
Un nouveau cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza, dans la soirée du lundi 18 août, pour vingt-quatre heures jusqu'à mardi minuit (23 heures à Paris), aux termes d'un accord obtenu in extremis au Caire entre Israéliens et Palestiniens.
Un membre de la délégation palestinienne a d'abord affirmé que les deux parties « [mises] d'accord pour prolonger de vingt-quatre heures le cessez-le-feu », avant qu'un responsable israélien ne confirme, précisant que cette prolongation intervenait « à la demande de l'Egypte, pour permettre la poursuite des négociations ».
EXIGENCES APPAREMMENT INCONCILIABLES
Au-delà de la prolongation annoncée, on ignore l'état des discussions censées produire une trêve durable entre des parties aux exigences apparemment inconciliables.
Ce que réclame le Hamas : la levée du blocus imposé à Gaza par Israël et l'Egypte, ainsi que l'établissement d'un port et d'un aéroport pour que les violences s'arrêtent durablement. Un membre de la délégation du Hamas présente au Caire a prévenu que « la délégation palestinienne ne cédera aucun des droits de notre peuple. »
Ce que réclame Israël : le désarmement pur et simple du Hamas. L'Etat hébreu a fait un pas en avant en annonçant dimanche avoir autorisé les pêcheurs de Gaza à reprendre leur activité, interrompue depuis le début du conflit. Mais le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, s'est montré inflexible lors du conseil des ministres.
« Nous n'accepterons de parvenir à un terrain d'entente que si nous obtenons une réponse claire à nos attentes en matière de sécurité. »
« DES PROGRÈS » AVEC LA PROPOSITION ÉGYPTIENNE
Un haut responsable de la délégation palestinienne a cependant affirmé lundi que les Egyptiens avaient soumis « un projet qui a été accueilli avec beaucoup de souplesse par les deux parties ». Le texte, qualifié de « progrès » par ce responsable palestinien, prévoit que les belligérants s'engageraient à un arrêt total des hostilités mais également une série de dispositions touchant à la réouverture de la bande de Gaza, asphyxiée économiquement par un blocus israélien :
- les frontières entre Israël et Gaza seraient ouvertes plus largement ;
- les zones tampons à l'intérieur du territoire disparaîtraient ;
- les zones de pêche des Gazaouis seraient étendues de six à douze miles nautiques au moins ;
- Israël aiderait à l'aide humanitaire et aux réparations ;
- l'Autorité palestinienne dirigerait en coordination avec Israël et les organisations internationales l'entrée dans le territoire des matériaux nécessaires à la reconstruction, une disposition semble-t-il destinée à rassurer Israël, inquiet d'un détournement de ces matériaux pour lui nuire.
Des sujets aussi épineux que l'ouverture d'un port et d'un aéroport, à laquelle les Israéliens sont opposés, ou la restitution des corps de deux soldats israéliens morts en échange de la libération de détenus palestiniens, seraient remis à un mois, « après le retour du calme et de la stabilité ».