Les élus du mouvement indépendantiste corse Corsica nazione indipendente (CNI) ont dénoncé jeudi la "démarche de substitution ethnique" en cours, selon eux, dans l'île de Beauté.

Les indépendantistes réagissaient à un texte du président du conseil exécutif de l'île Ange Santini (UMP), affirmant que d'"indéniables progrès" ont été enregistrés en Corse et se félicitant de son "repeuplement". Ce texte devait servir à une commission de réflexion sur l'avenir de la Corse.

"Oui, la Corse se repeuple, au rythme de 4.000 nouveaux arrivants par an qui font main basse sur les biens immobiliers et les emplois, en particulier à responsabilités", a dénoncé le leader de CNI, Jean-Guy Talamoni au cours d'une conférence de presse.

Selon lui, la Corse est actuellement confrontée à une "démarche de substitution ethnique" visant à la "vider de son peuple".

"Beaucoup de nos jeunes sont conduits à quitter le pays" et le "repeuplement de l'île est opéré à partir d'arrivées massives d'étrangers que la Corse ne parvient plus à adopter, comme elle l'a fait tout au long de son histoire", a affirmé Jean-Guy Talamoni.

Il a également accusé les élus à la tête de l'Assemblée de Corse, "élus pour défendre les intérêts des Corses et qui trahissent les intérêts de leurs mandants".

La commission de réflexion sur l'avenir de la Corse et les problèmes économiques, sociaux et culturels qu'elle rencontre a décidé, dans un premier temps, de se pencher sur les questions de précarité et d'accession à la propriété et au logement.

Pour faire face à la pression immobilière, les indépendantistes de CNI proposent que l'achat de biens sur l'île soit réservé aux personnes pouvant justifier de dix ans de résidence en Corse.

"Cette commission est supposée réfléchir à ces questions mais il n'y a pas d'autre propositions que la nôtre sur la table", a déclaré Jean-Guy Talamoni.