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Présidentielle : la percée de Mélenchon et Le Pen en embuscade
Nicolas Gauthier |
Intérieur
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À force de se prendre des tuiles sur la tête, François Hollande, Président sortant mais toujours pas candidat entrant à sa propre succession, sera-t-il bientôt en voie de se reconvertir comme couvreur ? C’est à croire, même s’il a dû tomber du toit à la lecture de ce sondage relatif à l’élection présidentielle de 2017, tout juste sorti dans la presse régionale.
Ainsi, en cas de candidature d’Alain Juppé, il ferait jeu égal, au premier tour, avec Jean-Luc Mélenchon : 14 % chacun (+0,5 % pour l’un et +2 % pour l’autre). Dans une autre hypothèse – Nicolas Sarkozy candidat des Républicains -, Jean-Luc Mélenchon ferait la course en tête des candidats de gauche avec 14 % (+2 %) tandis que François Hollande (-2 %) culminerait à 13 %.
Bien sûr, il ne s’agit là que de supputations, François Hollande n’étant censé annoncer sa candidature qu’à la fin de l’année ; quant à Nicolas Sarkozy, on attend toujours. Il est vrai qu’entre-temps, les récents rebondissements de l’affaire Bygmalion n’ont rien pour aider les siennes…
L’autre inconnue, mais de plus en plus connue, demeure le possible résultat de Marine Le Pen au premier tour de ce scrutin. Contre Nicolas Sarkozy, elle arriverait largement en tête avec 28 % (+1 %), lequel se contenterait de 21 % (-1 %). Contre Alain Juppé, la présidente du Front national ne ferait que 26 % (+1 %), le maire de Bordeaux étant, malgré une baisse de 2 %, crédité de 36 % des suffrages exprimés.
Il n’empêche que, malgré ces différentes configurations, les deux partis « institutionnels » donnés pour être de « gouvernement » sont dépassés ou talonnés par leurs challengers respectifs, soit ces deux partis populistes, l’un arbitrairement classé à droite et l’autre à gauche de l’échiquier politique – Front national et Front de gauche.
Échiquier politique ? En se repositionnant à « gauche », c’est-à-dire en campant sur une position populiste avec la demande expresse du retrait de cette fichue loi Travail, Marine Le Pen a effectué un assez joli grand roque, et l’on voit mal comment un Jean-Luc Mélenchon pourra décemment appeler à voter au second tour pour un Juppé ou un Sarkozy. En revanche, un « ni-ni », façon Jacques Chirac en 1981, pourrait être envisageable, l’absence de consigne présentant cet insigne avantage que tous les électeurs entendent ce qu’ils veulent bien entendre. Ce fut l’une des clefs du succès de François Mitterrand ; l’histoire se répétera-t-elle, avec un Mélenchon en lieu et place d’un Chirac ? Réponse dans quelques mois.
Et, pour continuer de filer la métaphore échiquière, celle du jeu des rois et du roi des jeux, demeure ce petit roque, en loucedé effectué : en assurant qu’elle abrogera la loi Taubira, remplaçant le mariage pour tous par un simple PACS amélioré, Marine Le Pen met aussi les électeurs de la droite conservatrice et traditionnelle devant leurs propres responsabilités. Apporteront-ils leurs suffrages à un Alain Juppé n’entendant pas revenir sur cette mesure ? Ou à un Nicolas Sarkozy qui, après avoir été applaudi par les militants catholico-UMP de Sens commun pour avoir promis son abolition, assurait quelques jours plus tard que, toutes choses bien pesées, il ne reviendrait pas sur le texte en question ?
Après, cette élection présidentielle se jouera-t-elle à droite, à gauche ou au centre ? Marine Le Pen semble avoir, depuis longtemps, arrêté sa stratégie : la magistrature suprême devrait se jouer au peuple. On a vu tête politique moins bien faite.
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