|
 |
Entre l’Algérie et la France, il faut choisir
Paul-Marie Andreani |
Intérieur
|
Beaucoup de Français - sans doute même la majorité - se sentent dépossédés de leur pays et assistent impuissants à sa déconstruction.
Quelle équipe souhaitez-vous voir perdre ? Telle était la question posée aux habitants de plusieurs pays qualifiés pour la Coupe du monde, dans un sondage publié par le New York Times avant le début de la compétition. A ce petit jeu, les Français ont placé l’Algérie en tête des sélections dont ils espèrent la défaite. Aussi est-il manifeste que le résultat de ce sondage est largement confirmé par l’animosité que suscite l’équipe d’Algérie depuis son entrée en lice. Même si ce n’est pas relayé par les grands médias, il suffit de parcourir les réseaux sociaux ou les commentaires des articles traitant du sujet, pour constater la forte antipathie que voue la majorité des internautes à l’équipe nationale algérienne.
La première raison est simple : les matchs de l’Algérie sont systématiquement émaillés de violents incidents. L’exaspération des Français face à la récurrence de ces actes de vandalisme est, en outre, renforcée par leur traitement médiatique minimaliste : il est désormais habituel que les médias occultent la gravité des incidents et se contentent d’évoquer le côté festif des célébrations. Il aura fallu que Manuel Valls – sans doute soucieux de préserver son image de républicain d’autorité – dénonce des « incidents insupportables » pour que les médias s’emparent davantage de la question.
Mais les actes de délinquance sont devenus coutumiers en France et n’entrainent pas toujours de si vives réactions. Les débordements ne sont donc pas la seule cause de cette hostilité envers l’Algérie. Même pacifiques, les célébrations des supporters algériens contrarient nombre de Français ; cette irritation trouve son fondement dans les angoisses identitaires qui rongent la France depuis des années.
Les festivités qui suivent les matchs de l’Algérie sont en effet la démonstration du délitement de notre pays. Une nation existe à la condition que tous ses citoyens soient unis par un sentiment d’appartenance commune. Or, le besoin des supporters algériens – pour la plupart de nationalité française – d’exprimer leur attachement à leur pays d’origine et d’en brandir le drapeau est un marqueur identitaire fort : c’est une manière très claire d’affirmer qu’ils sont Algériens avant d’être Français. Ce refus de la France est d’autant plus alarmant que le poids démographique de ces jeunes d’origine étrangère croit rapidement.
Voilà pourquoi les réactions sont si nombreuses et si virulentes. Beaucoup de Français – sans doute même la majorité – se sentent dépossédés de leur pays et assistent impuissants à sa déconstruction. Cette inquiétude légitime continue pourtant d’être méprisée par nos élites politiques et médiatiques. A l’unisson de beaucoup de ses confrères, Claude Askolovitch brocardait ainsi sans vergogne, sur Itélé vendredi dernier, les « stupidités identitaires » de ceux qui ne se réjouissent pas béatement que des jeunes de nationalité française s’identifient à l’Algérie.
Ces jeunes ont le droit de choisir leur pays d’origine plutôt que la France ; dans ce cas, l’État doit cesser de leur octroyer la nationalité française. Le bons sens exige aujourd’hui, comme vient de le proposer Marine Le Pen, de supprimer l’automaticité du droit du sol et d’interdire la binationalité, afin de s’assurer que tous les Français le soient vraiment dans leur cœur.
Boulevard Voltaire :: lien |
|
 |
|
 |
|
|