Selon un sondage publié mardi, Jean-Luc Mélenchon ferait à tout le moins jeu égal contre François Hollande au premier tour de l'élection présidentielle de 2017. De là à voir le tribun de la gauche se qualifier pour le second dimanche de vote, il reste tout de même un pas.

"Cette fois, c'est la bonne", pronostiquait Jean-Luc Mélenchon en Une des Inrocks fin mai, se voyant déjà s'installer à l'Elysée à l'issue de la présidentielle de 2017. Si la phrase a suscité de nombreuses réactions ironiques, un sondage BVA publié mardi 14 semble toutefois confirmer, en partie du moins, les augures du tribun de la gauche de la gauche. Selon cette enquête pour La Voix du Nord, Jean-Luc Mélenchon ferait ainsi jeu égal avec François Hollande au premier tour du 23 avril prochain, et pourrait même le dépasser dans certains cas de figure.

Car entre les différentes primaires, certaines ou hypothétiques, et la multiplication des configurations possibles induites les sondeurs sont contraints de tester de nombreuses possibilités. Une "galère" qu'avait récemment soulignée Le Monde. Parmi celles-ci, quatre ont été envisagées, selon le candidat LR: Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, François Fillon ou Bruno Le Maire. A noter que les autres candidats, qu'il s'agisse de Hollande, Mélenchon ou Marine Le Pen restent les mêmes, sauf dans l'hypothèse d'une candidature du maire de Bordeaux où François Bayrou est alors absent.

Et là, surprise: alors que la gauche de la gauche semblait cantonnée au rôle de faire-valoir du PS depuis de longues années, Jean-Luc Mélenchon semble en passe d'inverser la tendance. Il fait ainsi à tout le moins jeu égal avec Hollande contre Juppé et Le Maire, avec 14% chacun contre le premier et 15% contre le second. Surtout, le député européen devance même le président dans deux autres cas de figure: d'un point contre Sarkozy (avec 14% contre 13%) et Fillon (15% contre 14%). Des résultats qui semblent conforter la bonne "dynamique" que revendique Mélenchon.

Un bémol, de taille, toutefois: les places qualificatives pour le second tour restent trustées par les candidats de la droite et de l'extrême-droite, comme l'annoncent les enquêtes depuis plusieurs mois. Et la marche à franchir pour Mélenchon (ou Hollande) pour pouvoir "revenir en deuxième semaine" reste conséquente. Un retard situé entre 4 points dans les meilleurs des cas (contre Fillon ou Le Maire), qui ne sont toutefois pas les plus probables à ce stade, et jusqu'à 7 points (contre Sarkozy) ou même 12 points (derrière Le Pen si Juppé est le candidat de la droite).