Un premier résumé des travaux du synode sur la famille reconnaît des "valeurs positives" au mariage civil et donne une appréciation plus bienveillante des unions stables, y compris homosexuelles.

Après une semaine de travaux sur la famille, le résumé présenté lundi est une petite révolution.
L'Eglise rappelle l'indissolubilité du mariage, qui ne peut exister qu'entre un homme et une femme selon elle, mais elle exprime l'urgence de faire des choix en accord avec la réalité.
Mgr Bruno Forte, secrétaire spécial du synode, résume la mentalité "pragmatique" qui domine: "au lieu de proférer des oui-oui et des non-non, des jugements, il s'agit de comprendre dans leur complexité les réalités des
familles".
Principe de réalité
L'Eglise constate la hausse du nombre d'enfants nés hors mariage, ceux qui grandissent avec un seul de leurs parents et le nombre de divorces en augmentation.
Les mariages civils et le concubinage sont ainsi considérés comme des "réalités positives".
Par exemple les couples attendent souvent d'avoir un emploi avant de se marier, d'autres vivent en union-libre car le mariage coûte cher.
Sur les divorcés remariés, le texte envisage l'accès au sacrement de l'eucharistie, mais sous certaines conditions.
Enfin concernant les homosexuels, il explique que "ces personnes ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne" et qu'il faut porter attention à leurs enfants.
Une doctrine réaffirmée, mais un discours radicalement nouveau.
Avalanche de réactions
Même s'il est provisoire, ce texte a déjà beaucoup fait réagir. Les organisations catholiques de défense des droits des homosexuels ont salué un progrès et les groupes conservateurs ont crié à la trahison des valeurs traditionnelles de la famille. Certains cardinaux, d'Afrique notamment, ont critiqué les paragraphes concernant les homosexuels.
"Le drame continue", a ironisé dans une conférence de presse le cardinal de Manille, Luis Antonio Tagle.
200 évêques sont réunis pour une semaine encore au Vatican sur le thème de la famille.
Le document "La Relatio post disceptationem", synthétise en dix pages près de 200 interventions. Il servira de base à un document final qui sera soumis au vote en fin de semaine, après plusieurs jours en groupes de travail restreints.
Un texte provisoire mais pragmatique. La correspondance à Rome d'Anais Feuga: