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Nord-Pas-de-Calais Picardie : « le ras-le-bol, il est partout »
Henri Saint-Amand |
Intérieur
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Comme dans beaucoup d’autres régions, il n’y a pas eu de surprise concernant les résultats pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie où Marine Le Pen (FN) vire en tête devant Xavier Bertrand (LR) et Pierre de Saintignon (PS). Elle réalise plus de 41% devant la droite modérée (25%) et le PS (17%) qui est d’ores et déjà assuré de perdre la présidence de la région qu’il détenait depuis presque 30 ans.
Dire que le score était annoncé d’avance est une réalité. Tous les instituts de sondage avaient donné le parti de Marine Le Pen gagnant au premier tour dans cette région, et ce depuis quelques semaines, avant même les attentats du 13 novembre. Ceux-ci ont peut-être renforcé la fibre sécuritaire de nombreux électeurs, même s’il n’est pas possible pour l’heure de mesurer l’impact réel de cet événement sur le comportement électoral des « Français du Nord ». Toujours est-il que le FN arrive en tête dans les cinq départements de cette nouvelle région : Aisne, Nord, Pas-de-Calais, Oise, Somme. La gauche n’y arrive qu’en troisième position.
Les raisons de la défaite du PS et de ses affidés de gauche sont connues. Les résultats du scrutin du premier tour sont d’abord un vote sanction : sanction contre la politique menée par François Hollande depuis 2012. Sanction contre la hausse des impôts, contre l’explosion du chômage (12,5% dans le Nord Pas-de-Calais), contre le « pasdamalgame » et le « vivrensemble » Même le candidat socialiste, Pierre de Saintignon, s’était déjà préparé à cette défaite puisqu’il avait rédigé une seule version de son discours deux heures avant les premières estimations du scrutin. Il s’est désisté et a appelé comme son collègue de PACA « à la résistance » pour le second tour de dimanche prochain.
D’ores et déjà, Xavier Bertrand s’arroge une légitimité pour faire barrage au FN et se voit en candidat du rassemblement : « Je dis aux électeurs de gauche qu’ils peuvent se retrouver dans mon projet et dans mes valeurs gaullistes. C’est aujourd’hui ma responsabilité de conduire ce combat (…) et de faire barrage à un parti extrémiste qui n’a ni projet, ni valeurs », a-t-il déclaré.
Il reste au parti de Marine Le Pen qui se sent franchement optimiste pour le 13 décembre, de transformer l’essai au second tour. « Quelles que soient les basses combinaisons d’appareil rien ne pourra entraver la volonté profonde du peuple. », a-t-elle dit.
D’un strict point de vue arithmétique, l’addition des voix de gauche (PS, Verts, communistes) et des voix de droite LR-UDI-Modem (X. Bertrand) pourraient approcher 50% et même les dépasser. Mais on voit mal les communistes voter pour ses « salauds de bourgeois de droite », et les Verts soutenir des tenants de l’industrie nucléaire. De même, on voit mal les socialistes pur jus aller voter Xavier Bertrand, etc. Bref, le report de voix et la mobilisation d’une des parties des abstentionnistes seront encore déterminants. Et comme l’a indiqué Laurent Brice, secrétaire départemental du FN en Pas-de-Calais « le premier tour, ce n’est pas la victoire (…), la campagne reprend. Mais le ras-le-bol, il est partout. ». La dynamique semble enclenchée.
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