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Dimanche, 10 Janvier 2016 |
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Sondage : 20 ans après sa mort, pas de nostalgie Mitterrand
Henri Vernet @HenriVERNET |
Intérieur
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La nostalgie Mitterrand n'est plus ce qu'elle était. Quand on demande aux Français si une personnalité telle que celle du premier président socialiste de la Ve République manque au pays, seulement un sur deux répond oui. « Guère flatteur pour celui dont on commémore les vingt ans de la mort », commente Gaël Sliman, directeur de l'institut Odoxa qui a réalisé ce sondage. Ironie de l'Histoire — avec un grand H —, ce sont surtout les 25-34 ans, trop jeunes pour avoir vécu les années Mitterrand, qui trouvent qu'il manque (à 60 %). Alors que leurs aînés de plus de 65 ans, au souvenir encore vivace, jugent en majorité (57 %) le contraire... Consolation pour les fidèles, si François Mitterrand reste clivant pour les Français en général, il fait l'unanimité ou presque auprès du peuple de gauche : 74 % le regrettent, 84 % le jugent bon président.
Au jeu du « c'était mieux avant », c'est Jacques Chirac qui remporte la palme, jugé « bon président » par plus de 6 Français sur 10. « Les réponses des sondés sont toujours plus flatteuses que ne l'étaient leurs derniers jugements sur ces dirigeants quand ils étaient encore en fonctions », nuance Gaël Sliman. D'ailleurs, lorsqu'on inclut dans de tels tests les figures historiques de De Gaulle et Pompidou, ils occupent systématiquement les deux premières places. En revanche, l'actuel locataire de l'Elysée est perçu comme le « pire » président : à peine 23 % de jugements positifs pour François Hollande, contre 76 % de négatifs ! Mais son rival Nicolas Sarkozy, en lice pour un nouveau mandat, ne fait guère mieux — ou moins mal —, avec 34 % de positifs.
Un bilan mitigé selon les sondés
Hollande l'habile manœuvrier a-t-il quelque chose en lui du florentin Mitterrand ? Pas vraiment, aux yeux des Français, qui désignent comme héritiers prioritaires Martine Aubry — pour le cap à gauche — et Laurent Fabius, son ex-Premier ministre. Dans le détail du sondage, c'est en matière de politique économique et sociale, d'une part, de réformes de société, d'autre part, que l'actuel président est jugé le plus éloigné de son lointain prédécesseur.
Que reste-t-il des années Mitterrand ? « Elles sont vues comme des années de progrès sociaux et de grands travaux, mais aussi, assez cruellement, de cynisme politique, tranche le patron d'Odoxa. Et quand les sondés parlent d'espoir, peut-être évoquent-ils aussi les espoirs déçus de changement... »
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