Paris brûle et tout le monde baille. Comme je l’ai montré avec Michelet, une chose comme l’Eglise (voyez le Bergoglio…) ou la féodalité peut durer longtemps après être morte. Il en est de même des pays.
Voyons comment Drumont décrit le parisien, bobo qui vote entre deux attentats et deux piles de pneus brûlés :
« L’être qui est là est un moderne, un nihiliste, il ne tient à rien ; il n’est guère plus patriote que les trois cent mille étrangers, que l’aveuglement de nos gouvernants a laissés s’entasser dans ce Paris dont ils seront les maîtres quand ils voudront ; il ne se révoltera pas comme les aïeux sous l’empire de quelque excitation passagère, sous une influence atmosphérique en quelque sorte qui échauffe les têtes et fait surgir des barricades instantanément. »
L’affreux Drumont rappelle comme Tocqueville que les Français haïssent la monarchie et que donc ils subiront tout de la république, ses guerres, ses exterminations, ses colonies, sa repentance, son étatisme, ses impôts, ses destructions démographiques et culturelles, son autoritarisme :
« Un monarque quelconque auquel on aurait à reprocher la moitié des infamies, des prévarications, des hontes sans nombre accumulées par le régime actuel, aurait entendu depuis longtemps l’émeute rugir aux portes de son palais. »
Drumont aussi pressent la grosse révolution sociale :
« En réalité tout cela laisse la masse profondément indifférente : toute à son idée fixe, elle rumine silencieusement son projet de révolution sociale et attend le moment pour s’élancer sur Paris par ces grandes avenues qui semblent faites pour charrier des fleuves humains ».
Drumont prévoit une catastrophe comme tout le monde, sauf qu’il pressent qu’on ne sait pas la dater :
« Dans une société livrée à toutes les convoitises, où le sentiment du juste et de l’injuste a presque entièrement disparu, où ceux qui souffrent sont foulés aux pieds sans pitié par ceux qui jouissent, la catastrophe finale, je le répète, n’est plus qu’une question de temps. »
Ils oublient tous qu’on achète la soumission avec des subventions, des Panzani et du TF1. Sans oublier la drogue. Drumont ensuite note avec plus de profondeur :
« Un jour qui n’est peut-être pas loin, écrit Aurélien Scholl, la chaudière éclatera. De grandes maisons de crédit crèveront comme des ballons surchauffés ; il n’y aura plus que des ruines autour de nous : Paris sera Ischia après le tremblement de terre !
Ce ne sera pas encore la fin du monde, mais ce sera au moins la fin de ce monde-là.
Je ne serai pas de ceux qui le regretteront. »
Moi non plus.
C’est bien dit : la fin de ce monde-là, ce n’est pas la fin du monde. Mais ce monde-là qui est mort, c’est la France. La France des rois, des châteaux, des villages, de la danse, de Nerval et de Rameau.
Voyons un écrivain contemporain de Drumont, Gustave Le Bon. Dans sa psychologie du socialisme, il écrit :
“Comparée à la même classe en Angleterre et en Allemagne, écrivait récemment un pamphlétaire suisse cité par la France extérieure, la bourgeoisie française vous donnera l’idée d’une personne avancée en âge. L’initiative individuelle va en diminuant, l’esprit d’entreprise semble paralysé. Le besoin de repos, d’occupations sédentaires augmente, les placements en fonds d’Etat augmentent, le nombre des fonctionnaires augmente, c’est-à-dire: les capitaux, les intelligences, les capacités se retirent des affaires. »
Après le suisse anonyme en rajoute :
« Les recettes diminuent, les exportations diminuent, les enfants diminuent, l’énergie diminue, le sentiment de l’autorité, de la justice, de la religion diminue, l’intérêt porté aux affaires publiques diminue. Les dépenses augmentent, les importations augmentent sur toute la ligne, l’infiltration des étrangers augmente.“
C’est dans le livre extraordinaire sur le socialisme. Dans ses lois psychologiques, Le Bon écrit sur l’immigration (dont il prévoit qu’elle va détruire l’Amérique aussi) :
« Les avantages que trouvent ces émigrants sur notre sol sont évidents. Pas de régime militaire à subir, peu ou pas d’impôts en leur qualité de nomades étrangers, un travail plus facile et mieux rétribué que sur leur territoire natal. Ils se dirigent vers notre pays, non seulement parce qu’il est plus riche, mais aussi parce que la plupart des autres édictent chaque jour des mesures pour les repousser. »
A l’époque on parle de millions aujourd’hui de dizaines de millions, bientôt de centaines de millions – de subsahariens. Le Bon (alors conseiller de Théodore Roosevelt) écrit quand même sur ce million qui le dérange :
« L’invasion des étrangers est d’autant plus redoutable, que ce sont, naturellement, les éléments les plus inférieurs, ceux qui n’arrivaient pas à se suffire à eux-mêmes dans leur patrie, qui émigrent. Nos principes humanitaires nous condamnent à subir une invasion croissante d’étrangers. Ils n’étaient pas 400,000 il y a quarante ans, ils sont plus de 1.200.000 aujourd’hui, et ils arrivent en rangs chaque jour plus pressés. Si l’on ne considérait que le nombre d’italiens qu’elle contient, Marseille pourrait être qualifiée de colonie italienne. L’Italie ne possède même aucune colonie qui contienne un pareil nombre d’italiens. »
Après la France en tant que nation disparait (en tant que machin ça peut durer des siècles, cela dépend de la machine à imprimer des billets) :
« Si les conditions actuelles ne changent pas, c’est-à-dire si ces invasions ne s’arrêtent pas, il faudra un temps bien court pour qu’en France un tiers de la population soit devenu allemand et un tiers italien. Que devient l’unité, ou simplement l’existence d’un peuple, dans des conditions semblables ? Les pires désastres sur les champs de bataille seraient infiniment moins redoutables pour lui que de telles invasions. C’est un instinct très sûr que celui qui enseignait aux peuples anciens à redouter les étrangers ; ils savaient bien que la valeur d’un pays ne se mesure pas au nombre de ses habitants, mais à celui de ses citoyens. »
Ne faisons pas semblant de débarquer si un banquier de Rothschild est élu cent-trente ans après Le Bon, Drumont…