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Lundi, 6 Juillet 2015
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Grèce : le non au référendum, une défaite pour Angela Merkel
Frédéric Lemaître
International
Difficile de ne pas voir dans le non des électeurs grecs (61,3 % contre 38,7 %) une lourde défaite politique pour Angela Merkel. Peut-être même la plus grave depuis son accession au pouvoir en novembre 2005. Malgré certaines de ses déclarations, Angela Merkel n’a, en réalité, jamais voulu d’une Europe davantage communautaire. Pour elle, le Conseil et donc les Etats doivent avoir le dernier mot. Sa rencontre lundi soir avec François Hollande, et la tenue d’un sommet de la zone euro dans la foulée à leur demande, en est une preuve supplémentaire. Aujourd’hui, le leadership de fait qu’elle exerce sur l’Union européenne et notamment sur la zone euro depuis 2010 lui revient donc en boomerang.

Le vote des Grecs est également un non à une certaine idée allemande de l’Europe. Celle-ci revêt une double caractéristique. Pour Angela Merkel, l’Europe doit être compétitive, sinon, elle disparaîtra. « L’Europe, c’est 7 % de la population mondiale, 25 % de la richesse mondiale et 50 % des dépenses sociales mondiales », a-t-elle longtemps expliqué. Une équation qui n’est viable que si l’Europe préserve ses parts de marché mondiales. Comment y parvenir ? En définissant en commun des objectifs de bonne gestion des deniers publics et en mettant en place des mécanismes de surveillance au niveau européen. C’est ce que le Spiegel appelle dans son dernier numéro « une politique de l’impérialisme pédagogique ».

La stricte orthodoxie budgétaire, credo de la chancelière


Certes, Angela Merkel ne veut pas d’une Europe allemande. Elle pense sincèrement qu’une Europe repose sur des compromis permanents entre gens raisonnables qui ont les mêmes intérêts. Mais elle n’imagine pas une Europe qui, en fait, ne suive pas les recettes qui ont permis à son pays d’être actuellement au mieux de sa forme : des réformes sociales et une stricte orthodoxie budgétaire. En élisant un gouvernement réunissant l’extrême gauche et l’extrême droite, les Grecs avaient une première fois dit non à Merkel qui ne jure que par le centre.

En votant non ce dimanche, ils ont à nouveau tourné le dos aux réformes structurelles préconisées par l’Allemagne. Que l’on considère, comme la gauche européenne, qu’Angela Merkel incarne la rigueur ou qu’on la voie, avec les yeux des conservateurs, comme une centriste, toujours à la recherche du compromis, la chancelière est donc l’une des grandes perdantes de ce dimanche soir. Si l’on ajoute la possibilité d’une prochaine sortie de la Grande-Bretagne et l’échec de la politique de voisinage depuis l’invasion de la Crimée par la Russie, il ne reste plus grand-chose des piliers sur lesquels reposait jusqu’ici sa politique européenne.

Réduire la dette, inenvisageable pour les conservateurs

Les mois qui viennent risquent d’être difficiles tant les forces centrifuges pourraient prendre le dessus. Pour les Allemands, y compris les sociaux-démocrates, le non des Grecs est clairement la première étape d’une sortie de la Grèce de la zone euro. A supposer que la Grèce souhaite l’inverse et qu’Angela Merkel le souhaite également, il va lui être difficile de convaincre les Allemands de faire de nouveaux efforts pour les Grecs. Une large majorité d’entre eux y étaient hostiles avant le référendum, il ne fait pas de doute que le résultat de celui-ci va les conforter dans leur refus. Pour nombre de députés conservateurs, un troisième plan d’aide à la Grèce est difficilement envisageable et une réduction de la dette l’est encore moins.

Angela Merkel va avoir d’autant plus de mal à les convaincre qu’elle ne dispose pas forcément de la boîte à outils nécessaire. Depuis cinq ans, des centaines de milliards d’euros ont été prêtés par les Européens et le Fonds monétaire international à la Grèce, les comptes publics ont été apurés et, malgré cela, le pays subit une crise économique et sociale sans précédent. Un paradoxe qu’Angela Merkel n’a jamais élucidé. Finalement, les Allemands sont de moins en moins convaincus de la justesse de la politique suivie jusqu’à présent. Sur ce point, les Grecs viennent de leur donner raison.

notes

Pour Sigmar Gabriel, la reprise des négociations parait « difficilement imaginable »

Alors que la victoire du non au référendum grec se dessine de plus en plus nettement, la chancelière allemande Angela Merkel n'avait toujours pas réagi, dimanche à 22 heures. Son ministre de l'économie, Sigmar Gabriel, par ailleurs président du SPD, a, lui, pris la parole pour expliquer que « des négociations sur des programmes d'aide chiffrés en milliards paraissent difficilement imaginables après le refus des règles du jeu de la zone euro ». Ces propos très durs, réservés au quotidien Tagesspiegel à paraître lundi, tranchent avec la modération adoptée par Angela Merkel ces derniers jours.

Dans la classe politique allemande, le vote grec suscite des interprétations variées. Katja Kipping, présidente de Die Linke, le parti de la gauche radicale allemand, s'est réjouie sur Twitter d'un « Quel beau jour! ». Avant de publier : « Le peuple a parlé. Contre l’Europe autoritaire de l’austérité, pour l’Europe de la démocratie ».

Pourtant la question du Grexit se pose plus fortement que jamais en Allemagne. Le député européen, Alexander Graf Lambsdorff, (parti libéral), membre au Parlement européen de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'UE juge que « la chancelière Merkel et les autres doivent maintenant organiser le Grexit ». Pour le député allemand Hans Michelbach, (CSU), euro critique, « dans cette situation, la Grèce ne peut plus recevoir d'argent de la BCE. Ce serait une infraction au règlement de la BCE. Dimanche, la majorité des Grecs ont fait leurs adieux aux valeurs communes de l'union monétaire. »

De son côté Udo Bullmann, président du groupe SPD au parlement européen, juge au contraire qu'il faut éviter « un éclatement de la zone euro » et que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'emparer du dossier et ne plus le laisser à l'Eurogroupe. Le co-president des Verts allemands, Cem Ozdemir, s'est dit, lui aussi,sur la chaîne ARD, hostile à une sortie de la Grece de la zone euro.

Du côté des milieux économiques, le vote grec suscite la plus grande inquiétude. Jörg Krämer, chef économiste à la Commerzbank estime que « si les Grecs votent contre un compromis avec la communauté des Etats, le scénario le plus vraisemblable est qu'à la fin la Grèce sorte de l'Union monétaire ». Nicolaus Heinen, économiste à la Deutsche Bank estime lui que « le chemin pour que la Grèce obtienne de nouvelles aides est désormais bloqué ».

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Le Monde.fr :: lien
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