|
 |
L’avènement des maires professionnels de la politique
Un quart des maires des villes de plus de 30 000 habitants est issu d’entourages politiques locaux, selon une étude que vient de publier le Cevipof. Les élections de mars dernier ont par ailleurs confirmé le déclin des maires ouvriers et employés.
Des maires issus d’“entourages”. Un quart des maires des communes de plus de 30 000 habitants sont des cadres territoriaux ou sont issus d’entourages locaux – cabinets de maire, collaborateurs de conseil général ou régional ou d’intercommunalité. C’est l’un des enseignements de l’étude du sociologue Luc Rouban sur “le nouveau pouvoir urbain en 2014”, que vient de publier le Cevipof (1). Ces entourages ne représentaient que 0,8 % des maires en 1983. “À cela il faut ajouter la part également croissante prise par les professions politiques dans lesquelles ont été intégrés les assistants parlementaires ou les collaborateurs d’élus au niveau national”, indique l’étude.
La fin des maires ouvriers. Les ouvriers et les employés des secteurs privé et public sont désormais quasi inexistants à la tête des villes de plus de 30 000 habitants. En 1983, 17,3 % des maires de ces communes étaient ouvriers et employés, contre 1,6 % à l’issue des élections municipales de mars 2014. Et ceux-là – comme les maires professeurs des écoles – sont sous l’étiquette du Parti communiste français ou du Front de gauche.
65 % des communes sont désormais à droite. Sur les 260 communes de plus de 30 000 habitants en France, 64 ont connu une alternance. Parmi elles, 62 ont basculé à droite et 2 seulement à gauche. L’étude précise : “65,8 % des communes de plus de 30 000 habitants sont dirigées en 2014 par un maire de droite alors que la droite n’en détenait que 41,2 % en 2008.” La proportion des femmes reste stable, à 12,3 %, entre 2008 et 2014. Même stabilité de l’âge moyen : 56 ans.
Pas de renouveau social. Les maires diplômés en droit ou en économie ou d’un institut d’études politiques sont devenus nombreux alors que la part des maires disposant d’un diplôme professionnel ou du seul baccalauréat recule. Luc Rouban observe “une progression de la notabilité” des élus. “On est loin d’un renouveau du personnel politique”, écrit-il.
Des maires partisans. L’étude relève le poids des appareils politiques dans la politique locale : “En 2014, les maires des villes de plus de 30 000 habitants sont très généralement des professionnels de la politique bien ancrés dans les appareils partisans. L’image d’une nouvelle population de maires sans expérience est loin de la réalité.” En mars dernier, 10,8 % des maires ont été élus en bénéficiant du soutien du maire sortant, contre 6,5 % en 2008. La part des maires primoaccédants est assez faible : 31 %, contre 29 % en 2008.
(1) http://fichiers.acteurspublics.com/redac/pdf/nv_pvr_urb_2014Cevipof.pdf |
|
 |
|
|