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Le "ni-ni" de Sarkozy ne plaît ni au centre... ni même à droite
Nicolas Sarkozy souhaite le "ni retrait, ni fusion" pour le second tour des régionales, une ligne contestée par ses alliés centristes et même certains dans son parti.
« Les Français souhaitent que la priorité, pour tous les responsables politiques, soit que la République ne recule plus, elle a trop reculé et en particulier depuis bientôt quatre années », a affirmé l'ex-chef de l'Etat, en refusant de nouveau tout retrait ou fusion de listes avec les socialistes.
Dimanche prochain, les électeurs devront « se mobiliser en faveur de la seule alternance possible: celle incarnée par les Républicains de la droite et du centre », a-t-il également affirmé, comme il l'avait fait tout au long de ses meetings.
Sarkozy a échoué à mobiliser
M. Sarkozy a eu beau dramatiser les enjeux durant sa campagne en mettant régulièrement en garde contre « les dangereux désordres » qu'induiraient des victoires du FN, il a échoué à mobiliser au-delà de son camp: le parti frontiste arrive en tête dans au moins six régions sur treize, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où Marine Le Pen, la présidente du FN, et Marion Maréchal-Le Pen atteignent même des scores de 41% environ.
De leur côté, Les Républicains, alliés à l'UDI et au MoDem (sauf en Bourgogne), n'arrivent en pôle-position que dans quatre régions (Ile-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Pays de la Loire).
Bayrou refuse le « ni-ni »
Il y a donc péril en la demeure, rétorquent en substance les centristes à M. Sarkozy. Tant le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde que celui du MoDem François Bayrou refusent le « ni-ni » qu'il tente d'imposer. D'autant que les socialistes ont décidé de leur côté de se retirer dans le Nord et en Paca « pour faire barrage républicain » au Front national, a argué leur premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis.
« Partout où le Front national peut gagner, nous souhaitons le retrait des listes qui arrivent en troisième position, quelles que soient les listes », a déclaré M. Lagarde, appelant « tous ceux qui arrivent troisième » à avoir « le bon sens démocratique et républicain de se retirer », expliquant qu'il souhaitait « le changement » mais « si ce changement se fait au profit de l'extrême droite, c'est un changement au pire ».
« Je ne pense pas que des forces démocratiques aient le droit de prendre le risque de faire gagner l'extrême droite », a-t-il martelé, appelant à « un devoir de clarté ». « On ne transige pas sur des principes pour des problèmes de places ».
« Réagir avec lucidité et sang-froid »
Idem pour M. Bayrou. « Si les états-majors étaient responsables, ils devraient adopter une ligne de conduite lisible par les Français : le retrait pur et simple de la liste arrivée en troisième position pour permettre, en regroupant les voix, un ressaisissement démocratique », a-t-il affirmé.
Même dans son propre parti, le président de LR risque de se heurter à des résistances. Le bureau politique (BP) qu'il réunira lundi à 11 h pour décider d'une « stratégie commune » pourrait être houleux.
« François Fillon considère la situation comme très sérieuse. Il réserve sa réaction à l'issue du BP », a prévenu son entourage.
Juppé « réserve ses remarques » au bureau politique
Quant à Alain Juppé, lui aussi « réserve » ses « remarques à ce BP, avec la volonté de trouver entre-nous une ligne de conduite commune d'ici le deuxième tour ». Selon son entourage, le maire de Bordeaux n'avait initialement pas prévu d'aller à cette réunion et s'est décidé à s'y rendre dans la soirée.
« Le constat est clair, nous enregistrons une forte progression du FN, il faut y réagir avec lucidité et sang-froid », a insisté M. Juppé, laissant entendre une divergence d'analyse avec M. Sarkozy.
Arnaud Robinet, maire de Reims, a été plus explicite. "Tout mais vraiment tout doit être fait pour qu'aucune région ne soit dirigée par l'extrême droite", a-t-il tweeté.
Le président du parti devrait toutefois trouver des alliés au sein du BP, notamment Bruno Le Maire qui a réaffirmé son opposition à toute fusion ou retrait de listes. « Nous ne pouvons gagner que dans la clarté. Nous ne pouvons pas combattre les socialistes au niveau national et nous allier avec eux au niveau local », a-t-il assuré.
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