Le premier ministre britannique, David Cameron, ne voulait pas que Jean-Claude Juncker devienne le nouveau président de la Commission européenne. Ce dernier a pourtant été désigné comme tel par les dirigeants européens vendredi 27 juin, qui s'en félicitent.

La presse britannique, en revanche, s'inquiète, ne sachant pas qui blâmer entre David Cameron et Bruxelles, accusés de rendre difficile la tâche de convaincre les Britanniques de rester dans l'Union européenne. David Cameron s'est en effet engagé à organiser un référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE en 2017 s'il est réélu premier ministre l'an prochain.
« Une marche de plus vers la sortie de l'Europe », titre samedi 28 juin le Daily Telegraph, le grand quotidien conservateur, en reprenant les réactions de David Cameron après la nomination de Jean-Claude Juncker.
Le Daily Mail, connu pour être eurosceptique, enfonce le clou en déclarant que « Cameron le perdant est le Rooney de l'Europe », en référence au footballeur Wayne Rooney, attaquant de Manchester United, dont l'équipe n'a pas dépassé le premier tour au Mondial brésilien.
The Times, du milliardaire Rupert Murdoch, partage le même constat en « une » : « Le Royaume-Uni proche de la sortie de l'UE ». Mais selon le quotidien, le pays s'avère ainsi mieux loti dans un « splendide isolement » et Cameron a « renforcé la position de la Grande-Bretagne en maintenant une robuste opposition » et ses chances de remporter les élections l'an prochain.
Le proeuropéen The Independent évoque lui « une défaite, un désastre » après « le pire des résultats possibles » dans un éditorial daté du 27 juin. « Ce splendide isolement n'est pas la manière d'engranger des arguments en faveur de l'UE », souligne le quotidien.
Le Guardian déclare également que « le Royaume-Uni est proche d'une sortie de l'UE après l'élection de Juncker » , et critique un « système “démocratique” qui a conduit à la désignation d'un président dont personne ne voulait ».
Enfin, dans un éditorial, le Financial Times parle d'un « changement historique de pouvoir au sein de l'UE » et d'un « moment dangereux pour les relations du Royaume-Uni avec l'Europe », le quotidien affirmant que « David Cameron avait raison de s'opposer à la candidature de Jean-Claude Juncker ».