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Municipales : les seize villes à surveiller de près au second tour
Elsa Freyssenet, Isabelle Ficek et Pierre-Alain Furbury |
Intérieur
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C’est là que pourrait se jouer l’ampleur de la vague bleue et de la défaite de la gauche. Là, aussi, où le FN espère transformer l’essai.
Toulouse
En 2008, le scrutin à Toulouse s’était joué à 1.209 voix. Cette fois encore, le maire PS sortant, Pierre Cohen, et son prédécesseur UMP Jean-Luc Moudenc sont au coude-à-coude. Le candidat de droite est arrivé en tête au premier tour avec 38,2% des voix, soit 6 points de plus que son rival. Mais la gauche a des réserves de voix plus importantes (49% contre 40,6% pour la droite). Le socialiste a fusionné sa liste avec les écologistes, mais pas avec le Parti de gauche. Reste à savoir ce que feront les abstentionnistes...
Strasbourg
C’est l’un des grands matchs ultra-serrés du second tour. Avec pour arbitre, le FN. Le maire PS sortant de Strasbourg Roland Ries, devancé (31,24 %) au premier tour par la sénatrice UMP Fabienne Keller (32,93 %), a fait alliance avec les Verts (8,52 %). Celle-ci a fusionné avec la liste UDI (7,56 %). Voilà pour l’essentiel leurs réserves de voix. La clef ? La mobilisation de l’électorat de gauche. Et l’attitude des électeurs du FN, qui maintient son candidat,. Au premier tour, il avait obtenu 10,9 % des suffrages.
Perpignan
A droite depuis 1959, Perpignan va-t-elle basculer à l’extrême-droite ? Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen et vice-président du FN, est en pole position avec 34,20%. Contre 30,57% pour le maire UMP Jean-Marc Pujol, qui peine à prendre la succession de la famille Alduy. Jean-Marc Pujol espère un bon report des voix de gauche. Le PS Jacques Cresta (11,9 %) s’est retiré , tout en affirmant laisser « Frankeinstein Pujol face à sa créature Aliot ».
Montpellier
La guerre fratricide entre socialistes dépassent la logique électorale à Montpellier . Deux candidats issus du PS sont arrivés au coude-à-coude au premier tour (25,3 % et 22,9 %) et vont s’affronter au second tour pour le plus grand bonheur du candidat UMP Jacques Domergue (22,7 %) qui espère en profiter. A moins que le maintien du FN (13,8 %) ne le prive du renfort de voix pour faire la différence.
Grenoble
La capitale de l’Isère, Grenoble , détenue par le PS depuis 1995, a vécu un double coup de théâtre depuis une semaine. Non seulement les écologistes (29,41%) ont devancé le PS au premier tour, mais le candidat socialiste Jérôme Safar, arrivé deuxième avec 25,31%, a refusé de fusionner. Comme l’UMP et le FN se sont aussi qualifiés pour le second tour, les électeurs devront départager quatre candidats dimanche.
Quimper
Bernard Poignant va-t-il faire les frais du vote sanction contre François Hollande à Quimper ? Conseiller du chef de l’Etat, le maire sortant n’est arrivé que deuxième au premier tour avec 27,9% des voix et ne semble plus pouvoir compter que sur une mobilisation des abstentionnistes. Il a fusionné sa liste avec celle du candidat écologiste (7,6%), mais pas avec un divers-gauche qui avait recueilli 6%. Face à lui : une liste née de la fusion de l’UMP-UDI et du Modem. La première a recueilli 29,3% ; la seconde, 14,9%.
Fréjus
L’extrême-droite est bien placée pour faire tomber Fréjus dans son escarcelle. Le FN David Rachline a obtenu 40,3% des suffrages. Et la droite est en ordre dispersée : l’UMP Philippe Mougin (18,8%) et l’ancien maire divers-droite Elie Brun (17,6%), reste en lice. Ce dernier, qui brigue un quatrième mandat, est affaibli par une condamnation récente pour prise illégale d’intérêts. La candidate socialiste (15,58 %) s’est, elle, retirée de la course. Sans donner de consigne de vote.
Forbach
C’est la meilleure configuration qui s’offre dans l’ex-bassin minier pour le vice-président du FN, Florian Philippot. Car non seulement le bras droit de Marine Le Pen est arrivé en tête au premier tour à Forbach , avec 35,7 % des voix, devant le maire socialiste sortant Laurent Kalinowski (33 %) bénéficiant ainsi d’une incontestable dynamique, mais en sus, la droite, qui en 2008 avait perdu la ville en raison de ses divisions, n’a pas réussi à s’unir. Il y aura donc dimanche une quadrangulaire, avec la liste UMP (12,3 %) et la liste d’un dissident (19 %).
La Roche-sur-Yon
Le maire PS sortant de La Roche-sur-Yon , Pierre Regnault, avait réussi à convaincre la chômeuse qui avait interpellé François Hollande en août dernier lors de son passage en Vendée de rejoindre sa liste. Cela n’a guère amorti le choc. Alors qu’il avait été réélu dès le premier tour en 2008, l’édile est, cette fois, en ballottage extrêmement serré. Son avance ? 160 voix à peine sur la liste d’union de la droite de l’UMP Luc Bouard (36,1% contre 35,3%). Les deux autre candidats divers-droite (9,7 %) et FN (8,5 %) ont été éliminés.
Angers
L’UMP Christophe Béchu est arrivé en tête au premier tour à Angers , ville détenue par la gauche depuis 37 ans. Avec 9 points d’avance (35,9 %) sur le maire socialiste sortant Frédéric Béatse (26,8 %). Une vraie dynamique. Reste à savoir ce que feront les électeurs de la liste PS dissidente qui s’est retirée sans consigne de vote (16,2 %), ceux de l’UDI (7,4 %) qui a lui aussi refusé de se prononcer en faveur de l’UMP, sans oublier ceux de la liste FN, qui avait récolté 6,7 %.
Avignon
Avignon est l’un des rares espoirs de conquête du Parti socialiste. Après le long règne la maire UMP sortante Marie-Josée Roig , son dauphin Bernard Chaussegros (20,6 %) a été devancé par le Front national Philippe Lottiaux (29,6 %) et la socialiste Cécile Helle (29,5 %). Cette dernière devra glaner des voix au centre pour réussir son pari.
Reims
La présence du Front national (16 %) au second tour va-t-elle permettre à la gauche de conserver Reims . Elle prive en tous cas le député UMP Arnaud Robinet (39,6%) de réserves de voix. Pour être réélue, il faudra néanmoins que la maire PS sortante Adeline Hazan (38,3 %) bénéficie d’un très bon report de voix de la gauche de la gauche (6 %) pour garder la ville qu’elle a conquise en 2008.
Bobigny
C’est un duel défavorable à la communiste Catherine Peyge qui va se jouer dimanche à Bobigny , bastion de la petite ceinture rouge parisienne, où la liste UDI de Stéphane de Paoli est arrivée en tête la semaine dernière avec 44 %, contre 40 % pour la maire sortante. Celle-ci a des réserves de voix : les électeurs de la liste de droite de Pierre Ramos (11 %) . Une liste d’extrême gauche a réalisé 4,7% des suffrages. Signe de la démobilisation de l’électorat de gauche, l’abstention a atteint 59 % !
Saint-Etienne
En 2008, Maurice Vincent avait arraché Saint-Etienne à une droite divisée. Aujourd’hui, le socialiste se retrouve en grande difficulté face à une droite réunifiée. Devancé au premier tour, avec 31,3% des voix, par l’UMP Gaël Perdriau (36,7%), il a fusionné avec la liste écologiste (5,4%) mais le Mouvement Républicain et Citoyen s’est désolidarisé de ce mariage. Le maintien du FN (18,3%) pourrait toutefois faire ses affaires.
Caen
Le député socialiste Philippe Duron aura du mal à conserver la mairie de Caen . Sa liste PS-PCF-PRG-MRC, qui n’a obtenu que 26,2% des voix au premier tour, a accordé ses violons avec celle d’EELV (10,2%) mais pas avec le candidat divers-gauche (5,8%) qui n’a pas donné de consigne de vote. Sur le papier, son challenger UMP Joël Bruneau possède de l’avance : il est arrivé en tête avec 30,8% des voix et peut compter sur les 18,1% de la liste UDI-Modem.
Roubaix
Surprise, c’est la liste UMP-UDI de Guillaume Delbar qui est arrivé en tête dimanche dernier à Roubaix , avec 21,25% des voix, devant le maire socialiste sortant Pierre Dubois (20,38%), qui a pâti des divisions de la gauche et de ses sept listes… L’UMP pourrait tirer son épingle du jeu en quadrangulaire, avec une liste FN (19,3%) et une deuxième liste de gauche. En jeu ? Une éventuelle bascule de la communauté urbaine de Lille Métropole, d’autant que dans la ville voisine de Tourcoing, l’UMP a réalisé un bon score et affrontera en triangulaire PS et FN. Ce serait un séisme à gauche. Et pour Martine Aubry.
Source : Les Echos : http://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203404013078-municipales-les-seize-villes-a-surveiller-de-pres-au-seond-tour-660306.php |
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