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Finalement, Sarkozy se plie à la primaire
Olivier Beaumont |
Intérieur
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Le patron des Républicains s'est efforcé hier de rassurer ses rivaux qui le suspectent toujours de ne pas vouloir organiser une compétition ouverte et transparente.
« On ne va pas crier avant d'avoir mal, mais on reste vigilant », concédait hier soir Gilles Boyer, le bras droit d'Alain Juppé, toujours aussi méfiant sur les conditions d'organisation de la primaire de 2016.
A l'issue du bureau politique -- le premier sous l'ère du nouveau parti les Républicains --, où le sujet a une fois de plus été au centre des discussions, Nicolas Sarkozy a pourtant tenté d'apporter des garanties sur sa bonne volonté. « Cette primaire sera la plus ouverte possible et tous les moyens seront apportés pour qu'elle se déroule de manière irréprochable », a ainsi assuré l'ancien chef de l'Etat devant ses pairs. Alors que certains en interne, à commencer par ceux qui se sont déjà déclarés candidats comme Fillon, Juppé, Bertrand ou Le Maire, le suspectent toujours de vouloir contourner cette étape. Ils lui ont d'ailleurs envoyé jeudi une lettre très formelle en guise de rappel à l'ordre sur « l'urgence » de « préciser les modalités d'organisation de la primaire ». La confiance règne...
Il faut dire que, depuis quelques jours, plusieurs signaux inquiètent les rivaux de Sarkozy. A commencer par Jean-Pierre Raffarin, qui s'est récemment interrogé dans « le Figaro » sur la pertinence d'une primaire en 2016, compte tenu des « circonstances et de l'état du pays ». Ou encore du numéro trois Laurent Wauquiez quand il déclare qu'il ne veut « pas entendre parler des primaires pour la présidentielle de 2017 avant l'été 2016 ». « Sarko fera tout pour qu'elle n'ait pas lieu, c'est une évidence », reste persuadé un ancien ministre. Hier soir, au bureau politique, le patron des Républicains a tout de même validé la création de la commission nationale d'organisation de la primaire, composée de quatorze membres et présidée par le député Thierry Solère. Dès la semaine prochaine, cette instance se réunira pour commencer à travailler concrètement sur l'organisation de ce scrutin prévu les 20 et 27 novembre 2016, ouvert à tout électeur inscrit sur les listes électorales, moyennant une participation de 2 EUR. Mais les questions en suspens restent nombreuses, comme la répartition des 10 000 bureaux de vote, le budget global (qui pourrait dépasser les 5 M€) ou encore la mise à disposition de locaux pour cette commission d'organisation. Un dernier point notamment réclamé par les juppéistes : « Si on veut une élection indépendante et ouverte aux autres formations de la droite et du centre, alors elle doit être organisée en dehors de la Rue de Vaugirard (NDLR : le siège des Républicains) », explique-t-on.
Ces derniers jours, en petit comité, Sarkozy s'est agacé de cette suspicion perpétuelle à son encontre. « Ils veulent l'avoir, cette primaire ? Eh bien, ils l'auront et je vais les battre », a-t-il confié à un de ses visiteurs. « Au début, il était contre. Mais, maintenant, il la veut pour mieux humilier ses adversaires à l'arrivée », poursuit une proche. Sarkozy développe surtout depuis quelques jours sa propre théorie sur la primaire ouverte : « Quand on parle d'ouverture, on pense tout le temps au centre et au centre gauche (NDLR : qui serait plus profitable à Juppé et Le Maire), mais l'ouverture, ça porte aussi de l'autre côté », analyse-t-il, persuadé que sa présence dans ce scrutin devrait aussi mobiliser une large frange droitière, proche du FN, de l'électorat.
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