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Vendredi, 18 Décembre 2015 |
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Medef : Gattaz favorable au "pacte républicain contre le chômage"
Boursorama avec AFP |
Intérieur
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Pour faire barrage au Front national (FN), l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a défendu mercredi l'idée d'"un pacte républicain contre le chômage". Une idée soutenue par Manuel Valls et par le président du Medef, Pierre Gattaz.
"Ça fait trop longtemps que le chômage n'a pas été réglé. Je pense que là, il faut qu'on ait un électrochoc", a estimé le patron des patrons, ce jeudi 17 décembre sur "Europe 1". "Ça urge. Il faut absolument recréer de l'emploi et il faut le faire de façon transpartis politiques", a-t-il ajouté. Selon Pierre Gattaz, la lutte contre le chômage passe nécessairement par des politiques en faveur des entreprises, afin de leur redonner "de la compétitivité, de l'agilité et de la confiance". "Tout ça, ça n'est pas fait aujourd'hui. Il faut que tout le monde contribue", estime-t-il.
"Il faut que sous un mois, un mois un et demi, on ait mis sur la table des propositions et que tout le monde ait contribué, de l'extrême gauche à l'extrême droite, en passant par le Parti socialiste, Les Républicains, les partenaires sociaux", a détaillé Pierre Gattaz. "Il faut être au-dessus" des idéologies, a-t-il poursuivi. "L'entreprise, c'est comme la défense nationale. C'est trop grave, c'est trop important pour un pays".
Mardi, le président du Medef avait mis en avant les propositions défendues depuis longtemps par l'organisation patronale pour lutter contre le chômage : dans un premier temps, elle propose des mesures de très court terme, comme l'exonération totale de charges pendant deux ans pour toute nouvelle embauche de salarié ou d'alternant, la sécurisation du CDI, ou encore l'assouplissement du recours aux CDD.
Le Medef propose par ailleurs de faire voter cinq mesures en 2016, visant à continuer à alléger les charges. Il réclame une nouvelle baisse des impôts de production et le relèvement du taux de TVA pour financer ces réductions de charges. Il souhaite aussi réhabiliter l'apprentissage, réformer le code du travail et l'assurance chômage, et inciter le maintien dans l'emploi des seniors via un "allègement progressif des charges sociales".
Enfin, à plus long terme, le Medef appelle à des "réformes structurelles", comprenant notamment la baisse des dépenses publiques, une "véritable réforme fiscale", "la simplification" de l'environnement législatif et réglementaire, ou encore une meilleure collaboration entre écoles et entreprises pour remettre l'apprentissage au coeur du dispositif.
Jean-Pierre Raffarin a appelé de ses vœux mercredi la mise en place, "pour la fin du mois de janvier", d'un "pacte républicain contre le chômage" transpartisan pour éviter une victoire du FN en 2017, basé sur "quelques mesures simples sur l'apprentissage, sur les seuils, sur la durée du travail, sur l'investissement, le soutien à l'investissement".
L'ancien Premier ministre a exclu l'idée d'un gouvernement d'union nationale. "Quand je dis travailler (avec le gouvernement, NDLR), c’est certainement pas des compromissions, c’est certainement pas un gouvernement d’union nationale, c’est simplement de dire on a été d’accord, droite et gauche, pour battre le Front national (aux élections régionales), alors soyons ensemble, d’accord, pour faire en sorte que la cause du Front national, première, le chômage, soit réglée".
"Nous sommes définitivement des rivaux du Parti socialiste, il n’y a pas d’autre ambition avec le Parti socialiste que de résoudre la question du chômage. (...) Nous n’avons rien à voir avec le Parti socialiste et nous le combattrons à l’élection présidentielle, mais aujourd’hui il faut s’occuper de la France", a encore affirmé Jean-Pierre Raffarin.
L'actuel locataire de Matignon, Manuel Valls, a exprimé son soutien à cette idée et s'est dit prêt à prendre en compte des propositions de la droite, notamment les nouveaux présidents de régions. Il avait confirmé lundi soir sur "France 2" que son gouvernement planchait sur de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage : plan "massif" pour la formation des chômeurs, aides à l'apprentissage et aux emplois de services. Ces mesures seront présentées au "mois de janvier".
Interrogé sur cette proposition à l'issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll n'a pas répondu directement. Rappelant les pouvoirs des régions dans la politique de l'emploi, il a estimé qu'il fallait "se caler pour faire en sorte qu'on ait une action collective qui soit dynamique et efficace" pour l'emploi. "Ca doit être un objectif qui doit rassembler sur un point essentiel sur lequel tout le monde peut avoir à la fois des propositions mais surtout un engagement commun", a-t-il poursuivi. Quant à une future "cogestion" de la politique de l'emploi entre la majorité et l'opposition, Stéphane Le Foll a admis : "on a besoin effectivement de trouver le consensus politique le plus large pour agir de manière efficace face au chômage".
Près de sept Français sur dix appellent de leurs vœux un rapprochement entre la gauche, la droite et le centre pour formuler des propositions communes, selon un sondage Odoxa paru mardi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. De telles "propositions communes pour notre pays" seraient "une bonne chose", "une démarche constructive" pour 68% des personnes interrogées. Au contraire, 31% y verraient "une mauvaise chose" car "les partis perdraient leur identité". Cet appel à l'unité politique est plébiscitée par 75% des sympathisants de gauche et de droite (25% y sont opposés) et rejeté par 64% des sympathisants du Front national (36% sont pour).
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