Alors que les représentants des principales forces politiques du pays étaient à nouveau réunis pour tenter de trouver une sortie de crise, les militaires ont durci le ton. Et annoncé le 12ème coup d'Etat depuis que la Thaïlande est devenue une monarchie constitutionnelle en 1932.

Au deuxième jour de l'instauration de la loi martiale en Thaïlande, l'armée thaïlandaise a décidé d'aller au bout de sa logique de prise de contrôle du pays. Et annoncé de fait un coup d'Etat, terme qu'elle refusait d'utiliser jusqu'à aujourd'hui puisqu'elle n'avait mis en place que la loi martiale.
Le chef de l'armée de terre thaïlandaise, le général Prayut Chan-O-Cha, a annoncé le coup d'Etat jeudi dans une déclaration à la télévision, après sept mois de crise politique. "Pour que le pays revienne à la normale", les forces armées "doivent prendre le pouvoir à partir du 22 mai à 16H30" (09H30 GMT), a-t-il précisé, entouré du responsable de la police et des différentes forces armées. Et d'ajouter que "tous les Thaïlandais doivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer à travailler comme d'habitude."
La Thaïlande connaît ainsi son le 12ème coup d'Etat depuis que la Thaïlande est devenue une monarchie constitutionnelle en 1932 (18 si on compte les tentatives).
L'annonce (en thaïlandais) du coup d'Etat
La situation s'est accéléré dans la journée pendant la deuxième réunion des responsables des forces politiques du pays. Comme la veille ceux-ci avaient été invité par l'armée à se réunir afin de trouver une solution pour sortir de la crise politique où se trouve la Thaïlande depuis maintenant six mois.
Les discussions ne semblant pas aboutir, plusieurs centaines de militaires ont dans un premier temps convergé vers les bâtiments qui accueillaient la réunion. Puis ils on bouclé le périmètre.
Les télévisions thaïlandaises qui sont toujours autorisées à émettre ont ensuite rapidement expliqué que désormais tous les leaders politiques présents à cette réunion avaient été arrêtés.
Avant de ne diffuser en boucle que l'intervention des militaires annonçant le coup d'Etat.
Une dizaine de véhicules militaires ont emmené les responsables politiques
Selon les premières informations, à 16h10 (heure locale) alors que les négociations ne parvenaient pas à aboutir, le général Prayut Chan-O-Cha aurait décidé de terminer la réunion et une dizaine de véhicules du 1erRégiment d'infanterie de l'armée thaïlandaise _ caserné près des bâtiments _ auraient été utilisé pour emmener les participants à la réunion dans un endroit indéterminé.
Cette réunion, la deuxième depuis l'instauration de la loi martiale réunissait cinq représentants des principales forces politiques du pays : le gouvernement par intérim, les "Chmises rouges", les "chemises jaunes", des représentants du Sénat et ceux de la Commission électorale.
Le général Prayuth Chan-ocha voulait la démission du gouvernement intérimaire
La veille, à l'occasion d'une première réunion infructueuse , le général Prayut Chan-O-Cha aurait, selon plusieurs médias thaïlandais souhaité la démission du gouvernement intérimaire actuelle. Il auraient mis sur la table trois propositions : tout d'abord la démission du gouvernement intérimaire actuel ; ensuite la constitution d'un nouveau gouvernement provisoire ; enfin que les deux camps ("Chemises rouges" et "Chemises jaunes" arrêtent leurs manifestations et protestations.
Les représentants du parti au pouvoir, celui de l'ancienne Première ministre Thaksin Shinawatra aurait, selon ces sources, rejeté l'idée d'une démission du gouvernement intérimaire actuel. Cependant, l'idée fait son chemin même si les "Chemises rouges" ont de nouveau manifesté et réclamé un référendum. Le patron du Board of Trade de Thailande a en effet estimé que l'idée d'un gouvernement d'intérim étai une option acceptable.