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Toulouse : les taxis maintiennent la pression
Article mis en ligne par la Rédaction |
Intérieur
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Comme la veille, la journée de ce mardi pourrait virer au noir sur les grands axes de circulation autour de la ville rose. Depuis 6 h 30, une centaine de taxis bloquent les accès à l'aéroport de Toulouse (Haute-Garonne), des sites industriels d'Airbus. La préfecture a lancé une alerte pour demander aux automobilistes de privilégier l'accès par la nord.
La ligne de tramway reliant l'aéroport, suspendue lundi toute la journée, est toujours paralysée mardi matin, alors que le reste des transports en commun fonctionne normalement. Mais une manifestation des jeunes contre la loi Travail, cet après-midi, pourrait aussi perturber le centre ville.
Malgré les propositions présentées lundi en fin de journée par le gouvernement qui retient pour la première fois le principe d'un fonds financé par l'ensemble du secteur permettant «le rachat par l'Etat des licences cessibles, pour les chauffeurs de taxi volontaires», le compte n'y est pas pour les manifestants.
Les chauffeurs exigent toujours la fin du statut de VTC et l'usage exclusif de la géolocalisation par les taxis. Ils réclament également le retour à la TVA à 5,5% et à la défiscalisation de la TIPP. En ce qui concerne le rachat de la licence, si cela fait partie des demandes car certains se sont lourdement endettés pour l'obtenir et les prix ont chuté depuis l'arrivée des VTC. Mais les chauffeurs estiment que le gouvernement «repousse encore les décisions aux calendes grecques.» «Nous voulions du concret, nous ne voulions pas une réunion reportée au mois de juin», a estimé le responsable des taxis parisiens en ajoutant: «On est fatigués de tout ça, il y a des entreprises en péril, nous n'avons pas les moyens d'attendre.»
En effet, si la décision de créer un fonds est acté, les modalités restent à définir jusqu'à cet été. Dans un document distribué aux représentants de la profession par le gouvernement, dans le principe «les titulaires d'une autorisation de stationnement cessible et acquise à titre onéreux, auront la possibilité et non l'obligation de se la faire racheter par l'Etat à un prix qui peut différer d'une ADS (licence) à l'autre.» Ce montant «aura pour référence le prix d'acquisition corrigé de l'inflation.» Plusieurs catégories de taxis seraient donc exclues : les taxis qui ont racheté une licence à un collègue comme ceux qui ont obtenu la leur gratuitement en patientant pendant plusieurs années sur les listes d'attente des préfectures.
Reste que ce fonds va potentiellement nécessiter plusieurs milliards d'euros et le gouvernement ne veut pas que le contribuable soit mis à contribution. «Cela se fera par la solidarité au sein du secteur», précise le gouvernement. Selon Thomas Thévenoud, député PS de Saône-et-Loire et auteur d'une loi en 2014 sur les taxis, il va falloir trouver au moins «5 milliards d'euros pour les licences des 20 000 taxis parisiens et jusqu'à 8 milliards d'euros pour les 60 000 taxis en France.» Selon lui, la solution passe par «un système de licences gratuites non cessibles. En échange, les taxis pourraient bénéficier de droits exclusifs comme la maraude, l'utilisation des voies de bus, la desserte des aéroports.»
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