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Béziers : Manuel Valls fustige «la nostalgie de l'Algérie française»
À l'initiative du maire de la ville, Robert Ménard, la rue du 19 mars 1962, en référence au cessez-le-feu de la guerre d'Algérie, prend aujourd'hui le nom d'un général putchiste. Le premier ministre évoque un climat «rance».
e samedi, la rue du 19 mars 1962 à Béziers, en référence à la date du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre d'Algérie, va changer de nom. Et pas pour n'importe lequel. Elle va dorénavant s'appeler la rue Hélie Denoix de Saint-Marc. Cet homme, mort en 2013, connut plusieurs vies en une. Résistant pendant la seconde guerre mondiale, il a ensuite rejoint la Légion étrangère. En avril 1961, il choisit de protester contre la politique algérienne du Général De Gaulle d'aller vers l'indépendance de l'Algérie et tente de renverser la République française, c'est ce qu'on appelle le putsch des généraux. Sorti de prison en 1966, l'homme était depuis devenu un écrivain à succès, estimé par de grands intellectuels dont Jean d'Ormesson.
Reste qu'à Béziers, le symbole dérange. La décision avait été validée par le conseil municipal du 11 décembre dernier. Robert Ménard, apparenté FN, la justifie en affirmant que «faire du 19 Mars 1962 la date de la fin de la guerre d'Algérie, c'est se moquer de l'Histoire et c'est une insulte à la fois aux Français d'Algérie et aux Harkis». La date fait en effet débat. En retenant le nom d'un officier putschiste, le maire de Béziers, lui même pied-noir, entend en revanche «rendre hommage à un héros. C'est juste un acte réparateur», expliquait-il à nos confrères du Parisien.
La décision du premier édile crée toutefois la polémique.
Manuel Valls, en marge d'un déplacement de campagne à Saint-Brieuc samedi, a ainsi estimé que «la nostalgie de l'Algérie française n'apportait rien de bon». «Le FN n'aime pas la France, c'est rance, c'est triste», a-t-il ajouté. Les anciens combattants de la FNACA, qui regroupe des appelés du contingent envoyés en Algérie, parle d'une «injure, selon France Info. Sur place, un recours a été déposé devant le tribunal administratif, une pétition circule dans la ville ayant recueilli plus de 3000 signatures.
En juillet, dernier, Robert Ménard avait déjà crée la polémique en s'inclinant devant une stèle de l'OAS, l'organisation de l'armée secrète qui s'est battue pour conserver l'Algérie française. Le premier édile se défend toutefois de toute nostalgie. Une manifestation d'opposition est prévue ce samedi après-midi.
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