Le niveau de vie de la majorité des Français a stagné ou baissé en 2010, révèle une étude de l’INSEE parue mercredi. Les personnes aux revenus les plus bas sont les plus touchées par la crise. Leurs revenus baissent de 1,3 à1,6 % pour les 30 % les plus pauvres. Le choc n’est amorti que par le système de la protection sociale.

440 000 personnes de plus qu’en 2009 ont perçu moins que le seuil de pauvreté, 964 euros par mois. 14,1 % de la population se situe sous ce seuil. 2,7 millions d’enfants vivent dans des familles pauvres.

À l’opposé, le niveau de vie des personnes les mieux loties augmente grâce à leur patrimoine : +1,3 % pour les 5 % les plus riches.

Au même moment, mardi, les auteurs d’une étude du Conseil d’analyse économique (CAE) remise au Premier ministre affirment que les entreprises choisissent de réduire l’emploi plutôt que les salaires, empêchées qu’elles sont par la réglementation sur les salaires et les conditions de travail. Les rédacteurs, chargés d’éclairer le gouvernement en matière économique, lui proposent donc, de « décloisonner les négociations » et permettre aux entreprises de déroger aux accords collectifs. Le financement de la protection sociale devrait être aussi « clairement » reporté sur l’impôt. Enfin, il serait souhaitable de « pérenniser le Crédit d’impôt compétitivité emploi », qui permet aux entreprises de baisser le coût du travail.

Le CAE a été créé en 1997 par Lionel Jospin, Premier ministre. Ses membres, « économistes professionnels », sont nommés par le Premier ministre.