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Les pourparlers de paix en Syrie reportés de quatre jours
Les pourparlers de paix entre l'opposition syrienne et le régime de Damas, qui auraient dû commencer lundi à Genève, débuteront vendredi sous l'égide de l'ONU.
Lundi après-midi, lors d'une conférence de presse, l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura avait expliqué que ce report était dû à un blocage sur la composition des invitations. Blocage levé, semble-t-il, puisque les invitations vont être lancées ce mardi, sans qu'on en connaisse pour le moment les détails.
L'émissaire de l'ONU est depuis plusieurs semaines sous la pression du secrétaire d’État américain John Kerry et de son homologue russe Sergueï Lavrov pour faire démarrer les discussions entre les Syriens au plus tôt. Les pourparlers de Genève doivent porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois mais laisse en suspend le sort du président syrien Bachar al-Assad.
« Il n'y aura pas de cérémonie d'ouverture », a indiqué M. de Mistura. Les participants discuteront en priorité de « cessez-le-feu » et d' « aide humanitaire », a-t-il dit. « Chaque jour perdu est un jour perdu pour le cessez-le-feu et l'aide humanitaire », a-t-il ajouté.
La guerre civile en Syrie, qui dure plus de cinq ans, a déjà donné lieu à deux séries de négociations à Genève, appelées Genève 1 et Genève 2, mais qui n'ont débouché sur aucun résultat. Ces pourparlers ne « sont pas un Genève 3 », veut croire Staffan de Mistura, espérant plutôt « une success story à la genevoise ».
« Les consignes du Conseil de sécurité de l'ONU » sur ces pourparlers sont d' « inclure le plus (grand nombre) possible de personnes », a précisé hier l'émissaire, souhaitant notamment que des femmes et des représentants de la société civile y prennent part. « Il n'y a pas de conditions préalables » pour venir à Genève, a-t-il affirmé.
La coalition de l'opposition syrienne, la principale composante de l'opposition en exil constituée le mois dernier à Ryad et qui compte en son sein d'importantes factions rebelles armées, a formé une délégation pour participer aux négociations, mais en sont exclus le principal parti kurde et d'autres responsables de l'opposition.
La Russie, pays allié du régime de Bachar al-Assad, a cherché à faire participer certains d'entre eux aux pourparlers soit dans le cadre d'une délégation élargie soit d'une délégation parallèle. Mais la coalition de l'opposition a accusé Moscou de chercher à grossir les rangs des personnalités proches du régime et a menacé de boycotter les négociations.
La coalition nationale de l'opposition a nommé négociateur en chef pour les pourparlers Mohamed Allouche, membre du bureau politique du groupe armé rebelle Jaich al-Islam, soutenu par l'Arabie saoudite. Ce choix a été aussitôt critiqué par les opposants de l'intérieur, ainsi que par Moscou.
Sur le terrain, au moins 23 personnes, la plupart des combattants du groupe rebelle islamiste Ahrar al-Cham, ont été tuées lundi dans un attentat au camion piégé à Alep, grande ville du nord de la Syrie, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
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