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Face à une extrême droite compacte et un Sarkozy fragilisé, l’exécutif prône l’unité
Nicolas Chapuis |
Intérieur
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François Hollande, pour la quatrième fois depuis qu’il est chef de l’Etat, a vécu dimanche 6 décembre un premier tour de défaite électorale. Après les municipales, les européennes en 2014 et les départementales en 2015, c’est au tour du socialisme régional de s’effriter. La gauche cède du terrain partout et est même menacée de marginalisation dans certains de ses fiefs, comme le Nord-Pas-de-Calais. François Hollande, qui, à la tête du PS, avait participé à la construction d’un puissant réseau d’élus, sait que celui-ci lui manquera cruellement en 2017. Il n’ignore pas non plus que si l’extrême droite emporte deux, voire trois régions, l’histoire retiendra que c’est sous sa présidence que le Front national s’est ancré comme une force politique capable de briguer le pouvoir suprême.
Argument d’autorité
Il faut donc l’optimisme d’un François Hollande pour conserver dans ce premier tour des raisons d’espérer. Et pourtant, à bien y regarder, plusieurs facteurs permettent au chef de l’Etat de voir dans cette élection la moins douloureuse de ses défaites. Tout d’abord, si le PS s’effondre par endroits, la gauche résiste tant bien que mal dans certaines régions. A tel point que, à la faveur des triangulaires et de la poussée du FN, le PS pourrait revendiquer au soir du second tour le titre de premier parti en nombre de régions dirigées.
Ensuite, le chef de l’Etat voit l’un de ses principaux adversaires, Nicolas Sarkozy, largement fragilisé par ce scrutin. La stratégie de l’ancien président, qui avait fondé son retour en politique sur sa capacité à faire barrage au FN, est remise en cause au sein de son propre camp. Enfin, cette élection met en lumière de façon évidente la tripartition de la vie politique en France, avec une extrême droite compacte, un bloc de la droite et du centre et une gauche morcelée. Pour éviter d’être troisième en 2017, et donc éliminée, la majorité devra se ressouder.
Les socialistes ne cessent de répéter que la division crée la défaite. Les écologistes et les communistes rétorquent que la politique de François Hollande est à l’origine de cette dispersion. Mais au sein de la gauche, ils ont échoué à inverser le rapport de force avec un PS qui reste électoralement ultra-dominant. Avec ces régionales, François Hollande dispose d’un nouvel argument d’autorité, même si de tels arguments ont rarement fait avancer les dialogues de sourds.
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