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Déchéance de nationalité : au PS, les critiques se multiplient
La colère monte dans les rangs socialistes. Plusieurs voix jusque là souvent discrètes sur l'action du gouvernement tonnent contre le projet de réforme constitutionnelle visant à élargir la déchéance de nationalité. Et pas des moindres, tel l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault pas tendre avec son successeur à Matignon.
Le chef du gouvernement durant les deux premières années du mandat de François Hollande à l'Elysée a vivement réagi sur Twitter aux propos de Manuel Valls tenus dans le Journal du dimanche sur le projet d'extension de la déchéance de nationalité. Quelques jours après l'avoir présenté en conseil des ministres, le chef du gouvernement a assuré qu'il irait «jusqu'au bout» pour faire adopter cette mesure car «la France est en péril de paix». «Si la France est en péril de paix, alors ne la divisons pas davantage !» a répliqué dans un tweet ce dimanche après-midi Jean-Marc Ayrault. Le désormais député de Loire-Atlantique met en avant «l'égalité de tous les Français devant la loi».
Un peu plus tard dans l'après-midi, c'est Martine Aubry qui a réagi. «Je défens des valeurs républicaines et de gauche : c'est le propre de la politique et j'en suis fière !» écrit-elle sur Twitter. «On ne s'égare jamais en défendant ses valeurs. C'est même l'inverse», affirme quant à lui François Lamy, l'un des fidèles de la maire de Lille.
Ces réactions aux déclarations de Manuel Valls font écho à celles d'une partie de la gauche mal à l'aise avec cette réforme, comme Julien Dray. «Depuis le discours de François Hollande à Versailles le 16 novembre, je n'ai cessé de dire que cette mesure me semble ouvrir une polémique et des divisions inutiles dans le moment actuel», estime le cofondateur de SOS-Racisme, lui aussi interrogé par le JDD.
«Infamie morale, aberration juridique et mesure stupide»
Ancien président de l'Union nationale des étudiants de France et actuel premier adjoint de la maire de Paris, Bruno Julliard dénonce quant à lui «de petites manœuvres irresponsables».
«On donne à manger à la meute» tonne de son côté, Pouria Amirshahi, député PS des Français de l'étranger. Interrogé dans la soirée par BFMTV, il accuse le gouvernement de «parler d'autre chose» que les vrais problèmes auxquels sont confrontés les Français chaque jour. Déterminé «à empêcher d'aboutir cette réforme constitutionnelle», «infamie morale, aberration juridique et mesure stupide» il appelle à une large mobilisation, bien au-delà des rangs des politiques, confirmant qu'il soutient une pétition, «initiative de terrain» lancée à cette fin.
A droite, le président du groupe les Républicains à l'Assemblée Christian Jacob a assuré ce dimanche être d'accord «sur le principe» avec l'extension de la déchéance de nationalité. «Regardons comment elle se mettra en application, et ça, ça se ne décide pas sur un coin de table entre Noël et le 1er janvier, a-t-il toutefois prévenu lors du Grand Rendez-Vous Europe 1/Le Monde/i>Télé. Au début de l'année, nous allons faire le point avec nos deux groupes de travail, à l'Assemblée et au Sénat, regarder de près cette réforme constitutionnelle et regarder comment les débats vont évoluer, compte tenu de la division profonde de la majorité et même du gouvernement. C'est à l'arrivée que nous dirons si nous votons ou pas.»
Dans le JDD, Manuel Valls a estimé qu'«une partie de la gauche s'égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre, et le discours du Président devant le Congrès. La détermination est totale, nous irons jusqu'au bout et que chacun à gauche en soit bien convaincu».
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