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Primaire à droite : Fillon à quitte ou double
Olivier Beaumont |
Intérieur
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S'il est battu à la primaire de novembre, l'ancien Premier ministre assure qu'il quittera la vie politique. Mais faut-il le croire ?
Distancé dans les sondages par Alain Juppé et Nicolas Sarkozy pour la primaire de novembre, François Fillon abat ses cartes ! Après avoir dit mardi qu'il s'engageait à ne faire qu'un mandat présidentiel s'il était élu en 2017 (comme Juppé), l'ancien Premier ministre est encore plus radical dans l'hypothèse où il serait battu dès la primaire.
« Je considère aujourd'hui que j'ai quelque chose à apporter avec un projet de rupture. Si je ne suis pas suivi sur cette question, qu'est-ce que j'ai d'autre à apporter à la vie politique française ? Rien. Donc je quitte la politique », a tranché hier matin l'intéressé sur BFMTV. « Il joue son va-tout, jette toutes ses armes dans la bataille. C'est ce qu'on appelle brûler ses vaisseaux, assure un de ses soutiens, l'ex-ministre libéral Hervé Novelli. Après la carrière politique qu'il a eue, il n'a plus rien à perdre. Ce qui rend sa démarche encore plus sincère. »
Entré en politique à la fin des années 1970, François Fillon a connu presque toutes les fonctions : maire, député, sénateur, président de conseil général, de conseil régional, ministre et Premier ministre. En novembre, ce sera donc une candidature à l'Elysée... ou rien. « Il est à un âge (NDLR : 61 ans) où il peut faire encore plein d'autres choses », veut croire Novelli. Et surtout jouir d'une retraite confortable, avec les avantages matériels dévolus à son statut d'ancien Premier ministre (chauffeur, voiture, gardes du corps). Cette posture n'est pas nouvelle chez lui. « Si Nicolas Sarkozy avait été réélu, ma vie aurait été quelque part bien plus simple. J'aurais arrêté la politique, fait des conférences aux quatre coins du monde, écrit des livres et retapé la toiture de ma maison dans la Sarthe », nous confiait-il en juin 2012. « Mais maintenant que Sarkozy n'est plus là, que le parti est sans leadeur, j'ai des responsabilités qui pèsent sur mes épaules. Beaucoup de gens comptent sur moi », ajoutait-il pour justifier, à l'époque, sa candidature imminente à la présidence de l'UMP, face à Jean-François Copé qu'il distançait largement dans les sondages. On connaît la suite...
Il reste le troisième homme
Aujourd'hui, la situation est tout autre : Nicolas Sarkozy est revenu, et Alain Juppé se découvre une seconde jeunesse politique. Malgré le succès de son livre « Faire » (Ed. Albin Michel) et un projet politique très avancé, Fillon peine à s'imposer dans l'opinion. « Il reste le troisième homme, mais ça ne décolle pas pour la primaire », se lamente un soutien parlementaire, avec des sondages autour de 12 % d'intentions de vote.
L'état-major filloniste n'ignore pas non plus la baisse de Nicolas Sarkozy dans les sondages. Au point d'envisager une non-candidature du président des Républicains ? « S'il n'y va pas [...] on peut penser que les voix de Sarkozy se porteront plus naturellement vers François que vers Juppé », estime un des stratèges de Fillon. @olivierbeaumont
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