Marion Maréchal-Le Pen a eu le triomphe sobre au soir du premier tour avec ce tweet tout en gratitude et en joie contenue : « 42% ! Merci ! ». Il faut dire que la vraie victoire sera celle du second tour, elle n’est pas acquise, le scrutin sera serré mais la dynamique paraît bien lancée. 17 points d’avance sur Christian Estrosi, l’écart est considérable, supérieur à ce qui était envisagé par les augures. La décision de Jean-Christophe Cambadelis d’imposer d’en haut le retrait pur et simple de la liste Castaner représente un vrai bouleversement en PACA. Aucun socialiste ne siégera dans le prochain Conseil régional. Le Maire de Nice va ratisser le plus large possible et jeter toutes ses forces dans la bataille. Il n’est pas du genre à s’avouer vaincu, il dispose de réserves et il faut s’attendre à une campagne virulente. Les premières déclarations du candidat des « Républicains » hier soir donnaient le ton et laissaient entrevoir son argumentaire : « nous sommes la seule alternative possible à l’extrême-droite, Madame Maréchal-Le Pen représente un danger immense pour notre vivre ensemble ».

Une des attaques lancées par Christian Estrosi, dans la perspective de cette campagne pour le second tour, a consisté à dénoncer, dès dimanche soir, la volonté exprimée par la tête de liste du Front National de supprimer les subventions régionales au planning familial. Main tendue en direction de l’électorat féminin, voire féministe… La main tendue à un électorat de gauche orphelin et déboussolé suivra. Mais Christophe Castaner, lorsqu’il était encore dans la course, avait pratiquement renvoyé dos à dos ses deux principaux concurrents : selon lui, Maréchal-Le Pen et Estrosi, c’était le choix entre extrême droite et droite extrême (en d’autres temps, on disait blanc bonnet et bonnet blanc !). De ces propos-là, il restera quelque chose et on peut penser que beaucoup d’électeurs de gauche manqueront d’empressement pour glisser un bulletin Estrosi dans l’urne dimanche prochain.

Marion Maréchal-Le Pen, souriante comme à l’accoutumée mais concentrée sur l’objectif, a réfuté toutes les « leçons de morale » administrées à son parti sur les plateaux de télévision à Paris, elle s’est focalisée sur sa région afin de prouver la solidité de son ancrage, soulignant que PACA présente un concentré de ce qui préoccupe les Français : chômage, pauvreté, déclassement, communautarisme, islamisme etc…

Même si le contexte national – compte tenu du désarroi et de l’exaspération de nos compatriotes et compte tenu de la gravité de la crise et des menaces qui pèsent sur notre pays – est porteur pour son parti, nul doute que l’équation personnelle de Marion Maréchal-Le Pen, à qui tout semble réussir, sera déterminante le 13 décembre.