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La tension monte chez les fonctionnaires
Francis Brochet |
Intérieur
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Ambiance tendue, hier à la Direction générale de la fonction publique, entre la ministre Marylise Lebranchu et les syndicats de fonctionnaires. Sur la table, le calendrier des négociations sur les rémunérations et les carrières de 5,5 millions d’agents…
80 milliards par an
La tension s’explique par l’arrière-plan. D’abord, l’engagement du président de réaliser 50 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de l’État, dont le détail doit être présenté d’ici fin avril à la Commission européenne. Et nul n’imagine que les 80 milliards de dépenses annuelles de salaires (près de 40 % du budget de l’État), soient épargnés. Surtout dans le contexte de la « politique de l’offre » relancée début janvier par François Hollande, sur fond d’attaque contre un État « trop lourd, trop lent, trop cher ».
Ensuite, une grève programmée mardi prochain par FO, la CGT, la FSU et Solidaires. Un mouvement préventif, mais aussi en réaction aux efforts déjà consentis : un pouvoir d’achat en baisse en 2011, un point d’indice gelé depuis 2010 et pour cette année encore, des effectifs sous pression… À tel point que la CFDT et l’Unsa, qui ne s’associent pas à la grève, pointent déjà un risque de « conflit majeur » si le pouvoir d’achat des fonctionnaires devait être à nouveau rogné.
Plusieurs pistes
Comment gagner des milliards sur la fonction publique – d’État, mais aussi des collectivités locales et des hôpitaux ? De nombreuses pistes ont déjà été évoquées. Un maintien du gel du point d’indice, dont une hausse de 1 % coûte 800 millions, est probable, au moins pour un ou deux ans. Rappelons que le salaire moyen net est (en 2011) de 2 434 euros dans la fonction d’État, et de 1 823 euros dans la fonction territoriale.
Autre piste : cibler les plus hauts salaires, qui peuvent dépasser 8 000 euros, en déplafonnant leur contribution à l’assurance chômage de l’État. Ou forfaitiser le supplément familial, aujourd’hui en partie proportionnel au traitement.
Peillon recalé
Un gel de l’avancement, évoqué par le ministre de l’Éducation, paraît aujourd’hui enterré. Mais Vincent Peillon pourrait demain constater, depuis son refuge au parlement européen, qu’il n’a pas su éviter une réduction du programme d’embauches d’enseignants…
Nul doute que l’arbitrage sera rendu à l’Élysée. Car les bataillons de la fonction publique pèsent lourd dans les urnes – et de moins en moins à gauche : 55 % en 2012, contre 67 % en 1988, selon le politologue Luc Rouban (Cevipof). Avec en parallèle une montée du vote en faveur du Front national (11 % en 2012, contre 6 % en 2007)…
Source : Le Dauphiné : http://www.ledauphine.com/economie-et-finance/2014/03/13/la-tension-monte-chez-les-fonctionnaires |
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