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A la demande de l’Usraël, les troupes saoudiennes entrent à Bahreïn !
Yahia Gouasmi |
Mondialisme
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Des troupes saoudiennes sont entrées, ce lundi 14 mars, à Bahreïn, pour soutenir le gouvernement en place. Ce dernier, débordé par le mécontentement populaire, aurait fait appel au gouvernement saoudien, dans le cadre d’un Conseil de Coopération du Golfe (CCG : un accord permettant aux différents régimes de se soutenir mutuellement si leur régime était en péril).
Nous avons déjà pointé deux spécificités de Bahreïn : sa population est majoritairement chiite (70%) et supporte, depuis deux siècles, une monarchie sunnite. De plus, Bahreïn abrite la plus importante base américaine dans la région.
Cette intervention saoudienne dans un pays voisin où le régime est notoirement isolé, signifie un nouveau développement de ce que certains ont appelé la « révolution arabe ». Il s’agit tout simplement pour l’Usraël, de préciser les limites qui ne doivent pas être franchies : être chiite (et donc échapper à la monarchie saoudienne) et être de nature à porter atteinte aux intérêts stratégiques états-uniens ou israéliens. Le mouvement populaire de Bahreïn remplit ces deux conditions intolérables pour l’Usraël. Il faut donc, dans la logique américano-sioniste, intervenir rapidement. Embourbés en Irak, en Afghanistan et en partie au Pakistan, les Américains hésitent à intervenir directement et confient le travail à l’Arabie Saoudite, fidèle alliée de Washington dans la région.
Cette politique américano-sioniste poursuit aussi un autre but : diviser les Musulmans en tentant de constituer autour de Riyad, un bloc sunnite dirigé contre l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et d’une manière plus générale contre toute résistance à l’occupation américano-sioniste. C’est oublier que les Musulmans ont payé trop chers leurs divisions pour accepter que des dirigeants corrompus leur fassent jouer le rôle de gendarmes régionaux pour le compte de Washington et de Tel-Aviv. On peut même penser que l’intervention saoudienne renforcera, non seulement la résistance à Bahreïn, mais pourra étendre la révolution au royaume wahhabite.
En attendant, on voit se préciser la stratégie ennemie : garder les Etats-Unis comme dernier recours à une intervention armée et « sous-traiter » à l’Europe des frappes en Libye et à la monarchie saoudienne, le maintien de « l’ordre » dans le Golfe. Il reste toutefois une question : les peuples arabes qui se sont réveillés vont-ils l’accepter ? Par avance, on peut répondre non ; d’ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, la politique de l’USraël a eu pour effet d’étendre l’incendie au lieu de l’éteindre !
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti Sioniste
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