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Moi, président jusqu'au bout…
Jean-Michel Helvig |
Intérieur
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Parmi les promesses faites par François Hollande, le pronostic daté d'une inversion de la courbe du chômage est sans doute celui qu'il regrette le plus, mais la tenue de conférences de presse semestrielles est aussi une promesse qui commence à lui peser.
Lors de ce sixième rendez-vous avec les journalistes, hier, il a semblé un peu lassé sinon irrité par des questions le renvoyant à son éventuelle candidature en 2017, à ses "mea culpa" mal interprétés selon lui, ou encore la suggestion d'accueillir un réfugié "dans sa résidence secondaire", à l'instar de son homologue finlandais. En est-ce terminé de cette proximité longtemps entretenue avec une profession qu'il aimait cajoler ?
C'est plutôt que le président de la République est en train de roder une stratégie de réélection, qui passe par une reconquête de l'opinion, où il doit se défier maintenant du relais de journalistes peu enclins à entrer dans ce jeu le ramenant aux contingences de la politique courante.
François Hollande opère une mutation d'image où il serait de moins en moins l'homme d'un bord politique, pour être celui d'un destin national. "Mon camp, c'est la France", a-t-il lancé, formule traduisant une volonté d'apparaître comme celui qui, jusqu'au bout de son mandat, fera des choix dans l'intérêt de son pays, "sans calcul, ni répit". Quoi qu'il lui en coûte en popularité, y compris dans le camp politique dont il avait été le candidat : "La gauche doit se mettre dans la situation de décisions que parfois elle n'avait pas prévues." Tout en ne se prononçant pas sur les régionales à venir, il n'a pas manqué de fustiger "ceux qui préfèrent une bonne manifestation à une élection", ajoutant cette autre formule ciselée, à l'évidence destinée à servir aussi dans les deux ans à venir : "La dispersion, c'est la disparition."
Ce constat inquiet de l'état d'esprit d'une partie de la gauche - dont il est vrai que dans sa frange la plus radicale le désir de le voir perdre en 2017 l'emporte sur la crainte de voir la droite ou même l'extrême droite l'emporter - incite François Hollande à chercher un salut électoral ailleurs. Au centre sans doute, et surtout chez les électeurs, en nombre croissant, ne se reconnaissant ni dans la droite ni dans la gauche.
C'est auprès de cette frange de la population qu'il veut croire qu'on lui saura gré d'avoir fait des choix dictés par l'idée qu'il se faisait de l'intérêt général, plutôt que par la popularité qu'il pouvait en retirer. Suffisant pour grappiller les quelques points qui lui manquent pour figurer au second tour de la présidentielle, si l'on croit les sondages du moment ? C'est un pari. Mais a-t-il le choix ?
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