une plateforme participative destinée à financer une éventuelle candidature à la primaire et constituer un projet présidentiel.

Deux soutiens de François Hollande

Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ont toujours eu des chemins parallèles au sein du parti socialiste. Jeune militant, Benoit Hamon crée le Mouvement des Jeunes Socialistes et gravit les échelons. Proche de Martine Aubry, il a été porte-parole du PS et a soutenu la candidature de cette dernière en 2011. Par la suite, il rejoindra François Hollande pour la présidentielle de 2012.

En 1995, Arnaud Montebourg représente l’Association des contribuables parisiens dans l’affaire de l’appartement d’Alain Juppé. Porte-parole de Ségolène Royal pour la campagne de 2007, il arrive troisième à la primaire interne au PS avec 17,2 % des suffrages en 2011. Il ralliera ensuite François Hollande.

Arnaud Montebourg, le colbertiste

Arrivés au gouvernement, ils ont tous deux critiqué une politique économique qu’ils jugeaient trop austère. Arnaud Montebourg est un colbertiste. Il a fait de la nationalisation des hauts-fourneaux de Florange un fer de lance de son action au gouvernement. Une nationalisation qui ne se fera pas et se soldera par un accord entre Arcelor-Mittal, propriétaire des lieux, et le gouvernement. Chantre du Made In France, il se démarque par une ligne plus libérale, et déclare vouloir défendre le gaullisme social, la liberté d’entreprendre et l’amour de l’entreprise.

Benoît Hamon a porté le projet de loi économie sociale et solidaire, qui survivra à sa démission du gouvernement. Il est partisan d’une forte intervention de l’Etat dans l’économie et souhaite une réduction du temps de travail.

Les deux hommes ont également des positions divergentes sur l’Union Européenne. Après le Brexit, ils encouragent tous deux à la relance du projet européen. Benoît Hamon requiert la relance du projet européen. Il voit trois piliers indispensables : harmonisation fiscale, sociale et budgétaire.

Arnaud Montebourg, sans souhaiter la sortie française de l’euro, prône une indépendance monétaire du pays. D’abord partisan d’un référendum français sur la sortie de l’Union européenne, il avance l’idée d’un nouveau traité de Rome et encourage une souveraineté européenne.

Enfin, Hamon et Montebourg ont un rapport divergent sur l’écologie. Proche de Cécile Duflot et d’Europe Ecologie Les Verts, le premier cite le changement climatique comme l’une de ses priorités.

Arnaud Montebourg, jugé « productiviste » par les écologistes et une partie de la gauche, s’est attiré les foudres de EELV après s’être déclaré pro-nucléaire et pro-gaz de schiste lorsqu’il était encore ministre de l’économie. Montebourg est récemment est revenu sur certaines de ses déclarations, dénonçant notamment l’exploitation « à l’américaine » du gaz de schiste.

Alexandra Saviana

Le Jdd

Consulter aussi

Europe à deux vitesses ? Ou, carrément, deux en Une ? [2]

L’Union européenne n’est pas au mieux de sa forme ! À l’évidence, certains – &, là, pensons …

Ce site utilise des cookies. En acceptant ou en poursuivant votre visite, vous consentez à leur utilisation .

The cookie settings on this website are set to "allow cookies" to give you the best browsing experience possible. If you continue to use this website without changing your cookie settings or you click "Accept" below then you are consenting to this.

Close