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Référendum grec : "La démocratie l'a emporté"
Angela Merkel et François Hollande ont émis une première réaction prudente en affirmant tous les deux que "le vote des citoyens grecs doit être respecté".
Les réactions des défenseurs d'une ligne dure sur la dette grecque ont été graves dimanche soir en Europe après le non au référendum sur la proposition des créditeurs de la Grèce. Accusant Athènes d'avoir « coupé les ponts » avec l'UE, ils ont agité le spectre d'une sortie de la Grèce de la zone euro.
La chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont émis une première réaction prudente, se disant « tous deux d'accord sur le fait que le vote des citoyens grecs doit être respecté ». Les deux dirigeants ont demandé la convocation d'un sommet de la zone euro mardi, selon un communiqué de la chancellerie. La tenue de ce sommet a été confirmée par le président du Conseil européen Donald Tusk.
Tsipras a « coupé les derniers ponts »
La Commission européenne a elle aussi dit « respecter » le résultat du vote grec. Mais le ministre allemand de l'Économie Sigmar Gabriel a réagi de manière virulente, affirmant que de nouvelles négociations avec Athènes paraissaient désormais « difficilement imaginables ».
Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a « coupé les derniers ponts » entre son pays et l'Europe, a estimé Sigmar Gabriel, vice-chancelier social-démocrate du gouvernement de Mme Merkel, dans un entretien au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi. Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a jugé que le résultat du référendum était « très regrettable pour l'avenir de la Grèce ». « Pour la reprise de l'économie grecque, des mesures difficiles et des réformes sont inévitables. Nous n'allons pas attendre les initiatives des autorités grecques », a-t-il affirmé dans un communiqué.
« Chemin incertain »
Traditionnellement très critique à l'égard d'Athènes, le ministre slovaque des Finances, Peter Kazimir, a enfoncé le clou en affirmant qu'un « Grexit » - une sortie de la Grèce de la zone euro - était désormais « un scénario réaliste ». Le Premier ministre finlandais Juha Sipila a assuré que par ce référendum « les Grecs ont choisi un chemin incertain pour bâtir leur avenir ».
À Rome, la tonalité était plutôt conciliante, le chef de la diplomatie italienne Paolo Gentiloni assurant que les Européens devaient « recommencer à chercher un accord », pour sortir du « labyrinthe grec ». Le ministre autrichien des Finances Hans-Joerg Schelling a jugé que le résultat du vote était « décevant », mais qu'il devait être « accepté ».
Le ministre belge des Finances, Johan Van Overtveldt, a aussi affirmé qu'« il faudra voir comment le gouvernement grec se profile dans les négociations » à venir. Les prochaines négociations « ne peuvent en aucun cas mettre en danger l'avenir de l'union monétaire », a-t-il ajouté.
« La démocratie l'a emporté »
À Lisbonne, le parti gouvernemental PSD (centre droit) a appelé à concilier « les aspirations légitimes des Grecs » et « le respect des règles de l'Union monétaire ». La victoire sans appel du « non » grec était en revanche saluée sans réserve par Pablo Iglesias, le chef du parti antilibéral de gauche espagnol Podemos, qui a estimé que « la démocratie l'a emporté en Grèce ». « La joie se respire au siège de Syriza », le parti du Premier ministre grec Alexis Tsipras, a déclaré Rafael Mayoral, un autre dirigeant de Podemos, depuis la Grèce.
À l'autre bout de l'échiquier politique, le leader de la formation de droite britannique europhobe Ukip, Nigel Farage, a « salué » le vote grec et assuré que « le projet européen était en train de mourir ». La présidente du Front national français, Marine Le Pen, s'est félicitée d'une « belle et grande leçon de démocratie ». « C'est un non de liberté, de rébellion face aux diktats européens qui veulent imposer la monnaie unique à tout prix, via l'austérité la plus inhumaine et la plus contre-productive », a ajouté la responsable d'extrême droite.
Un vice-ministre russe de l'Économie Alexeï Likhatchev, dont le pays avait appuyé la décision d’Alexis Tsipras d'organiser ce référendum, a déclaré qu'Athènes avait fait un « pas vers la sortie de la zone euro ». Il a toutefois jugé prématuré de dire si la Grèce « irait jusqu'au bout du chemin ». Ces premiers résultats témoignent d'une « forte confiance » du peuple grec envers le gouvernement de M. Tsipras, a estimé pour sa part Konstantin Kossatchev, président du comité pour les Affaires étrangères au Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement russe.
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