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Dimanche, 6 Décembre 2015
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Martine Aubry : «C'est un jour grave»
Haydée Sabéran, Maïté Darnault, Stéphanie Harounyan, Stéphanie Lacaze
Intérieur
Du nord au sud, choses vues et enjeux d'un dimanche électoral particulier.

Tout au long de la journée, Libération vous fait vivre cette journée de vote régional sous état d’urgence dans plusieurs régions où les enjeux dépassent parfois le cadre local, avec ses envoyés spéciaux et correspondants.

A Lille : «Il faut croire en ses valeurs»


11 heures, école Jean­-Jacques Rousseau, dans le Vieux­-Lille. Martine Aubry regarde les bulletins de vote alignés et se parle à elle-même devant les caméras : «Il faut tout prendre, même ceux qui nous dégoûtent.» Ici, en Nord-Pas-­de-­Calais-Picardie, le vote FN est annoncé à 40% dès le premier tour par les sondages, et le candidat socialiste, Pierre de Saintignon, adjoint de Martine Aubry à Lille, et vice-­président sortant de la région, pressenti à une troisième place derrière le candidat LR, Xavier Bertrand. A la même heure, dans une autre école Jean-­Jacques Rousseau, Marine Le Pen, la candidate FN, vote à Hénin­Beaumont, ville détenue par le frontiste Steeve Briois. A Lille, à 11h15, Pierre de Saintignon, un peu pâle, vote à son tour, dans le bureau voisin de la maire de Lille.

A une journaliste de télévision qui lui dit qu’elle a l’air «stressée», Martine Aubry répond que «c’est un jour grave», que «jusqu’au bout, il faut croire en ses valeurs». Et comme on lui demande pour la énième fois si elle ne regrette pas de ne pas s’être présentée à la place du candidat socialiste, «moins connu», elle répond qu’elle ne pensait pas «faire mieux» que lui, un candidat qui a «les pieds et les mains dans la glaise pour faire des choses».

A midi, le taux de participation est en hausse, 19,16% pour la grande région. Il était de 15,86% en 2010. Quelques minutes plus tôt, sortant du même bureau, on a croisé Jean­-Claude, ancien professeur de philosophie en khâgne : «Je suis désespéré quand j’entends le président de la République prendre des mesures que le FN aurait pu prendre à sa place. C’est une politique de la peur, et la peur est mauvaise conseillère.» On en conclut qu’il ne votera pas socialiste pour faire barrage au FN. «Pourquoi poser la question comme ça ? On nous fait le coup du danger FN depuis Le Pen père !»

Jean, 88 ans, ancien professeur d’histoire, n’a même pas touché au bulletin FN avant d’entrer dans l’isoloir. Comment il voit les choses ? «Ça me rappelle 1933», dit-­il. «Je me souviens de l’inquiétude de mon père devant le poste de radio, un des premiers postes de radio à l’époque.» Voilà David, 42 ans, tailleur de pierre marbrier. Il accompagne sa fille Solenn, étudiante en BTS, qui vote pour la première fois. Il a voté ce matin tôt, à Roncq. Il ne dit pas pour qui, mais on le sent plein d’espoir. «Le FN va être devant, parce que les gens en ont ras le bol. Il pensent qu’il faut essayer. Et plus les hommes politiques disent que c’est dangereux, plus les gens auront envie d’essayer.»

H.S. (à Lille)
Marion Maréchal-Le Pen : «Profiter de cette journée»


En guide de comité d’accueil ce matin devant la mairie de Carpentras (Vaucluse), une nuée de photographes et un couple d’habitants, venus spécialement pour voir Marion Maréchal-Le Pen voter. «En fait, c’est surtout pour lui donner ma carte de visite spéciale, précise la dame. C’est un tube de harissa fabriqué ici même, à Carpentras ! Je le propose à tous les candidats pour lancer mon activité. Et je voulais aussi dire à Madame Le Pen d’arrêter de parler de l’immigration des arabes. Parce que c’est grâce à eux que l’agriculture marche dans le Vaucluse.»

Elle n’aura pas le temps de faire passer son message : la tête de liste frontiste, encadrée par son service d’ordre, presse le pas vers son bureau de vote, un peu plus tendue qu’à l’ordinaire. Ce dimanche, la députée de 25 ans joue gros : la région Paca figure sur la short list des zones susceptibles de basculer dans l’escarcelle du FN, du moins d’après les différents sondages ayant précédé ce premier tour. Celui de l’Ipsos-Sopra la créditait de 40% des intentions de vote au premier tour contre 30% pour Christian Estrosi (LR) et 16% pour Christophe Castaner (PS). Une avance suffisamment large pour lui valoir depuis des semaines les flashs des photographes, qui l’accompagnent ce matin encore jusqu’à l’urne. Quelques poignées de mains aux tenants de l’urne, pas besoin de sortir sa carte d’identité. «Maréchal Le-Pen !», crie l’assesseur. A voté.

A la sortie, face caméra, la députée joue la modération : «On essaie d’être optimiste. Les sondages sont plus qu’un encouragement, mais ils ne sont pas un aboutissement. On doit avoir suffisamment d’avance au premier tour pour creuser l’écart. Notre plus grande crainte, ce sont les tractations qui ont lieu entre la droite et la gauche pour empêcher le jeu démocratique de s’exprimer…» Son inquiétude, que le candidat PS se désiste au profit de la liste Estrosi, au coude à coude avec le FN dans les intentions de vote au second tour. «On va donc essayer de profiter de cette journée car la semaine s’annonce rude», lance la favorite avant de prendre le large. Au programme de sa journée, tournée des bureaux de vote et préparation de son discours du soir, qu’elle donnera dans le gymnase du Pontet, cité vauclusienne passée au FN lors des dernières municipales. La foule des grands soirs est attendue. «On sera carton plein entre les policiers et les militants», promet-elle. La harissa n’est pas prévue au menu.

Rhône-Alpes-Auvergne : vers un duel Wauquiez-Queyranne

En Rhône-Alpes-Auvergne, la perspective d’une triangulaire serrée s’annonce. Les derniers sondages pronostiquent, au second tour, un coude-à-coude à quasi-égalité entre Laurent Wauquiez (LR) et le socialiste Jean-Jack Queyranne (37% contre 36% des intentions de vote), gardant à distance le candidat FN, Christophe Boudot (27%). Le duel qui se dessine dans la deuxième grande région de France devrait donc opposer le secrétaire général Les Républicains au président de région sortant, qui signerait avec un troisième mandat le dernier acte d’une (très) longue carrière politique.

D’abord donné favori, Wauquiez reste en effet talonné par le candidat de la gauche. D’une certaine partie de la gauche, puisque la désunion a été de mise, dès le départ, avec l’entrée en lice de trois concurrents des socialistes : la liste EE-LV-PG-Nouvelle Donne conduite par Jean-Charles Kohlhaas, les communistes emmenés par Cécile Cukierman et Lutte ouvrière, avec Chantal Gomez. Au sein même du PS, la cohabitation a été franchement laborieuse entre les partisans de Queyranne et le clan Collomb qui règne en maître sur la section socialiste du Rhône.

Pourtant, Jean-Jack Queyranne parvient aujourd’hui à sortir la tête de la mêlée et pourrait être en mesure de doubler Wauquiez sur la dernière ligne droite. A deux conditions : recomposer une majorité dispersée et séduire l’électorat modéré. Le retour des communistes (5% d’intentions de vote) dans le giron devrait être une formalité. Par contre, les écologistes seront sans doute plus rétifs à une alliance. Tout dépendra de leur score : 6 à 8% selon les sondages, loin du score de 17,82% réalisé aux dernières élections de 2010 en Rhône-Alpes.

Quant à l’électorat modéré, le contexte post-attentats pourrait jouer en faveur de Queyranne : dès l’été, Laurent Wauquiez était parvenu à convaincre le Modem et de l’UDI de faire marche commune, autour de thèmes tels la valorisation des classes moyennes, la défense d’un certain modèle d’agriculture, le rejet de l’assistanat ou la rigueur budgétaire. Mais la présence du candidat Les Républicains au grand oral de la Manif pour tous à Lyon, le 2 novembre, au côté du frontiste Boudot et du souverainiste Gerbert Rambaud, en a douché certains.

A cela se sont ajoutés les récents dérapages médiatiques de Wauquiez, son absence de décence dans l’Hémicycle, en lien avec des sujets de société qu’il avait été convenu de taire pour ne pas effaroucher les électeurs centristes. Queyranne pourrait profiter de ces voix-là au second tour. Une réserve qui filerait ainsi sous le nez du candidat de droite, ne lui laissant d’autre option que de ratisser côté FN. Ou chez les abstentionnistes, bien difficiles à profiler pour ce zélateur du fichage.

M.Da. (à Lyon)
L’Aquitaine restera-t-elle à gauche ?


Garder l’Aquitaine en rose. C’est la lourde responsabilité qui pèse sur les épaules d’Alain Rousset. Le président sortant de la région est depuis le début de la campagne pressenti comme un des rares socialistes susceptibles de l’emporter dimanche prochain. Mais le champion s’est fait rattraper ces dernières semaines par l’outsider Virginie Calmels. La candidate des Républicains a largement rattrapé ces dernières semaines son retard des premiers temps. Car si, au mois d’octobre, les sondages donnaient Alain Rousset largement vainqueur, depuis, l’écart s’est considérablement resserré.

Le 29 novembre, le quotidien Sud-Ouest annonçait «Rousset et Calmels au coude à coude» en publiant un sondage qui ne donnait plus que deux points d’avance au second tour au président sortant avec 39% d’intentions de vote contre 37% pour son adversaire. Le dernier sondage paru jeudi, dans le journal le Monde s’avère légèrement plus favorable pour le candidat socialiste. Mais plus inquiétant, selon cette même enquête, le Front national capitaliserait 26% des intentions de vote au premier tour. Inédit, dans une région plutôt modérée politiquement, où le parti frontiste n’a jamais vraiment percé.

Alors, Alain Rousset qui, après une campagne offensive, avait un peu marqué le pas et était apparu très las après les attentats du 13 novembre, est reparti à l’offensive ces derniers jours. Lundi 30 novembre, pour son dernier grand meeting, c’est Bernard Cazeneuve, l’homme fort du gouvernement dans le contexte actuel qui est venu lui apporter son soutien. Un déplacement que n’a pas manqué de condamner Virginie Calmels, soulignant «l’incroyable légèreté du ministre de l’Intérieur (qui) démontre l’immense fragilité d’Alain Rousset». Mais au-delà, de ces clivages, le véritable arbitre de cette élection sera bien, en Aquitaine comme ailleurs, l’abstention. Le taux de participation estimé de 15,12% à midi, dans le département de la Gironde, ne dit pas autre chose. En 2010, pour le premier tour des élections régionales, il s’élevait à 16,42%.

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