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Bani Walid orpheline d’El Gueddafi
Inès Bel Aïba |
International
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Ancien fief du régime libyen déchu, la ville de Bani Walid ne s’est rendue aux rebelles qu’après une résistance acharnée.
Aujourd’hui, de nombreux habitants disent s’être résignés au changement mais garder Mouammar El Gueddafi «dans leur cœur». «On s’adapte, on est bien obligés. A Bani Walid, 99% de la population aime toujours Mouammar», affirme à l’AFP Boubaker, un étudiant en droit de 24 ans.
Cette vaste oasis au relief accidenté, située à 170 km au sud-est de Tripoli, est revenue sur le devant de la scène cette semaine après des violences imputées à des pro-Gueddafi qui ont fait sept morts et une dizaine de blessés.
«Mouammar dans nos cœurs»
Aujourd’hui, beaucoup d’habitants de la ville laissent entendre qu’ils se sont ralliés aux nouvelles autorités parce qu’ils ne pouvaient faire autrement. Devant les caméras, ils disent être «avec la révolution du 17 février» mais en privé, nombreux sont ceux à avouer franchement être nostalgiques de l’ancien régime.
«Notre maison, c’est Mouammar qui l’a donnée à mon père. Avec lui, on ne manquait de rien, la sécurité régnait, alors qu’aujourd’hui...», déplore Boubaker qui habite près de la base de la brigade du 28 Mai. Celle-ci porte les stigmates des combats de lundi : voitures calcinées, balles vides jonchant le sol. «Mouammar est dans nos coeurs. Si quelqu’un ici vous dit le contraire, il ment», renchérit Salaheddine El Werfelli, 19
ans. «Une révolution ? Quelle révolution ? Ils représentent peut-être (le président français Nicolas) Sarkozy ou des pays européens, mais pas la Libye», lance-t-il avec mépris.
Devant le marché aux légumes, dans le centre-ville, Abdelhamid Al Ghariani, 25 ans, dit sa «colère» contre les Thowar qui ont pris la sécurité en main.
«J’ai été arrêté à un barrage, ils ont fouillé ma voiture et la mémoire de mon portable. Quand ils ont vu que j’avais des photos de Mouammar enregistrées, ils l’ont confisqué et m’ont frappé», dit-il en montrant une ecchymose et des égratignures sur sa jambe gauche, ainsi que la trace de menottes à son poignet droit.
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