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Les syndicats espèrent une forte mobilisation sur le pouvoir d’achat
Huit organisations syndicales appellent les agents des trois fonctions publiques à se mobiliser, jeudi 15 mai, sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Un test pour le gouvernement Valls, après l’annonce du blocage du point d’indice jusqu’à la fin de la mandature.
La grande mobilisation des fonctionnaires, c’est maintenant. C’est du moins ce qu’espèrent les 8 organisations syndicales qui appellent les agents des trois versants de la fonction publique à se mobiliser “massivement” jeudi 15 mai et à rejoindre les différents rassemblements organisés un peu partout en France. Le cortège parisien, auquel participeront les principaux responsables des syndicats – Thierry Lepaon pour la CGT, Jean-Claude Mailly pour FO, etc. – s’élancera en début d’après-midi de Denfert-Rochereau pour rejoindre les Invalides.
Voilà un rendez-vous décisif pour les syndicats, eux qui espéraient que l’avènement de l’ère Hollande au printemps 2012 apporterait quelques avancées en matière de rémunération des agents publics. Ils ont déchanté depuis. Certes, les salaires des agents aux plus bas revenus, ceux de la catégorie C, ont été revalorisés en début d’année. “Mais à peine de quoi dépasser le Smic”, raillent les syndicats.
L’Insee constate une baisse du pouvoir d’achat des agents
Ils n’en finissent plus de demander un dégel du point d’indice, bloqué depuis l’été 2010. En début d’année, la ministre des fonctionnaires, Marylise Lebranchu, avait promis que le point d’indice serait revalorisé avant la fin de la mandature. Las, le programme de stabilité de la France pour la période 2015-2017 prévoit “la poursuite de la stabilisation de la valeur du point d’indice de la fonction publique” [lire notre article “Gel du point d’indice : les revirements des gouvernements Ayrault et Valls”]. Manuel Valls a certes évoqué une “clause de revoyure” : le gel du point d’indice fera chaque année l’objet d’un réexamen “au regard de la croissance et du redressement économique”. Mais ce n’est pas un engagement…
Alors que l’Insee a constaté une baisse du pouvoir d’achat des agents du secteur public ces deux dernières années, l’appel à la mobilisation pourrait être fortement suivi. La taille des cortèges et le taux de grève seront déterminants pour peser sur les échanges à venir entre syndicats et gouvernement. D’autant plus qu’un rendez-vous très important est fixé à l’agenda social. Lundi 19 mai, organisations et ministère de la Fonction publique lanceront la négociation sur le volet “parcours professionnels, carrières, rémunérations”.
Les élections professionnelles se profilent
La mobilisation du 15 mai s’inscrit, par ailleurs, dans un contexte préélectoral, celui des élections professionnelles de la fin de l’année. Un rendez-vous hautement stratégique puisque pour la première fois, l’ensemble des agents des trois fonctions publiques voteront simultanément. Chaque organisation a donc tout intérêt à mettre en avant sa capacité de mobilisation. Et des stratégies distinctes se mettent en place.
La CFDT, la CFTC, la CGT, la FA-FP, la FSU, Solidaires et l’Unsa signent un appel à débrayer dans un communiqué commun. Elles demandent notamment “une revalorisation immédiate du point d’indice”. FO s’associe à la journée d’action du 15 mai dans une démarche distincte. Elle demande “une augmentation immédiate de 8 % de la valeur du point d’indice” et une “attribution uniforme de 50 points sur la grille indiciaire”. Enfin, la CFE-CGC ne participera à la mobilisation. “Nous demandons le maintien du pouvoir d’achat des fonctionnaires”, précise Serge Hérard, nouveau président de l’Union fédérale des cadres des fonctions publiques CGC. Mais plutôt que de manifester, la CFE-CGC entend, pour le moment, faire pression sur le gouvernement via le dialogue.
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