Les ministres des Finances européens ont finalement accordé à la Grande-Bretagne un étalement du paiement de sa rallonge budgétaire.

Les ministres européens des Finances ont accordé vendredi à la Grande-Bretagne de différer jusqu'au 1er septembre 2015 le paiement de sa rallonge de 2,1 milliards d'euros au budget de l'UE, a indiqué le Britannique George Osborne, se réjouissant d'un "réel succès". "Nous avons décroché bien plus" qu'espéré, "c'est un réel succès", a affirmé Osborne, à sa sortie d'une réunion avec ses homologues, précisant que son pays avait obtenu de "payer en deux fois" durant "la seconde partie de 2015", soit après les élections législatives de mai 2015.
Les deux échéances ont été fixées à juillet et septembre 2015, alors que la somme était censée être due dans sa totalité au 1er décembre 2014, a indiqué une source européenne "Nous avons obtenu un délai, nous ne paierons pas d'intérêts" et "avons obtenu de changer les règles pour que cela ne se reproduise plus", a-t-il relevé. Au final, l'addition pour la Grande-Bretagne s'établira "autour" d'un milliard euros, car "le rabais britannique s'appliquera dans sa totalité", s'est-il aussi prévalu. "En fait, la rallonge reste bien inchangée à 2,1 milliards d'euros, la présentation des Britanniques mélange les choses", a-t-on précisé parmi les négociateurs.
"Gros problème"
La victoire n'est donc que partielle pour le Premier ministre britannique David Cameron, qui avait qualifié d'"inacceptable" ce réajustement de la contribution de son pays découlant de sa bonne santé économique. "Sur cette question, j'ai donné une réponse claire : nous ne paierons pas ces 2,1 milliards d'euros le 1er décembre et je n'ai pas l'intention de payer un tel montant", a réaffirmé David Cameron vendredi matin depuis Helsinki, presque menaçant : "J'espère que [ces questions] pourront être résolues au sommet EcoFin, et si elles peuvent l'être, tant mieux, et si elles ne peuvent pas (...), alors manifestement nous aurons un gros problème."
Ses homologues lui ont toutefois accordé du temps, en vue des élections britanniques de mai 2015. "Le conseil a reconnu le caractère exceptionnel de la situation et demande à la Commission européenne de changer les règles" pour permettre ce compromis, a indiqué un diplomate. Les Britanniques paieront "quand ils le souhaitent", la seule obligation pour eux étant de s'acquitter de la somme dans un délai courant jusqu'au 1er septembre prochain, a-t-on appris auprès des négociateurs.
Cet étalement a été consenti à tous les États membres de l'Union européenne sommés de remettre au pot européen à la suite d'une révision des PIB effectuée par les États membres eux-mêmes, a-t-on indiqué de même source. Les Pays-Bas sont également appelés à payer un supplément de près de 700 millions d'euros au budget de l'UE pour l'année 2014.