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La négociation sur le statut des fonctionnaires s’annonce mal
Les organisations syndicales espèrent que la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, fera un geste en faveur du pouvoir d’achat des fonctionnaires, lundi 19 mai, à l’occasion du lancement de la négociation sur les parcours, les carrières et les rémunérations des agents. Mais vu la fermeté affichée, la réunion pourrait tourner court.
La ministre des fonctionnaires, Marylise Lebranchu, a rendez-vous avec les organisations syndicales, lundi 19 mai, pour démarrer la négociation sur le volet “parcours professionnels, carrières et rémunérations des agents publics”. Les échanges devraient s’étaler jusqu’au début de l’année prochaine pour aboutir à une rénovation de l’architecture statutaire, à une refonte des grilles salariales et à une amélioration de la gestion des emplois [cliquez ici pour lire notre article “Les 5 étapes de la future réforme du statut des fonctionnaires”]. C’est ce qu’a annoncé le ministère. Une vingtaine de réunions ont été fixées… mais vont-elles se tenir ? Car au lendemain de la journée de mobilisation sur la défense du pouvoir d’achat, jeudi 15 mai, les syndicats n’excluent pas de boycotter le dialogue social.
Le gouvernement a communiqué les taux de grève dans les trois versants du secteur public :
- 8,01 % dans la fonction publique de l’État, soit une moyenne pondérée des taux de participation dans l’éducation nationale (8,21 %), dans les ministères hors éducation nationale (9,59 %) et chez les exploitants publics (5,72 %) ;
- 12,73 % dans la fonction publique hospitalière ;
- 6,46 % dans la fonction publique territoriale.
Dans un communiqué commun, les organisations CGT, CFDT, CFTC, FA-FP, FSU, Solidaires et Unsa, qui appelaient à la mobilisation, estiment qu’“à ce stade, le dégel du point d’indice et la revalorisation qu’ils [les agents, ndlr] attendent depuis plusieurs années ne pourront leur être refusés plus longtemps”. Le Premier ministre, Manuel Valls, et Marylise Lebranchu ont pourtant affiché leur fermeté : le point d’indice ne sera pas réévalué tant que la croissance n’aura pas redécollé. Les 7 organisations syndicales demandent “instamment au gouvernement d’entendre les revendications qu’elles expriment et d’ouvrir les négociations salariales dans les plus brefs délais”.
Attitude commune des 7 syndicats
Car la négociation qui s’ouvre le 19 mai n’abordera pas directement la question des salaires, du gel du point d’indice et du pouvoir d’achat des agents publics. “Ce que nous attendons le 19 mai, c’est l’annonce d’un rendez-vous salarial, indiquait Bernadette Groison (FSU) le 15 mai au micro d’Acteurs publics TV. Dans les négociations qu’ouvre la ministre le 19 mai, ce rendez-vous salarial n’est pas prévu.”
La secrétaire générale de la FSU prévient : “Si la ministre nous dit « d’accord », nous viendrons sans difficulté. Sinon, sans réponse, le 19 mai s’annonce assez mal…” Après quelques hésitations, les 7 syndicats qui appelaient à la mobilisation du 15 mai ont prévu d’adopter une attitude commune et d’être présents au début de la réunion, qui commencera à 15 heures. “Nous espérons que la ministre tiendra compte de la mobilisation et fera une annonce en matière salariale”, indique Bruno Collignon, président de la FA-FP. Sinon, laisse-t-il entendre, les échanges pourraient tourner court et les syndicats claquer la porte.
De son côté, Force ouvrière fait stratégie à part et annonce qu’elle n’assistera pas à la réunion de lundi. “Nous ne participerons pas à une énième réunion qui prépare la suite, écrit FO dans un communiqué. C’est une mascarade. Le gouvernement se moque clairement des interlocuteurs sociaux et des personnels.” Et d’insister : “Pour pouvoir engager une négociation sérieuse sur l’amélioration des carrières des fonctionnaires, il y a un préalable : entendre les revendications des organisations syndicales sur la revalorisation du point d’indice.”
Si le taux de grève dans la fonction publique a été relativement faible, le 15 mai, les syndicats peuvent s’appuyer sur un sondage publié le même jour : près d’un Français sur deux (47 %) estime que les fonctionnaires ont eu raison de faire grève pour protester contre le gel de leur salaire, contre 40 % en début d’année lors d’une précédente mobilisation.
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