
Le chef militaire du Hamas, Mohammed Deïf, a échappé à un raid de l'aviation israélienne et qui a coûté la vie à sa femme et à leur fils mercredi, après la fin d'une trêve de dix jours dans la bande de Gaza.
Cinq obus sont tombés sur sa maison. Les corps de sa femme et d'un de ses fils en ont été sortis des décombres. Un autre corps, celui d'un homme, a été retrouvé, mais son identité n'a pas été précisée.
Dans une déclaration à la télévision, un porte-parole masqué de la brigade Izz-el-Din al-Qassam affirme que l'armée israélienne a manqué sa cible.
Une attaque ciblée assumée par Israël, nous précise Aurélien Colly, à Jérusalem
Selon Moussa Abou Marzouk, Israël cherchait "un prétexte pour prendre pour cible un grand responsable du Hamas". Mohammed Deif figure depuis longtemps sur la liste des Palestiniens les plus recherchés par Israël, accusé par l’Etat hébreu d’avoir organisé des attentats suicides il y a plus de dix ans.
Jérusalem assume pleinement cette tentative. Cela fait des années qu'Israël essaye de liquider Mohamed Deif et que celui-ci vit dans la clandestinité.
Les funérailles de la femme et de l'enfant du chef palestinien se sont déroulée mercredi après-midi dans le nord de la bande de Gaza. Des appels à la vengeance sont lancés quand les corps sont portés en terre.
Le reportage de Nicolas Ropert
"Le cessez-le feu est mort et Israël est responsable"
Qui est responsable de la fin de la trêve ? Pour le Hamas, et le chef de la délégation palestinienne au Caire, qui participait aux négociations, Azzam al-Ahmed, "Le cessez-le feu est mort et Israël est responsable". Pour Israël, c’est l’inverse. L’Etat hébreu est soutenu par les Etats-Unis, qui jugent eux le Hamas "responsable" des tirs de roquette et estiment qu’Israël avait le droit de se défendre.
Quoi qu’il en soit, les pourparlers au Caire pour une paix plus durables sont interrompus. Le gouvernement israélien a rappelé ses négociateurs, qui ont quitté la capitale égyptienne. Azzam al-Amhed assure que si le départ de la délégation palestinienne est prévu dans la matinée, ce mercredi, elle ne se retire pas des négociations.