Accueil DÉBATS Invités Laurent Wauquiez, futur chef déjà contesté chez les Républicains

Laurent Wauquiez, futur chef déjà contesté chez les Républicains

Alors qu’il s’apprête à succéder à Nicolas Sarkozy, bientôt candidat à la primaire, le N°2 des Républicains Laurent Wauquiez va prendre la tête d’un parti qui se méfie de lui.

Ses collègues et adversaires n’ont pas attendu qu’il devienne N°1 pour le contester. Laurent Wauquiez devrait prendre le relais de Nicolas Sarkozy, une fois celui-ci déclaré candidat, d’ici le 25 août. Mais l’actuel vice-président délégué de la formation de droite est déjà loin de faire l’unanimité, à commencer par son secrétaire général, Eric Woerth, qui lui lance vendredi un avertissement dans un entretien accordé à L’Est républicain : « Personne ne peut avoir le monopole de la représentation du parti puisque personne n’a été élu. Il y a une équipe. (…) Peu importe les numéros. »

Le député de l’Oise s’appuie en effet sur l’article 39-2 des statuts du parti, qui dispose que « la direction du mouvement est assurée, jusqu’à la primaire, par les autres membres de la direction du mouvement », soit Eric Woerth et Laurent Wauquiez. En revanche, l’article 25-5 dispose lui « qu’en cas d’empêchement, le président du mouvement est remplacé par le vice-président délégué ». C’est la raison pour laquelle Wauquiez parle de ses chantiers de président au singulier, dans son interview au JDD, dimanche.
La direction bicéphale, « une évidence »

Quel article prévaut à l’heure du départ de Sarkozy pour la primaire? « Celui sur l’empêchement du président concernait des cas comme la période après Copé, précise un cadre du parti. Mais avant la primaire, c’est l’article 39-2 qui doit être appliqué et la direction doit être bicéphale entre Wauquiez et Woerth. C’est évident ». Exit, en théorie, un intérim uniquement assuré par Laurent Wauquiez jusqu’à la fin de la primaire.

Selon ce même cadre, Nicolas Sarkozy aurait validé l’idée de ce tandem après le conseil national du parti, le 2 juillet. Seule inconnue, la décision du bureau politique pour éclaircir la situation : « Je vois mal comment le bureau politique pourrait acter une présidence solitaire de Wauquiez », poursuit-il.
Peu d’illusions chez les candidats

Pour autant, les autres candidats ont peu d’illusions sur le rôle du vice-président actuel dans les prochains mois. « Il va continuer à gérer le parti et on n’attend pas grand-chose de l’appareil, lâche-t-on dans l’entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet, évincée du poste de N°2 de LR en décembre dernier, au profit de… Laurent Wauquiez. Cependant, cela n’interdit pas en théorie de travailler en équipe avec une direction collégiale. »

Une perspective vite mise au placard par le proche d’un candidat déjà qualifié pour la primaire : « Wauquiez ne voit que son propre avenir et n’a qu’une ambition, la sienne. Tout ce qu’il veut, c’est rester chef du parti quoi qu’il arrive après la primaire, que Sarkozy gagne ou non. Il a clairement 2022 dans le viseur. » Dans une formation politique où 2017 cristallise les tensions, Laurent Wauquiez n’apparaît pas comme celui qui pourrait les apaiser.

Thibaud Le Meneec

Le Jdd

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