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SNCF : un trou de 12 milliards d'euros alors que l'activité progresse
La maison SNCF brûle-t-elle alors que les syndicats appellent à la grève le 9 mars pour réclamer des recrutements, une hausse des salaires et des garanties sur les futures conditions de travail des cheminots ? Le groupe SNCF qui va présenter jeudi ses comptes en conseil d'administration devrait faire face à un trou de 12 milliards d'euros pour l'exercice 2015.
La SNCF a pris en compte, sur la base d’une simulation, ce que vaudront les actifs de l'entreprise dans 15 ans. Selon les commissaires aux comptes, les actifs de SNCF Mobilités, qui est en charge de faire circuler les TGV, ont été revus à la baisse de 2,2 milliards d'euros. Selon la SNCF, cela s'explique «pour moitié par des baisses de prévision de trafic dues à la montée de la concurrence d'autres modes de transports comme le covoiturage, le low cost aérien ou l'autobus», mais aussi par la mise en service de la prochaine ligne TGV entre Tours et Bordeaux qui devrait être déficitaire. En outre, pour faire face à la concurrence, la SNCF a pris le parti de ne pas augmenter les tarifs moyens des billets TGV «loisirs» dans les années à venir, ce qui constitue une perte de revenus.
Cette dépréciation est encore plus forte pour les infrastructures ferroviaires. Là, la SNCF explique qu'elle a pris en compte le contexte économique difficile qui devrait avoir un impact sur le nombre de trains en circulation et des rentrées moins importantes sur les redevances payées par les compagnies ferroviaires pour faire circuler les trains sur le réseau. Du coup, la valeur perdra 9,6 milliards d'euros, passant de 43 milliards d'euros à 33 milliards d'euros dans 15 ans.
Enfin, la valeur des gares a été revue à la baisse pour 450 millions d'euros.
Toutefois, le patron de la SNCF Guillaume Pépy se veut rassurant, affirmant que ces changements d'évaluation n'ont rien à voir avec la santé de l'entreprise. «Cela n'a pas d'impact, ni sur notre développement, ni sur le matériel TGV du futur», assure-t-il dans «Les Echos».
Le groupe enregistre un résultat opérationnel net positif de 377 millions d'euros pour 2015. «Nous avons bénéficié d'une croissance de notre chiffre d'affaires de 5% grâce notamment au développement de l'activité à l'international de Geodis, Keolis et Systra», ajoute-t-il. Autre sujet de satisfaction, l'activité fret, dans le rouge depuis des années, a été ramenée à 46 millions d'euros, soit une perte divisée par 4 depuis 2010. Enfin, le trafic TGV est aussi reparti à la hausse (0,5%) en 2015.
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