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Congrès du FN : Jean-Marie Le Pen demande en référé son annulation
Le cofondateur du FN conteste devant la justice la "légitimité" du congrès par correspondance qui devrait le priver de son titre de président d'honneur.
Jean-Marie Le Pen, cofondateur du Front national, a demandé mardi en référé (procédure d’urgence) à Nanterre l’annulation du congrès en cours au parti d’extrême droite qui devrait le priver de son titre de président d’honneur. Jean-Marie Le Pen, absent mardi midi au tribunal de grande instance, est représenté par son avocat, Me Frédéric Joachim. Dans le viseur du Menhir, 87 ans : la « légitimité » de ce congrès par correspondance qui se tient jusqu’à vendredi au Front national et qui doit rénover les statuts du parti, avait-il indiqué. Quelque 51 500 adhérents doivent approuver ou rejeter dans leur intégralité de nouveaux statuts où ne figure plus la présidence d’honneur de Jean-Marie Le Pen, mis au ban du parti après une nouvelle série de provocations en avril.
Jeudi, le tribunal de grande instance de Nanterre, saisi par Jean-Marie Le Pen, avait déclaré « nulle et de nul effet » la délibération du bureau exécutif du FN du 4 mai par laquelle le parti l’avait suspendu en tant qu’adhérent dans l’attente de ce congrès, et précisé qu’il « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et, le cas échéant, à celle de président d’honneur ». Résultat : Jean-Marie Le Pen pourra prendre part au vote.
Le FN avait aussitôt annoncé qu’il faisait appel, mais la présidente du parti, sa fille Marine Le Pen, a qualifié la décision de « péripétie juridique » : la base militante du congrès, largement acquise à sa cause, devrait voter la suppression de la présidence d’honneur.
« S’exprimer librement »
Jean-Marie Le Pen attaque donc le congrès lui-même pour tenter de conserver son titre. Il demande, dans l’assignation consultée par l’AFP, la « suspension du congrès postal tel qu’il a commencé » et l’organisation d’un congrès « physique » où il pourrait « s’exprimer librement » et où la question de la suppression de sa présidence d’honneur serait posée à part aux adhérents.
Dans le détail, Jean-Marie Le Pen conteste le choix d’une « consultation à distance », son délai « trop court » de trois semaines et la procédure de « vote bloqué » par laquelle ils doivent approuver ou rejeter les statuts en bloc, selon son avocat. Il affirme également que « le scrutin ne peut pas être vraiment anonyme » du fait de la présence d’un « code-barres sur les bulletins » et rappelle qu’il avait « l’impossibilité de s’exprimer » en tant que président d’honneur au début de la consultation. Si les juges n'annulaient pas le congrès, Jean-Marie Le Pen demande le report au 31 juillet de la clôture du vote et l'instauration d'un nouveau scrutin en plusieurs questions.
L'avocat du FN, Me Frédéric-Pierre Vos, a lui demandé aux juges de se déclarer incompétents sur ces questions qui relèvent « du tribunal administratif ». Le conseil a aussi demandé au tribunal de débouter Jean-Marie Le Pen, soutenant que la convocation du congrès par voie postale était « régulière » et que les opérations de vote « respectent les principes démocratiques ». « Ce procédé n'a rien de discriminant, au contraire », a plaidé l'avocat, qui en veut pour preuve l'ampleur de la consultation : « Plus de 26 000 suffrages exprimés sur 51 000 » à ce jour. Il leur a demandé, en outre, de juger que le statut de président d'honneur ne soit qu'« honorifique ». « Eh ben oui ! » a lancé l'avocat : « Les choses ne sont plus les mêmes que du temps du Front de Papa aujourd'hui ! » Décision mercredi à 15 heures.
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